Une victime de l’attentat de la pizzeria Sbarro en 2001 succombe à ses blessures
Chana Nachenberg, 52 ans, était dans un état végétatif depuis l'attentat-suicide palestinien à Jérusalem ; le bilan de l'attaque passe à 16 morts
Une femme qui avait été grièvement atteinte dans un attentat terroriste palestinien de triste mémoire – elle sera restée dans un état végétatif pendant 22 ans – a succombé à ses blessures à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv, ont indiqué les administrateurs de l’établissement hospitalier dans la journée de mercredi.
Chana Tova Chaya Nachenberg était âgée de 31 ans le jour où un kamikaze palestinien avait tué quinze civils, dont sept enfants, à la pizzeria Sbarro de Jérusalem, le 9 août 2001. L’attaque avait aussi fait plus d’une centaine de blessés. La quinquagénaire est donc devenue la 16e victime à mourir des suites de cette explosion à la bombe qui avait été l’une des plus meurtrières de la Seconde Intifada.
Née à New York, Nachenberg se trouvait à la pizzeria ce jour-là avec sa fille qui était âgée de trois ans et qui, pour sa part, était sortie indemne de l’attentat.
Le père de Nachenberg, Yitzhak, a déclaré aux médias israéliens que sa fille était décédée, mercredi, « après presque 23 années d’héroïsme ».
« Sa fille, notre petite-fille, a 24 ans aujourd’hui, presque 25. Ma fille devait avoir 53 ans dans un mois. 21 ans et neuf mois se sont écoulés depuis l’attentat – une période pendant laquelle ma fille est restée inconsciente, dans le coma, à l’hôpital Reuth [de réhabilitation] à Tel Aviv. Il y a environ trois semaines, elle a été prise en charge à l’hôpital Ichilov où elle s’est éteinte ce soir », a-t-il expliqué.
Les États-Unis réclament encore à la Jordanie l’extradition d’une Palestinienne qui avait été reconnue coupable de complicité dans cette attaque à la bombe de 2001. Deux ressortissants américains avaient figuré parmi les victimes, notamment Malki Roth, 15 ans, dont les parents avaient mené une campagne pour que la terroriste, Ahlam Aref Ahmad Al-Tamimi, soit extradée en Amérique.
La famille Roth a appelé de manière répétée les autorités américaines à demander à la Jordanie, qui a reçu des milliards de dollars sous forme d’aides de Washington, d’extrader Tamimi pour qu’elle soit jugée.
Tamimi, qui avait choisi la cible et amené le kamikaze sur les lieux, avait été arrêtée quelques semaines après l’attentat et elle avait été condamnée par Israël à 16 peines de prison à vie, le juge donnant l’ordre qu’elle ne soit jamais libérée.
Tamimi avait retrouvé la liberté en octobre 2011 en échange de la libération du soldat israélien Gilad Shalit, capturé par le Hamas en 2005 et retenu en otage à Gaza.
Depuis son départ en Jordanie, elle n’a jamais exprimé de remords et elle s’est au contraire vantée du nombre élevé de victimes. Le groupe terroriste palestinien du Hamas avait revendiqué l’attaque.
Tamimi, citoyenne jordanienne, avait été accueillie comme une héroïne à l’aéroport international de la Reine Alia à Amman lors de son arrivée. Elle était devenue ensuite une personnalité populaire de la télévision et un personnage public, s’énorgueillissant du rôle qu’elle avait tenu dans l’attaque de la pizzeria. Elle avait rencontré son époux, le terroriste palestinien Nizar Tamimi, lorsqu’il était derrière les barreaux au sein de l’État juif et le couple s’était marié au cours d’une cérémonie qui avait été diffusée en direct à la télévision jordanienne. En 2020, Nizar Tamimi avait été expulsé par la Jordanie au Qatar.
Les États-Unis ont mis Ahlam Tamimi en examen pour conspiration en vue d’utiliser une arme de destruction massive à l’encontre de citoyens américains. L’inculpation avait été déposée sous scellés en 2013 et annoncée par le département de la Justice, quatre ans plus tard. Son nom était venu s’ajouter à la liste des terroristes les plus recherchés du FBI.
Les États-Unis avaient signé un traité d’extradition avec la Jordanie en 1995. Mais en 2017, l’extradition de la terroriste avait été bloquée par la Jordanie, qui avait affirmé, semble-t-il, à ce moment-là que le traité n’avait jamais été ratifié.
L’année dernière, Interpol a abandonné un mandat d’arrestation international au nom de Tamimi.