« Working woman »: chronique israélienne d’un harcèlement ordinaire
Alors que MeToo est né au moment où elle tournait le film, Michal Aviad est "contente que le film sorte au moment où l'on est dans une refonte globale d'un vieux système"
Avec « Working woman », en salles mercredi, la réalisatrice israélienne Michal Aviad signe un film engagé sur le harcèlement sexuel au travail, à travers l’histoire d’une jeune femme qui se retrouve peu à peu sous l’emprise de son patron.
Le film suit Orna (Liron Ben Shlush), mère de trois enfants, dont le mari vient d’ouvrir au restaurant. Elle décide de changer de travail pour subvenir aux besoins de sa famille et s’ouvrir de nouvelles opportunités dans l’immobilier.
Mais, appréciée par son patron Benny (Menashe Noy), avec qui elle passe beaucoup de temps, Orna s’aperçoit peu à peu que celui-ci devient par moments intrusif et incorrect, se permettant une remarque ou un geste déplacés pour mieux s’excuser ensuite. Elle décide de garder le silence, jusqu’au jour où tout dérape. Honteuse puis révoltée, elle décide alors de mettre fin à une situation qu’elle ne peut plus supporter.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Avec ce film choc sur le harcèlement, sa mise en place et les sentiments complexes que ressentent ses victimes, Michal Aviad explique avoir voulu « mettre une loupe sur les détails de cette relation si complexe », sur « ces zones grises dans lesquelles nous autres, femmes, avons souvent l’habitude d’évoluer ».
« Nous connaissons tous des hommes parfaitement charmants, intelligents, généreux, qui se révèlent être aussi des harceleurs », poursuit dans les notes du film la cinéaste, féministe engagée, qui signe là son deuxième film de fiction après « Invisible » et de nombreux documentaires.
« Nous étions tous d’accord pour ne pas faire de Benny un monstre. Il apprécie vraiment Orna, et il est même peut-être amoureux, mais il est aussi parfaitement conscient du pouvoir qu’il a sur elle et il s’en sert. Orna, pour sa part, choisit de continuer à collaborer avec Benny parce qu’elle veut travailler et prendre du galon, mais aussi pour subvenir aux besoins de sa famille. Il y a une vraie réalité économique et sociale », dit-elle encore.
Alors que le mouvement MeToo est né au moment où elle tournait « Working Woman », Michal Aviad, qui s’est intéressée déjà plusieurs fois à des destins de femmes, s’estime « contente que le film sorte au moment où l’on est dans une refonte globale d’un vieux système ».
Mais, tempère-t-elle, « mon histoire est différente de celles de #MeToo ».
« Orna n’est ni riche, ni célèbre, et elle ne fait pas les gros titres des journaux. Elle est comme des millions de secrétaires, de femmes de chambre, d’infirmières ou d’assistantes personnelles qui ont trop à perdre si elles parlent ».
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel