Un homme abattu à Lod, nouvelle victime de la vague criminelle chez les Arabes israéliens
L'homme de 28 ans a été abattu dans un incident qui serait lié au crime organisé ; selon Abraham Initiatives, 6 Arabes israéliens auraient été tués cette année
La police a ouvert une enquête sur des coups de feu meurtriers survenus à Lod, vendredi, alors qu’une vague sans précédent de crimes violents, dans les communautés arabes israéliennes, semble ne pas vouloir se calmer avec le début de la nouvelle année.
Selon un communiqué émis par la police, un résident d’une trentaine d’années de cette ville du centre d’Israël a essuyé des tirs alors qu’il se trouvait aux abords de son domicile. Il a été pris en charge dans un état critique à l’hôpital Assaf Harofeh de Beer Yaakov, où les médecins ont prononcé sa mort.
Les coups de feu étaient apparemment en lien avec des activités criminelles organisées, a précisé la police.
Le site d’information Ynet a annoncé que la victime s’appelait Mahmoud Abu Jenin et qu’elle avait 28 ans. Elle résidait à Lod.
Aucune arrestation n’a encore eu lieu dans ce dossier.
Le commandant de police du district central, Avi Bitton, a procédé à une évaluation sur les lieux des coups de feu. Selon un communiqué transmis par la police, Bitton a ajouté que la présence des forces de l’ordre serait renforcée au sein de la localité pour améliorer le sentiment de sécurité des habitants.
En 2024, jusqu’à présent, six membres de la communauté arabe ont été tués dans des crimes violents, a fait savoir vendredi l’organisation Abraham Initiatives, un groupe de défense de la coexistence qui traque les violences au sein de la communauté arabe israélienne.
Sur ces six victimes, quatre ont été tuées par balle et deux avaient moins de 30 ans. Une femme figure dans ces statistiques.
Un plus grand nombre d’Arabes israéliens ont perdu la vie dans des circonstances violentes en 2023 que pendant n’importe quelle autre année dans l’histoire d’Israël – et le nombre de victimes avait été multiplié par deux par rapport à l’année précédente, selon un rapport qui a été publié par l’organisation, la semaine dernière.
Un grand nombre de leaders de la communauté arabe israélienne blâment la police qui, selon eux, a été dans l’incapacité de réprimer les puissants groupes criminels et qui détourne largement le regard face aux violences – querelles familiales, guerres entre gangs ou violences faites aux femmes.
Les communautés souffrent également d’années de négligence de la part des autorités de l’État. Plus de la moitié des Arabes israéliens vivent sous le seuil de pauvreté et les villes et autres villages de la communauté sont souvent pourvus d’infrastructures passablement délabrées, avec des services publics médiocres.
De leur côté, les autorités mettent en cause le crime organisé qui ne cesse de se renforcer et la prolifération des armes. Elles dénoncent aussi le manque de coopération des communautés avec les forces de l’ordre dans la lutte contre les criminels.