Un médecin légiste et une experte en droits de l’Homme reçoivent le Prix Israël
Dr. Kugel est honoré pour son travail d'identification des victimes du 7 octobre et Dr. Elkayam-Levy pour avoir attiré l'attention sur les crimes commis par le Hamas à l'encontre des femmes

Le Dr. Chen Kugel, directeur de l’Institut national médico-légal (Abu Kabir), s’est vu décerner jeudi le Prix Israël pour la bravoure civile, l’une des deux nouvelles catégories annoncées pour souligner les contributions apportées à la suite du 7 octobre.
Le comité de sélection du Prix Israël a recommandé au ministre de l’Éducation Yoav Kisch de récompenser Kugel pour son travail à la tête de l’institut et pour les efforts qu’il a déployés afin d’identifier les personnes assassinées ou tombées au combat depuis le 7 octobre. Les cas les plus difficiles d’identification des restes humains ont été confiés à Abu Kabir, où Kugel et d’autres membres du personnel ont travaillé jour et nuit pour apporter des réponses aux familles des personnes assassinées et disparues.
« Je suis très reconnaissant au comité du Prix Israël de m’avoir décerné le prix de la bravoure civile. Je suis très ému et c’est un grand honneur pour moi. Cependant, ce prix n’est pas pour moi personnellement, mais plutôt pour l’ensemble du personnel de l’institut qui a travaillé avec moi sans relâche pour s’assurer que tous ceux qui sont morts ou ont été assassinés – cruellement massacrés – puissent être commémorés, et que nous puissions apporter du réconfort à leurs familles. C’est notre travail de routine pour l’État et notre travail pendant les périodes douloureuses de crise nationale », a déclaré le Dr. Kugel.
« Ce prix récompense la bravoure civile, mais ces jours-ci, je ne peux pas me définir comme tel car, au cours des derniers mois, j’ai rencontré de véritables héros – des personnes qui se sont mises en danger pour sauver d’autres personnes, parfois au prix de leur vie », a-t-il ajouté.
La population a pris conscience de l’importance du travail effectué à Abu Kabir en raison des difficultés rencontrées par son personnel pour extraire l’ADN de minuscules fragments d’os brûlés, qui étaient tout ce qui restait de certaines des victimes du 7 octobre. Cependant, l’institut est depuis longtemps confronté à des difficultés liées au manque de personnel et de financement.
« L’année dernière, le ministère de la Santé a commencé à travailler à l’expansion et au renforcement de l’institut. Nous avons posé la première pierre d’un nouveau bâtiment répondant aux besoins d’Abu Kabir », a déclaré Moshe Bar Siman Tov, directeur-général du ministère de la Santé.

« En collaboration avec le ministère des Finances et l’Association médicale israélienne, nous devons nous efforcer d’améliorer les salaires des médecins et des autres employés de l’institut afin qu’ils soient correctement rémunérés. Nous sommes déterminés à le faire pour qu’il y ait une nouvelle génération de professionnels capables de répondre aux besoins de l’État dans toutes les situations », a-t-il déclaré.
La cérémonie aura lieu le 14 mai, jour de Yom HaAtsmaout. Mais cette année, le Prix Israël est au cœur d’une controverse.
À la mi-février, le gouvernement avait annoncé que les catégories traditionnelles du prestigieux prix, la plus haute distinction civile du pays, seraient annulées pour 2024, et que seules deux nouvelles catégories liées à la guerre en cours contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza seraient attribuées à la place : « La responsabilité sociétale » pour les efforts civils et les initiatives de bénévolat, et « L’héroïsme citoyen » pour les actes de bravoure de civils venus en aide à autrui en situation de crise.
Cette décision aurait été prise pour éviter de décerner un prix à un fervent critique du gouvernement. Toutefois, le ministère de l’Éducation a fait marche arrière cette semaine et a rétabli les catégories traditionnelles en plus des deux nouvelles.

Cochav Elkayam-Levy a été sélectionné pour recevoir le Prix Israël de la solidarité pour avoir attiré l’attention sur les crimes commis par le Hamas contre les femmes et les enfants lors des atrocités du 7 octobre.
« C’est avec un grand privilège que nous travaillons à sensibiliser et à donner une voix aux victimes et aux familles réduites au silence dont les vies ont été brisées par les atrocités du 7 octobre », a-t-elle déclaré dans un communiqué publié par l’Université hébraïque de Jérusalem, où elle est experte sur les droits de l’Homme. « Nous devons nous opposer fermement au déni brutal et à la vague croissante d’antisémitisme. »
« Je tiens également à exprimer ma sincère gratitude aux nombreuses personnes qui se sont consacrées sans relâche à cette cause vitale à mes côtés », a-t-elle ajouté.