Accusés d’antisémitisme, France 24 suspend quatre journalistes arabophones
France 24 a publié un communiqué annonçant l’ouverture d’un "audit interne après la mise en cause de quatre journalistes de sa rédaction arabophone"
L’organisation de veille médiatique CAMERA (Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America), aux positions pro-Israël, a publié le 6 mars dernier une enquête, reprise par le Centre Simon Wiesenthal, révélant des messages antisémites de quatre journalistes arabophones de France 24.
En réaction, France 24 a publié ce 12 mars un communiqué visant à « rappeler l’attachement de toutes ses antennes à lutter contre toute forme de discrimination », et annonçant l’ouverture d’un « audit interne après la mise en cause de quatre journalistes de sa rédaction arabophone ».
« Par mesure conservatoire, et comme le prévoit ce type de procédure, les quatre journalistes concernés ont été dispensés d’activité dans l’attente des résultats de l’audit », écrit la direction de France 24.
Parmi les messages en cause : « Ils ont demandé à Hitler : ‘Qu’avez-vous fait des Juifs ?’ Il a répondu ