Israël en guerre - Jour 532

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Un député du Shas minimise la menace de Yahadout HaTorah de faire chuter le gouvernement

Pas de date butoir pour la loi sur la conscription, mais sans budget d'ici fin mars, il n'y aura pas de gouvernement, dit Avraham Betzalel

Le député Avraham Betzalel de Shas à la Knesset le 18 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90/ File)
Le député Avraham Betzalel de Shas à la Knesset le 18 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90/ File)

Le député du Shas, Avraham Betzalel, a semblé minimiser jeudi les menaces de son collègue du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, de faire tomber le gouvernement si un projet de loi exemptant largement les étudiants de yeshivot du service militaire n’était pas adopté avant l’approbation du budget de l’État pour 2025.

« Il n’y a pas de date butoir pour la loi sur la conscription. En revanche, si le budget n’est pas adopté avant la fin du mois de mars, il n’y aura pas de gouvernement. Je pense qu’il faut adopter à la fois un budget et une loi sur la conscription, mais sans les lier », a déclaré Betzalel sur Radio Kol Hai.

Ses propos sont intervenus un jour après que le président de Yahadout HaTorah, Yitzchak Goldknopf, aurait déclaré, selon le quotidien haredi Hamodia, que « soit ils reportent la loi sur la conscription et nous irons aux élections cet été, soit ils insistent pour l’adopter avant le budget et le gouvernement achèvera son mandat ».

Le budget de l’État pour 2025 doit être adopté avant la fin du mois de mars, sous peine de provoquer automatiquement la chute du gouvernement et de déclencher des élections anticipées.

Sous la pression de ses alliés ultra-orthodoxes, Benjamin Netanyahu a promis à plusieurs reprises, ces derniers mois, de régler rapidement la question sensible de la conscription des étudiants des yeshivot.

D’après plusieurs articles parus dans la presse en hébreu, lors de la réunion du cabinet de cette semaine, Netanyahu aurait toutefois indiqué que l’adoption du budget passerait en priorité. En réponse, Goldknopf aurait pourquoi son parti devrait alors continuer à soutenir la coalition.

Malgré les assurances du Premier ministre, le projet de loi sur la conscription est actuellement bloqué à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset. Son président, le député du Likud Yuli Edelstein, a clairement indiqué qu’il n’avancerait « qu’une véritable loi sur la conscription, capable d’élargir de manière significative la base de recrutement de Tsahal ».

Le ministre du Logement Yitzhak Goldknopf assistant à la session plénière du jour d’ouverture de la session parlementaire, d’hiver à la Knesset, à Jérusalem, le 28 octobre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Interrogé sur la possibilité que le Shas accepte d’attendre l’adoption du budget avant de faire passer la loi d’exemption, Betzalel a répondu que son parti ne considérait pas cela comme un « report, même si cela a été convenu dans les accords de coalition comme la première chose à faire. Je pense qu’une loi sera rédigée dans un avenir proche ».

« Nous ne considérons pas comme dramatique le fait que le budget soit adopté avant la loi sur la conscription », a-t-il précisé.

En janvier, le président du Shas, Aryeh Deri, avait pourtant mis en garde Netanyahu en affirmant qu’il avait deux mois pour régler la question du statut des étudiants de yeshivot, faute de quoi « nous irons aux urnes ». Cependant, dès le lendemain, un porte-parole du parti a déclaré à la chaîne d’information N12 que le Shas « ne renverserait pas le gouvernement de droite » et qu’il n’y avait « ni menace ni ultimatum ».

En rupture avec la position officielle du Shas en début de semaine, le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel a déclaré que les haredim devraient servir dans Tsahal.

Le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel assistant à une réunion de la Knesset, à Jérusalem, le 1er avril 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

S’exprimant lundi lors d’une conférence organisée par le média de droite Israel National News, Arbel a estimé que « servir dans Tsahal est non seulement possible, mais nécessaire, même tout en restant haredi. C’est la mission de l’armée, et celle de l’État d’Israël. »

Les précédentes déclarations d’Arbel faisaient écho à celles de son collègue, le ministre du Shas Ya’akov Margi, qui avait affirmé en février 2024, dans un entretien avec le site Kikar Hashabbat, que les membres de la communauté haredi ne suivant pas un programme d’étude de la Torah à temps plein devraient être enrôlés « par la force ».

