Washington et Israël s’opposent à l’ONU à une levée de l’embargo américain contre Cuba
Nikki Haley, a affirmé que "chaque année, l'Assemblée générale de l'ONU perdait son temps à examiner cette résolution"
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté mercredi, comme chaque année depuis 1991, une résolution non contraignante appelant les Etats-Unis à lever leur embargo économique et financier sur Cuba, Washington, isolé, votant contre en réclamant des progrès démocratiques.
La résolution a été approuvée par 191 pays, deux ont voté contre, Etats-Unis et Israël.
L’année dernière, Washington s’était abstenu pour la première fois en un quart de siècle, après le rapprochement historique opéré en 2014 par l’ex-président démocrate Barack Obama avec La Havane, réchauffant les relations diplomatiques et assouplissant l’embargo commercial.
Dénonçant une « pièce de théâtre politique », l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a affirmé que « chaque année, l’Assemblée générale de l’ONU perdait son temps à examiner cette résolution ».
Les Etats-Unis « ne craignent pas l’isolement », sont opposés à cette résolution et continueront d’avoir cette attitude « tant que le peuple cubain sera privé de ses droits », a-t-elle ajouté.
« Le blocus de Cuba est inscrit dans la loi américaine et seul le Congrès américain a le pouvoir d’y mettre fin », a précisé Nikki Haley. Elle a critiqué « l’état déplorable de l’économie cubaine » et « l’oppression du peuple » cubain, qui doit avoir le droit « de s’exprimer librement » et « de choisir ses responsables politiques ».
Le Département d’Etat avait annoncé mardi que les Etats-Unis voteraient contre la résolution présentée par Cuba. « La politique de (Donald) Trump sur Cuba met l’accent sur la progression des droits de l’homme et la démocratie à Cuba tout en maintenant les engagements qui servent les intérêts nationaux des Etats-Unis », a expliqué le Département d’Etat.
Lors du débat avant le vote, le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a vivement critiqué « les déclarations irrespectueuses » de Nikki Haley, dotée de « beaucoup de cynisme », estimant que son pays « foulait aux pieds la charte des Nations unies ». « Les Etats-Unis sont seuls dans ce dossier contre Cuba », a-t-il lancé.
La Russie a aussi déploré un « recul évident » et une « réthorique belliqueuse » des Etats-Unis, tandis que la Chine critiquait également la position américaine.
L’embargo économique et financier américain pèse sur Cuba depuis 1959.