Zarif atterrit à Biarritz où se tient le G7, s’entretient avec Le Drian
Les propositions d'Emmanuel Macron pour débloquer la crise sur l'accord nucléaire iranien vont "dans la bonne direction", avait déclaré vendredi le chef de la diplomatie iranienne
Un avion officiel iranien s’est posé dimanche à 14h13 (12H13 GMT) sur l’aéroport de Biarritz, dans le Sud-Ouest de la France, qui accueille le sommet du G7 où la crise du nucléaire iranien est largement débattue, selon le site de suivi du trafic aérien Flightradar24.
D’après l’historique de l’appareil fourni par le site, cet avion s’est rendu ces derniers jours dans les capitales européennes visitées par le ministre iranien des Affaires étrangères Mohamamd Javad Zarif.
L’Iranien va rencontrer son homologue français, Jean-Yves Le Drian, rien de prévu avec les Américains, a commenté l’Élysée. Zarif « est arrivé à Biarritz, où se déroule le G7, pour continuer les discussions à propos des récentes mesures entre les présidents de l’Iran et de la France », a ensuite indiqué sur Twitter le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi.
Le président américain Donald Trump a auparavant démenti tout accord des Sept pour envoyer un message commun à Téhéran, contredisant sur ce point le président français Emmanuel Macron. « Je n’ai pas discuté de cela », a-t-il dit à des journalistes.
Le président français, qui tente de rapprocher les positions de Washington et Téhéran, a finalement dit que chacun allait « continuer à agir, chacun dans son rôle », démentant au passage que le G7 lui ait donné un quelconque mandat pour parler avec Téhéran.
Les Sept (Etats-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Japon, Canada) ont chargé le président français de « discuter et d’adresser un message à l’Iran » pour éviter l’escalade dans la région, avaient indiqué peu auparavant des sources diplomatiques à l’AFP.
Les propositions d’Emmanuel Macron pour débloquer la crise sur l’accord nucléaire iranien vont « dans la bonne direction », avait déclaré vendredi Zarif dans un entretien à l’AFP.
Les propositions « vont dans la bonne direction, mais il est clair qu’il reste du chemin », avait déclaré le ministre dans cet entretien, après avoir rencontré à la mi-journée le président français.
« Nous avons eu une bonne discussion aujourd’hui », a commenté le ministre, lors d’un entretien à la résidence de l’Ambassadeur. « Nous avons parlé des possibilités. Maintenant, il (Emmanuel Macron, ndlr) va en discuter avec ses partenaires européens et ses autres partenaires pour voir dans quelle direction nous pouvons aller », avait-il ajouté.
« On doit avoir une discussion au sommet sur comment on gère le dossier iranien, on a des vrais désaccords au sein du G7, (avec d’un côté) trois puissances européennes et le Japon qui ont une position assez claire, un rapport avec l’Iran totalement assumé, et les Américains (…) qui ont décidé de changer totalement de ligne », a commenté mercredi le président français.
Après le retrait américain de l’accord sur le nucléaire, Téhéran avait annoncé s’affranchir des obligations pesant sur lui dans le cadre de cet accord dont le but est de limiter ses activités nucléaires en échange de la levée de sanctions économiques.
Cette escalade, combinée aux tensions dans la région du golfe arabo-persique ont débouché sur une situation explosive dans cette région particulièrement instable, faisant craindre à certains observateurs le déclenchement d’une guerre, même de façon involontaire.
Diplomatiquement, l’Iran tente de pousser les Européens, qui veulent préserver l’accord, à prendre des mesures pour passer outre aux sanctions américaines. Mais les entreprises européennes ne sont pas disposées à risquer des poursuites et amendes des autorités américaines.
« Une fois que l’Europe commencera à tenir ses engagements » pour s’affranchir des sanctions américaines, « l’Iran sera prêt à revenir sur ses décisions » sur le nucléaire, a déclaré le ministre.
Interrogé sur les propositions d’Emmanuel Macron, le ministre n’est pas rentré dans les détails. « Pour nous l’important est que nous puissions continuer à commercer avec l’Union européenne », a-t-il dit.