La répression des réfractaires : Une « menace existentielle » ?

Si certains responsables du Shas ont depuis adouci leur discours sur la question, le parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah a  adopté une ligne bien plus ferme sur le sujet.

Dans un enregistrement diffusé par Kol Hai jeudi, Meir Porush (Yahadout HaTorah), ministre des Affaires de Jérusalem, a, pour sa part, affirmé que la crise de l’enrôlement des ultra-orthodoxes constitue une crise existentielle pour la communauté haredi.

« Nous n’avons jamais été dans une situation aussi difficile ici en Israël » a déclaré Porush, arguant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son gouvernement sont empêchés par la Haute Cour de Justice « d’accepter la bonne loi » sur les exemptions de service militaire des étudiants de yeshivot.

« Je ne suis pas là pour critiquer Israël ou ses dirigeants », a poursuivi Porush. « Mais nous ne savons pas comment cette situation va évoluer. Il est possible que nous en arrivions à une véritable lutte pour notre survie. Quelque chose comme cela pourrait arriver. Si nous en arrivons à un point où, Dieu nous en garde, ils veulent arrêter des jeunes hommes qui étudient la Torah, les arracher à leurs maisons et aux yeshivot. »

S’il estime que les restrictions de voyage imposées aux objecteurs de conscience haredim sont une chose, des arrestations déclencheraient une « lutte existentielle ». « Je ne veux pas employer un terme plus fort que ‘lutte’ », a-t-il ajouté.

Cette déclaration intervient peu après les révélations, début février, du Times of Israel sur l’existence d’une hotline mise en place par Porush incitant les jeunes haredim à esquiver l’enrôlement.

Une politique honteuse

Radio Kol Hai a également rapporté que Netanyahu et le ministre des Finances Bezalel Smotrich avaient offert aux partis haredi de la coalition des concessions sur le budget de l’État 2025 afin d’obtenir leur accord pour le report de l’adoption de cette loi sur l’enrôlement.

Selon ce rapport, Netanyahu et Smotrich auraient proposé aux partis haredim une augmentation de 15 % du budget des écoles ultra-orthodoxes ainsi qu’un financement pour les enseignants de maternelle dans le cadre du programme Ofek Hadash (Nouvel Horizon).

Les partis ultra-orthodoxes réclament depuis longtemps l’intégration de leurs écoles à ce programme, qui finance des cours en petits groupes et revalorise les salaires des enseignants. Actuellement, Ofek Hadash est réservé aux écoles publiques et ne s’applique pas aux écoles haredim indépendantes, qui n’enseignent pas les matières laïques.

Le chef de l’opposition Yair Lapid a vivement critiqué Netanyahu et le ministre des Finances Bezalel Smotrich les accusant de « politique honteuse », et d’utilisation de fonds publics pour acheter le soutien des partis ultra-orthodoxes.

Le chef de l’opposition Yair Lapid présente un projet pour la bande de Gaza dans l’après-guerre, à Washington DC, le 25 février 2025. (Capture d’écran/FDD)

« Maintenant, Netanyahu et Smotrich ont une nouvelle offre pour les haredim : acceptez de retarder la loi sur la désertion et en échange, vous recevrez beaucoup d’argent, sous la table. Combien ? Des milliards », a tweeté Lapid, citant un rapport de Radio Kol Hai.

« Beaucoup de ces jardins d’enfants appartiennent à la famille Goldknopf », a accusé Lapid. « Il n’y a pas de limite à la corruption. L’argent qu’ils recevront aurait pu servir à réduire les impôts de la classe moyenne, celle qui travaille et sert dans l’armée. »

Ces révélations sont intervenues alors que Goldknopf, président de Yahadout HaTorah, a réaffirmé mercredi dans Hamodia qu’il conditionnait le maintien du gouvernement à l’adoption de la loi sur la conscription avant le budget.

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