7 blessés par des roquettes du Hezbollah dans le nord ; Saar évoque des « progrès » en vue d’une trêve
Plus de 165 roquettes et drones ont été tirés ; un enfant en bas âge a été blessé à Biina ; un responsable du Hezbollah assure ne pas avoir reçu de proposition de trêve officielle
Sept personnes ont été blessées lundi, dont un enfant en bas âge, par une salve de 165 roquettes tirée par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah sur le nord d’Israël.
Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a fait part de « quelques progrès » en vue d’un cessez-le-feu au Liban.
Une femme de 27 ans a été modérément blessée et un homme de 35 ans ainsi qu’une fillette d’un an sont en bon état après avoir été touchés par des éclats d’obus suite à l’impact d’une roquette dans la ville arabe de Biina, dans le nord d’Israël. Tous trois ont été transportés par les services de secours au centre hospitalier Galilée de Nahariya.
Selon l’armée israélienne, une cinquantaine de roquettes ont été tirées sur la Galilée lors de cette attaque : certaines d’entre elles ont été interceptées par les défenses aériennes, d’autres ont frappé la région de Karmiel ainsi que les villes voisines.
Le Hezbollah a revendiqué ces tirs dont la cible officielle était « une base d’entraînement d’une brigade parachutiste dans l’implantation de Karmiel ».
Peu de temps après, Tsahal a déclaré qu’un drone lancé depuis le Liban avait été intercepté par les défenses aériennes au-dessus du kibboutz Malkia, toujours dans le nord d’Israël. Un peu plus tôt, un drone – manifestement venu du Liban – s’était écrasé dans une zone ouverte près de Liman, en Galilée occidentale, où il avait allumé un petit feu de broussailles.
Dans l’après-midi, le Hezbollah a tiré deux nouvelles salves – soit un total de 90 roquettes – sur Haïfa, ce qui en fait à ce jour l’une des attaques à la roquette les plus sérieuses contre cette ville portuaire depuis le début des combats.
S’agissant de la première salve de 80 roquettes, l’armée israélienne a indiqué que la plupart des projectiles avaient été abattus par les défenses aériennes, mais que quelques-unes s’étaient écrasées à l’intérieur des villes.
En ce qui concerne la deuxième salve, composée de 10 roquettes, Tsahal a fait savoir qu’elles avaient été interceptées ou s’étaient écrasées dans des zones ouvertes.
Des maisons et des voitures ont été endommagées à Kiryat Ata, dans la banlieue de Haïfa, et quatre personnes ont été blessées, dont un homme de 52 ans modérément blessé au dos par des éclats d’obus. Par ailleurs, un adolescent et un homme âgé ont été légèrement blessés par des éclats de verre, et un autre homme, lui âgé de 55 ans, s’est blessé en tombant alors qu’il courait vers un abri, a expliqué le Magen David Adom.
Peu de temps après l’attaque sur Haïfa, l’armée israélienne a annoncé qu’un lance-roquettes du Hezbollah utilisé pour cette attaque avait été détruit par un drone.
D’autres villes et communautés du nord ont été prises pour cibles par des tirs de roquettes tout au long de la journée.
Ces attaques se sont produites au moment-même où Tsahal poursuivait sa campagne contre le Hezbollah au Liban, destinée à permettre le retour chez eux des quelque 60 000 habitants du nord déplacés en raison des attaques quasi-quotidiennes lancées depuis le pogrom de l’organisation terroriste palestinienne du Hamas, le 7 octobre 2023, dans le sud d’Israël.
Malgré les attaques de la journée, Saar a annoncé aux journalistes, à Jérusalem, qu’il y avait un certain élan en direction d’un possible cessez-le-feu au Liban.
« Il y a eu quelques progrès », a déclaré Saar en réponse à une question sur un possible cessez-le-feu. « Nous travaillons là-dessus avec les Américains », a-t-il ajouté.
« Nous l’accepterons si nous savons, tout d’abord, que le Hezbollah n’est pas à notre frontière, qu’il est au nord du Fleuve Litani, et que le Hezbollah ne pourra pas s’armer à nouveau avec de nouveaux systèmes », a-t-il déclaré.
Dans le même temps, le porte-parole du Hezbollah, Mohammed Afif, déclarait que le groupe terroriste n’avait reçu aucune proposition officielle de cessez-le-feu.
Interrogé sur les perspectives de cessez-le-feu, Afif a indiqué que depuis l’élection de Donald Trump la semaine dernière à la présidence des États-Unis, il y avait « des contacts entre Washington, Moscou, Téhéran et d’autres capitales ».
« Je pense que nous en sommes encore à tâter le terrain et à présenter de premières idées et des discussions proactives, mais pour l’instant il n’y a encore rien de réel », a-t-il ajouté.
Il a toutefois précisé que « selon [s]es informations, rien d’officiel n’est parvenu au Hezbollah ou à l’État libanais ».
Le site d’information Ynet a rapporté lundi qu’Israël et le Liban avaient échangé des projets par l’intermédiaire de l’envoyé américain Amos Hochstein, signalant des progrès dans les efforts pour parvenir à un accord final.
Citant des responsables américains anonymes, Ynet a ajouté que Hochstein était confiant sur le fait que les deux parties parviennent à un accord.
Ynet a également rapporté que Trump avait informé l’administration Biden qu’il s’attendait à des progrès dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu. En octobre, à l’approche des élections présidentielles du 5 novembre, Trump s’était engagé à mettre fin aux « souffrances et aux destructions au Liban ».
Les autorités américaines ont annoncé leur intention de faire un dernier effort pour parvenir à un accord et mettre fin aux conflits au Liban et à Gaza, mais on ignore quel est leur poids face à Israël et aux autres acteurs de la région, qui se préparent dèsormais à l’arrivée de la prochaine administration.
La radio de l’armée a rapporté que le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, s’était rendu en Russie, la semaine dernière, dans le cadre des efforts déployés par Israël pour parvenir à un cessez-le-feu au Liban.
La Russie est un acteur majeur en Syrie, et sa coopération dans le cadre d’un accord diplomatique visant à mettre fin aux combats entre Israël et le Hezbollah pourrait être un élément important d’un accord empêchant le groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran de se réarmer.
Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes, des missiles et des drones sur Israël, et à attirer des frappes de représailles, le lendemain du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre dans cette région. La guerre totale avec le Hezbollah a éclaté en septembre, lorsqu’Israël a mené une vague de frappes aériennes intenses et éliminé le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi que la plupart de ses principaux commandants.
Israël cherche à repousser le Hezbollah loin de la frontière afin que les dizaines de milliers d’Israéliens évacués du nord du pays puissent rentrer chez eux en toute sécurité.