Tsahal : L’impact de dimanche à Haïfa pas dû à un intercepteur défaillant, mais à un missile non détecté
Le Commandement du front intérieur et l'armée de l'air concluent à une "défaillance technique" dans la détection du missile balistique iranien, qui n'a pas déclenché les sirènes
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

L’armée israélienne a déterminé lundi que l’impact survenu la veille à Haïfa sans qu’aucune sirène d’alerte n’ait retenti n’était pas dû à la défaillance d’un missile intercepteur de défense aérienne, comme on le soupçonnait initialement, mais à un missile balistique iranien qui n’avait pas été détecté correctement.
Le missile iranien a frappé une place publique dans un quartier résidentiel de la ville. Trois personnes ont été légèrement blessées, dont une qui se trouvait relativement près du lieu de l’impact.
Selon une enquête menée par le Commandement du Front intérieur et l’armée de l’air israélienne, une « défaillance technique ponctuelle » s’est produite lors de la détection de l’ogive du missile.
Par conséquent, aucune sirène n’a retenti et aucun intercepteur n’a été lancé pour abattre le missile.
Tsahal a déclaré qu’il n’y avait pas eu de défaillance du système d’alerte du Commandement du Front intérieur, mais seulement une défaillance de la détection du missile par l’armée de l’air israélienne.
Selon l’enquête, le missile iranien s’est séparé de son ogive en plein vol, et les intercepteurs n’ont été lancés que sur la partie arrière. L’ogive elle-même n’a pas été détectée et a frappé Haïfa.

Le Commandement du front intérieur avait émis une alerte précoce via le système de diffusion cellulaire à Haïfa, ce qui, selon Tsahal, a permis d’éviter d’autres dommages, car la plupart des gens ont cherché à se mettre à l’abri avant même que les sirènes d’alerte ne retentissent.
Selon l’enquête, le missile lui-même n’avait rien d’inhabituel et était similaire à ceux tirés par l’Iran sur Israël pendant la guerre. Cet incident semble donc être une anomalie.
L’armée a déclaré avoir tiré « plusieurs leçons qui seront mises en œuvre immédiatement ».
« Tsahal tire continuellement des leçons et réaffirme que la défense n’est pas hermétique », a-t-il ajouté.

La frappe à Haïfa est survenue au milieu d’une salve de 27 missiles tirés depuis l’Iran dimanche matin, qui ont touché des zones résidentielles de Tel Aviv et Ness Ziona. Environ 86 personnes ont été blessées.
L’Iran a tiré des missiles sur Israël en réponse à l’attaque massive menée par Israël contre les principaux dirigeants du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, des scientifiques nucléaires, des sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques, qu’il juge nécessaire pour empêcher la République islamique de réaliser son objectif déclaré de détruire l’État juif.
L’Iran, qui revendique ouvertement la destruction d’Israël, a toujours nié chercher à se doter d’armes nucléaires. Il a toutefois enrichi de l’uranium à des niveaux qui n’ont aucune application civile. Il a également empêché les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de contrôler ses installations nucléaires et a renforcé ses capacités en matière de missiles balistiques. Israël affirme qu’il a récemment pris des mesures en vue de se doter d’armes nucléaires.
Au cours des dix derniers jours, l’Iran a lancé plus de 500 missiles balistiques et environ 1 000 drones sur Israël.
Jusqu’à présent, les attaques de missiles iraniennes ont tué 24 personnes et blessé des milliers d’autres en Israël, d’après les responsables de la santé et les hôpitaux. Certains missiles ont touché des immeubles résidentiels, une université et un hôpital, provoquant d’importants dégâts.