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Gallant parti, Edelstein est le « dernier obstacle » au texte d’exemption des Haredim

Reconnaissant que l'adoption de cette loi ne semble pas réalisable à ce stade, un élu ultra-orthodoxe de la coalition estime improbable que le gouvernement tombe à cause de ce projet de loi

Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Yuli Edelstein, assistant à un débat sur le projet de loi d’exemption des ultra-orthodoxes soutenu par le gouvernement, le 24 juin 2024. (Crédit : Noam Moshkovitz/Porte-parole de la Knesset)
Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Yuli Edelstein, assistant à un débat sur le projet de loi d’exemption des ultra-orthodoxes soutenu par le gouvernement, le 24 juin 2024. (Crédit : Noam Moshkovitz/Porte-parole de la Knesset)

Lundi dernier, lors d’une réunion des dirigeants des partis de la coalition, Yossi Fuchs, le secrétaire du cabinet, a semblé optimiste quant aux chances d’adoption d’un projet de loi pour l’exemption du service militaire pour les hommes ultra-orthodoxes – ou haredim.

Selon des fuites publiées par la presse israélienne, ce collaborateur de longue date du Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que l’éviction récente de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, et son remplacement par Israel Katz, constituaient « une nouvelle opportunité » de faire avancer « une bonne loi ».

Les membres de la coalition ont longtemps reproché à Gallant, qui avait exigé que tout nouveau statu quo soit avancé « avec un large accord » l’échec du gouvernement à faire passer la loi controversée sur l’exemption de service militaire – comme l’exigeaient les partenaires ultra-orthodoxes de la coalition dont le soutien est nécessaire au Likud pour rester au pouvoir.

En juin, la Haute Cour de justice avait statué qu’il n’existait aucune base juridique pour la pratique, vieille de plusieurs dizaines d’années, consistant à exempter les Haredim du service militaire. Un projet de loi qui augmenterait « très lentement » le taux de conscription des ultra-orthodoxes est actuellement bloqué à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, dont le président, le député Yuli Edelstein du Likud, comme Gallant, a déclaré qu’il ne serait adopté que si les parlementaires parvenaient à un « large consensus » sur la question.

Les commentaires de Fuchs font suite à ce que beaucoup considèrent comme une tentative de la part de Netanyahu de réprimer les dissensions internes des élus du parti, en retirant le député Dan Illouz (Likud) de la commission des Affaires étrangères et de la Défense et en informant Edelstein qu’il ne serait pas autorisé à soumettre des projets de loi pendant un mois.

Selon les membres de la commission, ces mesures font d’Edelstein le dernier obstacle important à l’adoption du projet de loi.

Des manifestants ultra-orthodoxes lors d’un rassemblement contre le service militaire obligatoire, à Jérusalem, le 31 octobre 2024. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

Maintenant que Gallant a été évincé, « la prochaine personne sur la liste est Yuli Edelstein, car s’il ne commence pas à coopérer avec la coalition maintenant, ils le remplaceront sûrement en tant que président », a prédit Evgeny Sova, membre de la commission des Affaires étrangères et de la Défense (Yisrael Beytenu).

« Comme pour tout président de commission, il est le seul à pouvoir soumettre la question au vote… C’est pour cette raison qu’une pression pèse sur lui actuellement ; ils diront que Edelstein est à l’origine de la dissolution du gouvernement », a déclaré Sova au Times of Israel.

« Il ne fait aucun doute qu’Edelstein est actuellement le dernier obstacle à la promulgation de cette loi à la Knesset. »

Les tensions entre Edelstein et Netanyahu ne sont pas nouvelles – l’ancien ministre de la Santé et président de la Knesset a abandonné la course pour la direction du Likud en 2022.

Evgeny Sova, député du parti Yisrael Beytenu. (Crédit : Autorisation)

Mais même si Edelstein devient la prochaine cible de Netanyahu, il serait beaucoup plus difficile de l’écarter que Gallant, à la fois sur le plan de la procédure et parce qu’il bénéficie d’un soutien beaucoup plus large au sein de la coalition, a noté Sova.

