Un joueur de football puni pour avoir commémoré un Israélien détenu par le Hamas
Le verdict "ne gêne pas" Amiya Taga, joueur du Maccabi Netanya ; il a l'intention de continuer à s’exprimer pour les Israéliens d'origine éthiopienne

Amiya Taga, un milieu de terrain éthiopien-israélien jouant pour l’équipe de football Maccabi Netanya, a reçu une amende de 750 shekels (198 dollars) de l’Association de football d’Israël pour « mauvaise conduite » après avoir porté une chemise de protestation pendant l’hymne national, avant un match.
Sa chemise disait : « Combien de temps, Avera Mengistu », d’un côté et « Nous sommes tous Yosef Salamsa » de l’autre, selon un rapport paru jeudi dans le blog d’informations en hébreu Hamakom.
Le Hamas a confirmé la capture d’Avraham « Avera » Mengistu après qu’il s’est infiltré à travers la clôture de la frontière pour des raisons inconnues, en septembre 2014. Le nom de Mengistu a fait l’objet d’une injonction de silence jusqu’en juillet 2015, lorsqu’elle a été levée suite à une pétition signée par Haaretz et Yedioth Ahronoth.
Le nom d’un second citoyen israélien détenu par le Hamas, un Bédouin qui aurait également franchi la frontière de son propre gré, n’a pas été autorisé pour publication.
Salamsa, le sujet de la deuxième légende de la chemise de Taga, a été retrouvé mort dans une carrière dans la ville du nord de la bande de Gaza, Binyamina, en juillet 2014.
Bien que sa mort ait été officiellement jugée comme ayant été un suicide, des activistes communautaires éthiopiens-israéliens ont dit qu’il avait été victime d’abus répétés par des officiers de police, un facteur qui peut avoir contribué à sa mort.
« Ce n’est pas un acte politique, ce n’est pas une acte de promotion d’un parti politique », a déclaré Taga Hamakom. « Je l’ai fait parce que Avera Mengistu et Yosef Salamsa n’ont aucune influence au sein de l’opinion publique israélienne. »
Il a poursuivi en citant Gilad Shalit, un soldat israélien qui a été détenu à Gaza pendant des années avant d’être échangé pour des centaines de prisonniers palestiniens en 2011, en disant que la famille de Shalit « avait plus d’argent et d’influence, et un meilleur langage » que les familles des Israéliens éthiopiens.
« Précisément pour cette raison … Je pensais que tous les Israéliens, Juifs – que tout le pays – demanderaient le retour de Avera Mengistu ou insisteraient sur la réouverture de l’affaire de Yosef Salamsa. »

Taga a dit à HaMakom qu’il n’était « pas gêné » par le verdict, et a promis de continuer à parler pour la communauté éthiopienne, tout en soulignant qu’il se représentait lui-même.
« Je vais continuer à agir de toutes les manières juridiques possibles pour sensibiliser à la question », a-t-il dit. « Dans tous les cas, c’est ma propre initiative personnelle, pas celle du club, et j’en assume l’entière responsabilité. »
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.