Un chauffeur de taxi percute un manifestant anti-gouvernement et le traîne sur 50 mètres
L'état du militant hospitalisé n'est pas encore connu ; Yaïr Golan qualifie ces faits "d'attaque terroriste" et accuse le gouvernement d'incitation à la violence
Un chauffeur de taxi a percuté un manifestant anti-gouvernement à Jérusalem lors des violentes manifestations qui ont eu lieu mercredi soir non loin de la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Cet incident, qui semble avoir été commis intentionnellement, a entraîné la perte de connaissance momentanée du manifestant, Oded Rotem. Il souffre d’une blessure mineure à la jambe.
Selon des témoins, la voiture aurait traîné Rotem sur environ 50 mètres dans la rue Herzog.
Le conducteur a pris la fuite avant d’être appréhendé par la police.
« Je suis toujours à l’hôpital. On ne m’a toujours pas diagnostiqué », a déclaré Rotem, membre du groupe de coexistence Standing Together, au site d’information Walla.
Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Jérusalem mercredi, pour exprimer leur colère face à la reprise des combats à Gaza, qui laisse incertain le sort des otages détenus par le Hamas, aux efforts déployés pour limoger le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, et la procureure générale, Gali Baharav-Miara, et à la relance par le gouvernement d’efforts législatifs très controversés visant à accroître le pouvoir politique sur l’appareil judiciaire.
תיעוד של פיגוע הדריסה נגד חבר הנהגת תנועת עומדים ביחד. נהג המונית מאיץ ונוסע חמישים מטרים כשעודד, חברי, על פגוש המכונית. אני האדם בחולצה הסגולה שרץ אחרי המונית. רגע מזעזע. הנהג עוכב לרגע על ידי המשטרה ושוחרר. ומי חוטף מכות כרגע מהמשטרה של בן גביר? אנחנו. pic.twitter.com/TNPEHSNP35
— Alon-Lee Green – ألون-لي جرين – אלון-לי גרין ???? (@AlonLeeGreen) March 19, 2025
Le chef du parti Les Démocrates, Yaïr Golan, a accusé le gouvernement Netanyahu d’inciter à la violence, qualifiant ce qui s’est passé « d’attaque terroriste » dans un message publié sur le réseau social X.
Il a estimé que « la violence contre les manifestants patriotes est le résultat direct de la haine, des mensonges et de l’incitation à la haine émanant directement du gouvernement israélien ».
Dans le même ordre d’idées, Alon-Lee Green, co-directeur de Standing Together, a qualifié ces faits de « rien de moins qu’une attaque terroriste à la voiture-bélier », dans un message publié sur X, faisant référence aux attaques terroristes à la voiture-bélier perpétrées par les Palestiniens.
Les chefs de file du mouvement de protestation, Shikma Bressler et Yaya Fink, ont déclaré à Walla qu’ils étaient « horrifiés » par cet incident et que de telles violences « érodent les fondements de la démocratie ».
« Nous ne nous attendons pas à ce que le gouvernement du ‘Hamas est un atout’ le condamne ou le dénonce », ont-ils déclaré, faisant référence à une déclaration du ministre des Finances Bezalel Smotrich en 2015, souvent citée par les militants anti-gouvernement depuis le pogrom du 7 octobre 2023 pour souligner l’attitude présumée envers le groupe terroriste palestinien du Hamas sous les gouvernements successifs de Netanyahu.
« Lorsque les fondations démocratiques sont démantelées, la violence s’infiltre dans les rues. La lutte continuera afin de protéger les gardiens, de sauver les otages et de garder notre pays », ont-ils ajouté.
Les manifestations de mercredi ont été marquées par plusieurs incidents violents, notamment un affrontement entre la police et des protestataires qui ont franchi les barrières devant la résidence du Premier ministre.
La police de Jérusalem a déclaré dans l’après-midi avoir interpellé quatre personnes au cours des manifestations, dont un contre-manifestant armé qui a menacé de s’en prendre aux protestataires.