« Vous ne voulez pas transformer le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense en votre ennemi », a-t-il estimé. « Ce n’est pas pratique. »

Refus des sionistes religieux

L’adoption du projet de loi est devenue l’une des principales priorités législatives du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, bien qu’il ait semblé le mois dernier reculer, au moins temporairement, devant la menace de faire dérailler les négociations sur le budget du gouvernement à cause de cette question.

L’absence d’adoption d’un budget avant le 31 mars entraînerait la dissolution automatique du gouvernement et la tenue d’élections législatives anticipées.

Au lieu de cela, Yahadout HaTorah a mis tout son poids dans la balance en faveur du projet de loi sur les crèches, qui visait à contourner un arrêt de la Haute Cour empêchant que les enfants des hommes ultra-orthodoxes qui se soustraient à l’appel sous les drapeaux de bénéficier de subventions de l’État pour la création de crèches.

Toutefois, en raison d’une opposition interne au sein de la coalition, ce projet de loi a également été retiré de l’ordre du jour de la Knesset, ce qui a encore plus irrité les Haredim.

« De nombreuses personnes dans le monde sioniste religieux se sont organisées contre le projet de loi et ne sont pas prêtes à le voir passer », a déclaré au Times of Israel le député Moshe Tur-Paz, un député religieux représentant le parti d’opposition Yesh Atid au sein de la commission des Affaires étrangères et de la Défense.

« Et les parlementaires religieux, tant de HaTzionout HaDatit que du Likud, sont très influencés par ce travail, parce que les gens disent que si vous soutenez le projet de loi sur l’enrôlement, nous ne voterons pas pour vous, quoi qu’il arrive. »

Une grande partie de ce ressentiment est liée à ce qui est considéré comme un fardeau disproportionné pour les réservistes combattant dans la guerre, en l’absence de nouvelles recrues ultra-orthodoxes.

Dans un contexte de pénurie croissante de main-d’œuvre, des sources militaires ont indiqué que le taux de participation dans les unités de réserve qui combattent actuellement au Liban et dans la bande de Gaza est tombé entre 75 % et 85 % – un chiffre confirmé par un autre membre de la commission qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat.

Le député Moshe Tur-Paz s’exprimant lors d’une réunion de la commission des Finances, à la Knesset, le 23 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

S’exprimant récemment avec le Times of Israel, Edelstein a semblé rejeter les préoccupations selon lesquelles Netanyahu pourrait contourner la commission des Affaires étrangères et de la Défense sur la question de l’enrôlement ou, à défaut, le démettre de sa présidence de l’organe influent.

« Il est plus compliqué de destituer un président que de renvoyer un ministre », a déclaré Edelstein, citant le soutien dont il bénéficie non seulement parmi les députés du Likud, mais aussi parmi les membres de la coalition en général.

Rejeter les chiffres de Tsahal

Dans une interview distincte publiée dans le journal nationaliste religieux Makor Rishon au cours du week-end, Edelstein a déclaré que même si « aucune loi ne satisfera tout le monde à 100 % […] il est possible de parvenir à un dénominateur commun ».

Le général de brigade Shay Taib, chef du Directorat de la Planification et de la gestion du personnel du Directorat des Ressources humaines, assiste à une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le 7 août 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Il a rejeté les sanctions à son encontre et à l’encontre du député Illouz, affirmant que l’un des principaux obstacles à l’adoption d’une solution législative à la question a en réalité été l’armée israélienne, qui « ne sait pas vraiment ce qu’elle veut ».

Tsahal a indiqué avoir actuellement besoin de quelque 10 000 nouveaux soldats – dont 75 % seront des combattants – mais ne peut accueillir que 3 000 soldats haredim supplémentaires cette année, en raison de leurs besoins particuliers.

Ajouté aux quelque 1 800 soldats ultra-orthodoxes qui sont déjà enrôlés chaque année, cela signifierait que seuls 4 800 des plus de 60 000 hommes Haredim éligibles seraient enrôlés, un nombre qu’Edelstein considère depuis longtemps comme insuffisant.

