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Volkswagen va financer un bureau de l’ADL en Allemagne contre l’antisémitisme

La décision intervient des mois après que le PDG du constructeur automobile a suscité la polémique pour un jeu de mots sur l’expression nazie "Arbeit macht frei"

Des employés quittent l'usine de Volkswagen par la porte 17 à Wolfburg en Allemagne. (AP Photo/Markus Schreiber)
Des employés quittent l'usine de Volkswagen par la porte 17 à Wolfburg en Allemagne. (AP Photo/Markus Schreiber)

Le constructeur automobile allemand Volkswagen s’est associé à l’Anti-Defamation League (ADL) basée aux Etats-Unis pour financer un bureau à Berlin chargé de mener des recherches et de lutter contre l’antisémitisme en Europe.

« L’initiative se focalisera sur la mise en évidence des racines de l’antisémitisme, de l’extrémisme et de l’intolérance dans la société et développera des programmes pour s’y opposer grâce à des programme de sensibilisation et d’éducation », a déclaré l’ADL dans un communiqué mardi.

Un porte-parole de Volkswagen a déclaré au JTA que l’initiative permettra d’ouvrir un bureau de l’ADL à Berlin, la première présence de l’ADL en Europe depuis plus d’une décennie. Le financement, qui s’étalera sur 3 ans, doit être un montant à sept chiffres, a déclaré le responsable, avec une possibilité d’élargir et de continuer l’initiative ensuite.

Herbert Diess, le PDG du groupe Volkswagen, le plus grand fabricant automobile dans le monde, a annoncé l’initiative lundi, lors de la conférence annuelle de l’ADL à Washington. Dans un entretien accordé au JTA, il s’est dit préoccupé par la récente montée de l’antisémitisme en Europe, et pense que Volkswagen porte une obligation spéciale de lutter contre le racisme à cause de ses racines dans l’Allemagne nazie.

Herbert Diess, PDG de Volkswagen AG, à Wolfsburg, le 12 mars 2019. (Crédit : Christophe Gateau/dpa via AP)

« Nous avons plus d’obligations que d’autres », a-t-il dit. Toute l’entreprise a été construite par le régime nazi ».

L’initiative se focalisera sur quatre éléments : l’éducation dans les écoles, la formation sur les lieux de travail, le lobbying dans les capitales européennes et la recherche grâce à des études.

Ce projet survient quelques mois après que Diess a fait l’objet de critiques – et de questions sur son avenir – après avoir fait référence à une expression utilisée par le régime nazi.

Lors d’une réunion en mars, le PDG de Volkswagen a en effet déclaré à ses managers : « Ebit macht frei », que l’on pourrait traduire par « le profit rend libre », ce qui semblait être un jeu de mot avec « Arbeit macht frei », ou le « travail rend libre ». Ebit est l’acronyme anglais pour « les recettes avant intérêts et taxes ».

Diess s’est ensuite excusé pour sa remarque, disant que c’était « vraiment un mauvais choix de mots ».

L’entrée du camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau avec le tristement célèbre mot d’ordre « Arbeit macht frei » (Le travail libère). (Crédit : Joël Saget/AFP)

« A aucun moment, je n’ai eu l’intention de placer cette phrase dans un mauvais contexte. A ce moment là, je n’ai tout simplement pas pensé à cette possibilité », a-t-il dit, cité par la BBC.

Volkswagen a été fondée en 1930 par un syndicat nazi et, pendant la Deuxième Guerre mondiale, le groupe s’est servi des prisonniers des camps de concentration comme d’esclaves pour ses usines.

Si l’expression « Arbeit macht frei » vient du 19e siècle, elle est principalement associée au nazisme, qui a affiché l’expression sur le portail d’Auschwitz et d’autres camps de concentration.

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