Un rabbin argentin rejette les accusations de « mafia de la casheroute »
Les dirigeants ont réagi après que le propriétaire juif d'une chaîne de magasins a vendu de la viande à la moitié du prix, accusant les autorités religieuses de gonfler les prix

BUENOS AIRES (JTA) – Après que les institutions juives ont apporté leur soutien à un homme d’affaires qui a juré de s’attaquer à ce qu’il appelle une « mafia » qui fixe le prix de la viande casher, les principaux rabbins argentins ont rejeté les accusations selon lesquelles ils seraient impliqués dans la hausse artificielle du coût de la nourriture casher.
Le groupe de rabbins, dont le grand rabbin séfarade argentin Yosef Chehebar et le grand rabbin ashkénaze Gabriel Davidovich, ont signé une lettre commune le 19 octobre.
« Nous avons lu avec stupéfaction les propos offensants d’institutions rabbiniques autoproclamées accusant les rabbins religieux d’appartenir à une mafia de produits cashers, une accusation très grave puisque ces termes ont une terrible connotation », peut-on lire dans la lettre.
Par « institutions rabbiniques autoproclamées », le groupe fait référence à l’Assemblée rabbinique, qui est l’association internationale des rabbins conservateurs, et à son affilié en Amérique latine, le Séminaire rabbinique latino-américain.
Les deux institutions conservatrices ont signé leur propre déclaration le 17 octobre, affirmant que « les rabbins ont pris les gens en otage de leurs décisions « halachiques » et, avec certains hommes d’affaires, ont créé une mafia dans l’approvisionnement et le prix de la nourriture casher ».

L’homme d’affaires juif Roberto Goldfarb, qui dirige la chaîne de magasins Diarco, a commencé à vendre de la viande casher dans ses magasins pour environ la moitié du prix normal.
Les rabbins orthodoxes affirment qu’ils ne fixent pas les prix et ne fournissent que des services de certification de casheroute. Le débat intervient à un moment où l’inflation en Argentine est élevée et en augmentation, estimée à un taux d’environ 40 % en 2020.
« Il est regrettable qu’en ces temps difficiles et sensibles, ils profitent de la situation économique difficile pour miner l’image des rabbins et diviser la communauté, qui essaie de rester unie. Les dirigeants doivent être responsables et ne pas profiter de circonstances particulières pour obtenir un certain profit politique », peut-on lire dans la lettre.