Une start-up israélienne lève 170 M $ pour créer un substitut de plastique écolo
UBQ développe des matériaux thermoplastiques convertis à partir de déchets ménagers pour fabriquer des produits tels que des poubelles, des plateaux et des pièces automobiles
Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël
L’entreprise israélienne de technologies propres UBQ Materials, qui fabrique des produits biosourcés à partir de déchets, a obtenu un investissement de 170 millions de dollars pour financer son expansion et construire une usine de transformation à grande échelle aux Pays-Bas l’année prochaine, a déclaré l’entreprise mercredi.
Cet investissement est l’un des plus importants dans le secteur des technologies propres à ce jour, et le plus important dans l’industrie locale des technologies environnementales cette année.
Le tour de table a été mené par TPG Rise, la branche d’investissement de la société américaine de capital-investissement TPG, et a inclus la participation de l’investisseur existant Battery Ventures, ainsi que la stratégie Catalyst de M&G, un investisseur basé au Royaume-Uni spécialisé dans les investissements d’impact à long terme.
UBQ a breveté un processus permettant de convertir les déchets ménagers, organiques, le papier et le plastique – y compris les peaux de banane, les couches sales, les récipients de yaourt usagés et le carton – en un thermoplastique biosourcé, ou un substitut de plastique, qui peut remplacer le plastique à base de pétrole, le bois et le béton dans la fabrication de produits quotidiens.

La start-up a été fondée en 2012 par Yehuda Pearl et Jack Bigio, tous deux issus du monde des affaires et de l’entrepreneuriat, qui ont été inspirés par l’idée que les matériaux organiques pouvaient être décomposés en leurs composants naturels pour être ensuite transformés en matériau utilisable. Pearl est également le fondateur de la marque de houmous Sabra.
A LIRE : Pour le roi du houmous en Amérique, valoriser les déchets passe par le plastique
UBQ a déjà conclu des accords pour fournir ses matériaux thermoplastiques afin de fabriquer des pièces automobiles avec des constructeurs tels que Daimler, pour remplacer les célèbres plateaux en plastique de McDonald’s en Amérique latine, et pour fabriquer des cintres et des poubelles.
La société a déclaré que l’investissement soutiendra son expansion « pour répondre à la demande croissante, en commençant par une installation à grande échelle aux Pays-Bas qui sera opérationnelle d’ici la fin de 2022 », et pour financer la poursuite de la recherche et du développement de nouveaux produits.
« Les déchets ne sont pas la fin, ce n’est que le début », a déclaré Bigio, qui occupe le poste de co-PDG d’UBQ Materials. « Ce tour de financement nous permet d’élargir la portée de notre technologie de conversion brevetée et de notre nouveau matériau, nous rapprochant ainsi d’une économie circulaire fonctionnelle dans le monde entier. »
UBQ affirme que ses produits thermoplastiques peuvent être utilisés à la fois seuls et « en conjonction avec des résines conventionnelles à base de pétrole pour compenser l’empreinte carbone globale des produits finaux dans des secteurs tels que la construction, l’automobile, la logistique, la vente au détail et même l’impression 3D. »

Selon Quantis, un fournisseur d’évaluations de l’impact environnemental, chaque tonne de matériau UBQ produite détourne jusqu’à 12 tonnes d’équivalent de CO₂, qualifiant la technologie « de matériau thermoplastique le plus positif pour le climat sur la planète », a déclaré l’entreprise.
« Alors que les pays et les industries convergeaient à Glasgow lors de la COP26, négociant les repères urgents que nous devons atteindre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, cet investissement ne pouvait pas arriver à un moment plus opportun », a déclaré Albert Douer, président et co-PDG d’UBQ. « Grâce à la prévention des émissions de méthane liées aux décharges et au remplacement des matières premières à forte intensité de carbone, UBQ peut aider les gouvernements, les marques et les grands fabricants à atteindre leurs objectifs de développement durable. »
À LIRE : Pourquoi la COP 26 nous a fait faux bond
UBQ travaille actuellement avec une usine à petite échelle dans le Neguev, à Tzeelim, qui a la capacité de produire 7 000 tonnes de matériaux par an. L’entreprise prévoit de produire 70 000 tonnes de matériaux par an dans l’installation néerlandaise en 2022.
UBQ opère dans un secteur israélien de la technologie climatique « dynamique et en pleine croissance« , composé de plus de 600 entreprises, dont la majorité a été fondée au cours des sept dernières années.

Shoshanna Solomon a contribué à cet article.