Un civil armé a tenté d’agir pour stopper le terroriste de Jérusalem, un soldat est resté inactif
La Dixième chaine donne de nouveaux détails au sujet de l’attentat meurtrier de dimanche, la police aurait blessé un innocent alors qu’elle était à la recherche du tireur
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
La Dixième chaine d’information israélienne a dévoilé des détails sur l’attentat de dimanche. Un civil armé a tenté de tirer sur le terroriste qui a abattu deux personnes lors d‘une fusillade au volant, mais l’attaquant a pris la fuite.
Et pendant que le civil tentait de stopper le tireur palestinien, un soldat de l’armée israélienne s’est enfui de la scène, sans avoir recours à ses armes, selon le reportage télévisé de jeudi soir.
Peu après 10 heures, dimanche matin, Mesbah Abu Sabih, un résident de Silwan, à Jérusalem-Est, âgé de 39 ans, au volant d’une Toyota blanche, s’est rendu à la station de tramway de la Colline des Munitions et a ouvert le feu sur un groupe de civils, touchant l’un d’eux.
Le civil, qui détenait un permis de port d’armes, a tenté de tirer sur l’attaquant, mais n’y est pas parvenu, car le terroriste a pris de la vitesse et s’est enfui. Cependant, un soldat armé d’un fusil d’assaut Micro Tavor, et présent sur le lieu de l’attaque n’a même pas essayé de stopper le tireur, selon la Dixième Chaine.
Le terroriste s’est enfui en direction de Charles Simon Clermont-Ganneau Street, où il a tiré sur Levana Malihi, âgée de 60 ans, qui était dans sa voiture. Elle a succombé à ses blessures. Pendant ce temps, la police était à la recherche d’une Toyota grise, alors que le terroriste conduisait une voiture blanche de cette marque.
À cause de ces informations erronées au sujet de la couleur de la voiture du tirer, les officiers ont ouvert le feu sur une voiture qui correspondait à la mauvaise description, blessant légèrement le conducteur de la voiture.
L’un des officiers, le sergent Yossef Kirma a été tué dans les échanges de tirs. Un autre officier a été légèrement blessé. D’autres officiers sont arrivés sur les lieux et ont ouvert le feu sur le véhicule d’Abu Sabih, déchargeant une trentaine de cartouches et l’ont tué. La police a trouvé une grenade dans la voiture d’Abu Sabih, en plus de l’arme à feu utilisée pendant l’attaque, rapporte la Dixième chaîne.
Au total, cinq personnes ont été blessées au cours de cette attaque, qui aura duré 4 minutes.
La police déclare avoir signalé à l’armée l’inactivité du soldat durant l’attaque, et encourage les commandants militaires à aborder le sujet avec leurs troupes, mais l’armée a dit ne pas être au courant de l’incident, selon la Dixième chaîne.
Des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés après l’attaque, et notamment la fille du tireur, une adolescente qui avait salué les actions de son père dans une vidéo sur Facebook.
Par ailleurs, le magasin de bonbons, que possédait la famille Abu Sabih dans le village palestinien d’al-Ram a été fermé sur ordre de l’armée, et la maison a été mesurée pour une éventuelle démolition.
Les détails de l’enquête sont encore sous embargo sur ordre de la police israélienne et des services de sécurité du Shin Bet. Nous ne savons pas encore si le reportage télévision viole cet embargo.
La Cour de Jérusalem a levé partiellement cet embargo jeudi, mais n’a autorisé que la publication du nom d’Abu Sabih ainsi que le nom des victimes. Les autres détails autour de l’enquête n’étaient pas concernés par cette levée d’embargo. Aucune explication concernant l’embargo ou sa levée n’ont été donnés.
L’attaque terroriste a révélé certaines failles dans la police et dans le système juridique, étant donné qu’Abu Sabih était censé être en prison au moment où il a perpétré son attaque.
En 2013, le résident de Jérusalem-Est a été mis en examen pour agression d’un officier de police dans la Vieille Ville de Jérusalem. L’affaire avait été abandonnée puis rouverte en 2015. Abu Sabih avait été condamné à 4 mois de prison, qui devaient commencer en octobre 2016.
Dans une interview accordée à l’agence de presse Maan dimanche, il a déclaré qu’il comptait se présenter à la prison de Ramle à 10 heures dimanche pour purger sa peine. AU lieu de cela, il a tiré sur deux personnes.
Il avait apparemment été menacé d’être placé en détention administrative à durée indéterminée (une détention sans procès) s’il ne se présentait pas à la prison, indique Ma’an.
Dans les deux semaines avant l’attaque, Abu Sabih a été embarqué puis relâché par la police, et avait reçu une interdiction d’entrer dans Jérusalem Est pour un mois, avait-il déclaré à Ma’an.
De nombreux israéliens, et notamment Yehuda Glick, député du Likud, ont condamné le système juridique israélien et son respect des. Pour eux, l’attentat aurait pu être évité si la justice avait mieux traqué Abu Sabih.