Israël en guerre - Jour 346

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25 ex-chefs de la police : la politique de Ben Gvir conduira à une 3e intifada

D'anciens officiers de police auraient averti le Premier ministre que les démolitions de maisons à Jérusalem-Est durant le Ramadan déclencheraient de nouvelles violences

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, à la Knesset à Jérusalem, le 5 février 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, à la Knesset à Jérusalem, le 5 février 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

Vingt-cinq anciens chefs et commandants de police auraient écrit au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour l’avertir que les politiques du ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, conduiraient à une troisième « intifada » – un soulèvement palestinien.

Selon un reportage de la Douzième chaîne diffusé mardi, les anciens officiers supérieurs de la police sont préoccupés par la demande de Ben Gvir de poursuivre la démolition des maisons palestiniennes construites illégalement à Jérusalem-Est pendant le mois du Ramadan, qui doit commencer fin mars.

La lettre indique que des efforts devraient être faits pour réduire l’activité pendant le Ramadan – comme les années précédentes – afin d’apaiser les tensions, notant que ce sentiment est partagé par un certain nombre d’officiers de police de haut rang toujours en service.

Ces dernières années, le mois du Ramadan est devenu une période de tensions et de violences accrues en Israël, en Cisjordanie et à Gaza. Ces démolitions déclenchent souvent des affrontements entre les habitants et les forces de sécurité dans les quartiers ultra-sensibles de Jérusalem-Est.

La chaîne n’a pas publié les noms des signataires de la lettre, parmi lesquels se trouveraient d’anciens commandants régionaux de Jérusalem, mais a indiqué que le groupe avait décidé de se joindre aux manifestations de masse hebdomadaires contre la réforme du système judiciaire largement controversée du gouvernement, sous la bannière « sauver la police de Ben Gvir ».

Alors que le reportage se concentre sur les démolitions de maisons, Ben Gvir se serait également heurté à la police ces dernières semaines au sujet d’autres mesures punitives contre les Palestiniens, comme la dégradation des conditions de détention des prisonniers de sécurité ou la promotion d’une opération de police majeure à Jérusalem-Est.

Illustration : Des engins israéliens démolissant une maison palestinienne dans le quartier de Silwan, à Jérusalem-Est, le 10 mai 2022. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

Ben Gvir a demandé à la police de réprimer les manifestants anti-gouvernement, estimant qu’en tant que ministre de la Sécurité nationale, c’est à lui que revient le dernier mot sur les opérations de police.

Le ministre a réagi au reportage en affirmant que certains de ceux qui s’étaient élevés contre lui avaient « détruit les forces de police et les avaient politisées ».

Ben Gvir, chef du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit, est connu pour ses provocations, en particulier à Jérusalem-Est, où il se rend fréquemment en période de tensions accrues et où il a été accusé d’exacerber les tensions.

Le ministre ultra-nationaliste a promis d’adopter une position plus agressive à l’égard des maisons palestiniennes construites sans les autorisations nécessaires d’Israël à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Il a présenté la démolition de ces structures comme faisant partie des efforts d’Israël pour lutter contre le terrorisme palestinien, même si aucun lien n’a été établi entre les propriétaires des maisons rasées pour absence de permis au cours des derniers mois et les infractions à la sécurité.

De gauche à droite, le chef de la police Kobi Shabtaï, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le président de la Knesset Amir Ohana lors de la lecture de la Meguilat Esther de Pourim sur une base de la police des frontières, en Cisjordanie, le 6 mars 2023. (Crédit : Kobi Gideon/Bureau du Premier ministre)

Les Palestiniens disent qu’ils sont obligés de construire des structures illégalement parce qu’il leur est pratiquement impossible d’obtenir des permis de construire, la municipalité ne favorisant pas l’expansion des quartiers palestiniens.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a noté dans un rapport d’avril 2019 qu’à Jérusalem-Est, « un régime de planification restrictif appliqué par Israël rend pratiquement impossible pour les Palestiniens d’obtenir des permis de construire ».

L’OCHA indique que seuls 13 % de Jérusalem-Est sont désignés pour la construction palestinienne, dont une grande partie est déjà construite, tandis que 35 % ont été attribués à des constructions israéliennes. Israël affirme que la municipalité de Jérusalem avance et approuve les permis de construire pour les Palestiniens de Jérusalem-Est à un rythme similaire à celui des quartiers juifs de la capitale.

Ben Gvir se serait heurté à la fois à Netanyahu et au chef de la police israélienne, Kobi Shabtaï, au sujet de sa demande d’accélération des démolitions de maisons. Le Premier ministre aurait demandé au ministre d’extrême-droite de faire preuve de retenue, craignant une réaction internationale si des démolitions très médiatisées devaient avoir lieu.

Un parent de la famille Shalalda marchant sur les décombres après qu’une pelleteuse engagée par la famille a démoli leur maison familiale à Al-Tur, dans l’est de Jérusalem, le 2 juillet 2020. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

Le mois dernier, Netanyahu a ordonné de surseoir à la démolition d’un immeuble de 12 appartements sur quatre étages abritant une centaine de Palestiniens. L’immeuble avait été construit sans permis en 2014 ; de son côté, Ben Gvir a fait pression pour que soit exécutée une décision de justice ordonnant sa démolition.

Ben Gvir, qui a été condamné à plusieurs reprises pour avoir soutenu un groupe terroriste juif et pour incitation au racisme, a fait pression pour obtenir des pouvoirs accrus dans le cadre des négociations de la coalition pour son ministère de la Sécurité nationale.

L’année dernière, le 37e gouvernement a adopté une loi définissant la subordination de la police israélienne au gouvernement et a inscrit dans la loi le fait que le ministre de la Sécurité nationale peut définir la politique générale des forces de police.

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