Israël en guerre - Jour 468

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1 000 victimes directes du 7 octobre signent une lettre réclamant une commission d’enquête de l’État

Alors que le gouvernement continue de s'opposer à cette initiative, un avis de 4 pages, signé par des ex-otages, des survivants et des familles endeuillées, paraît dans la presse

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la séance plénière de la Knesset, à Jérusalem, le 31 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la séance plénière de la Knesset, à Jérusalem, le 31 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Près de 1 000 personnes, dont la vie a été directement affectée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023, ont signé une lettre publiée dans plusieurs grands journaux mercredi. Dans cette missive, les victimes exigent que le gouvernement mette immédiatement en place une commission d’enquête d’État sur les différents échecs qui ont conduit à la plus grande catastrophe de l’histoire d’Israël.

La lettre ouverte a occupé quatre pages dans chacun des journaux, en raison du grand nombre de signataires.

Parmi les signataires figurent plus de vingt survivants de la captivité, des centaines de familles endeuillées, des familles dont les proches sont toujours détenus en otage à Gaza, des survivants de l’assaut, des soldats actifs blessés de l’armée israélienne et des réservistes.

La lettre a été lancée par le groupe October Council, qui représente les familles directement touchées par le massacre du 7 octobre au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été tuées, 251 autres ont été prises en otage et beaucoup d’autres ont été blessées. Ce groupe exige la mise en place d’une commission d’enquête publique.

« Nous, les familles qui avons été touchées le 7 octobre et dont les noms figurent ci-dessous, demandons au gouvernement de mettre en place une commission d’enquête d’État », peut-on lire dans la lettre.

« Nous nous opposerons ensemble à toute tentative de création d’une commission de dissimulation politique. Nous n’accepterons pas une commission dans laquelle les cibles de l’enquête nomment les enquêteurs. »

Lettre ouverte signée par près de 1 000 personnes dont la vie a été directement affectée par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, publiée dans plusieurs grands journaux le 1er janvier 2025, exigeant que le gouvernement mette immédiatement en place une commission d’enquête sur l’incapacité à prévenir cette attaque. (Crédit : October Council)

« Seule une commission d’enquête nationale disposera des outils et du mandat nécessaires pour enquêter sur tout et sur tout le monde, pour découvrir la vérité, pour rendre justice à ceux qui sont tombés, à ceux qui ont été assassinés, aux victimes et à leurs familles, pour renforcer la sécurité nationale et pour éviter une prochaine catastrophe. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres membres de sa coalition de droite dure s’opposent à l’idée de créer une commission d’enquête d’État, affirmant qu’une telle enquête serait politiquement orientée contre eux puisque ses membres seraient sélectionnés par le président de la Cour suprême. Ils soutiennent également que toute enquête ne pourra avoir lieu qu’une fois la guerre multi-fronts achevée.

Le Premier ministre et la plupart de ses alliés politiques ont refusé de reconnaître toute responsabilité dans les échecs multiples qui ont conduit au massacre, essayant plutôt de rejeter la faute sur les chefs de la sécurité et les rivaux politiques.

Depuis son investiture, ce gouvernement tente de réformer radicalement le système judiciaire, qu’il considère comme trop activiste et partial à l’égard de la droite. Il a notamment tenté de réformer la Cour suprême en imposant la nomination d’un juge conservateur au poste de président, en lieu et place de l’actuel président de la Cour, Isaac Amit, et en encourageant la candidature de juristes ultra-conservateurs pour siéger au sein de la Cour suprême.

Le président par intérim de la Cour suprême, le juge Isaac Amit, à la Cour suprême, à Jérusalem, le 14 novembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Ces efforts ont été dénoncés par les autorités judiciaires et l’opposition – ainsi que par une grande partie de la population, selon la plupart des sondages d’opinion – comme sapant les fondements démocratiques d’Israël.

Une commission d’enquête d’État jouit des pouvoirs les plus étendus en vertu de la loi israélienne et constitue l’outil principal pour enquêter sur les manquements majeurs des dirigeants du pays, des chefs de la sécurité et des organes de l’État. Elle est généralement dirigée par un juge de la Cour suprême à la retraite. Esther Hayut pourrait être une candidate potentielle pour ce rôle, son mandat de présidente de la Cour suprême ayant pris fin il y a plus d’un an. Toutefois, Netanyahu serait farouchement opposé à sa nomination, compte tenu de ses critiques virulentes à l’égard des efforts de refonte du système judiciaire.

La coalition a en revanche proposé de créer un groupe de niveau inférieur dirigé par des personnes nommées par le gouvernement, ou un compromis qui consisterait à former un comité sur la base d’un large consensus.

Cependant, les opposants de Netanyahu ont affirmé que le Premier ministre et ses pairs tentaient d’échapper à leur responsabilité dans les événements du 7 octobre afin de rester au pouvoir. Les sondages d’opinion ont montré que le peuple soutient massivement la formation d’une commission d’enquête d’État, y compris au sein de la base électorale de la coalition.

Les membres de la commission d’enquête civile indépendante lors de la présentation de leurs conclusions, le 26 novembre 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Il y a moins de trois ans, alors qu’il était dans l’opposition, Netanyahu et ses alliés politiques avaient mené une campagne en faveur de la création d’une commission d’enquête d’État sur un scandale impliquant la police israélienne. Celle-ci était accusée d’avoir utilisé un puissant logiciel espion pour surveiller indûment les citoyens israéliens.

Une commission d’enquête civile indépendante, créée par des proches des victimes du pogrom en raison du refus persistant de Netanyahu d’approuver la création d’une commission d’enquête nationale, a publié ses conclusions en novembre. Celle-ci blâme le Premier ministre et l’accuse d’avoir sapé le processus décisionnel du gouvernement en matière de sécurité nationale, d’avoir créé un fossé entre les dirigeants politiques et militaires d’Israël et d’avoir laissé le pays sans préparation face à l’assaut meurtrier du Hamas.

Le rapport de la commission d’enquête civile indépendante affirme également que l’ensemble du gouvernement a « failli à sa mission première » et que l’armée israélienne, [l’agence de sécurité intérieure du] Shin Bet et d’autres organisations « n’ont absolument pas rempli leur unique objectif, à savoir la protection des citoyens d’Israël ».

Les membres de la commission ont averti que leur travail ne pouvait pas remplacer celui d’une enquête officielle ayant le pouvoir de citer des témoins à comparaître, mais ont souligné que ce qu’ils avaient entendu était extrêmement préoccupant.

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