« L’armée peut absorber bien plus que ces 3 000 hommes. L’armée acceptera n’importe quel nombre », a soutenu Tur-Paz, représentant un point de vue partagé par plus d’un membre de la commission.

« Le chef du Directorat des Ressources humaines a commis, à mes yeux, une grave erreur lorsqu’il a déclaré à la commission que l’armée ne pouvait accueillir que 3 000 Haredim actuellement », a-t-il affirmé.

« Il a agi contre l’intérêt de Tsahal et je regrette que personne ne l’ait mis sur la sellette. »

Recherche d’un arrangement provisoire

En fin de compte, le passage du projet de loi par la commission « a plus à voir avec la façon dont Edelstein va travailler » qu’avec ce que Netanyahu va faire, a prédit Moshe Roth, représentant de Yahadout HaTorah au sein de la commission.

L’objectif de Netanyahu « n’est pas de faire passer la loi. Son but est au moins de faire avancer les choses ».

Roth a ensuite reconnu « qu’il ne semble pas possible pour l’instant de faire passer la loi ».

« L’adoption d’une loi n’est pas la première priorité. La première priorité est tout simplement de ne pas être dans l’illégalité. » Il a poursuivi en faisant référence aux pertes d’avantages financiers et aux autres sanctions auxquelles les membres de la communauté haredi sont confrontés à la suite de l’arrêt de la Haute Cour, telles que l’interdiction de voyager imposée à environ 900 jeunes hommes.

Interrogé sur le fait de savoir si son parti mettrait à exécution sa récente menace de s’opposer au budget, faisant tomber le gouvernement, sur la question de l’enrôlement, Roth a répondu par la négative. Il a indiqué qu’il n’y avait aucun désir de le faire « au milieu d’une guerre », mais plutôt de trouver une sorte d’arrangement provisoire.

Moshe Roth, député Yahadout HaTorah, participant à une réunion de sa faction, à la Knesset, à Jérusalem, le 21 novembre 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Nous avons encore beaucoup d’enjeux dans beaucoup d’autres domaines qui sont très importants non seulement pour nous en tant que parti, mais aussi pour le peuple juif », a-t-il déclaré.

« Je ne pense pas que la question soit vraiment de renverser le gouvernement, du moins pas si rapidement. Il se peut qu’on en arrive là, mais je ne pense pas que ce soit à cause du projet de loi. »

Rester optimiste

Malgré le pessimisme de Roth concernant les chances de réussite du projet de loi sur l’enrôlement, Illouz a au moins semblé croire que l’éviction de Gallant pourrait en réalité faciliter l’adoption du projet de loi, dans une formulation que lui et d’autres pourraient accepter.

Le député du Likud Dan Illouz assistant à une réunion à la Knesset, à Jérusalem, le 17 mai 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Assis dans son bureau à la Knesset plusieurs jours après avoir été retiré de la commission, Illouz était optimiste quant à son sort politique. Il a déclaré au Times of Israel qu’il « savait que c’était un prix à payer » et « qu’il devait le payer pour sa position de principe ».

Selon Illouz, il y a maintenant une opportunité pour une « véritable tentative de résoudre le problème de la question de l’enrôlement parce que Gallant a mis des bâtons dans les roues de toute tentative de parvenir à une solution ».

Sans que Gallant « donne un droit de veto à l’opposition sur une question qui peut faire tomber le gouvernement », les députés peuvent maintenant travailler à un compromis acceptable basé sur les besoins réels immédiats de Tsahal – même si l’égalité totale du fardeau prendra plus de temps, a-t-il ajouté.

« Il faut augmenter sérieusement le nombre de Haredim qui s’enrôlent. Et cela doit être applicable, pas seulement des chiffres sur un bout de papier. »

« Je ne sais pas si nous réussirons, mais nous pouvons essayer de faire une réelle tentative au sein de la coalition pour trouver une solution », a-t-il ajouté.

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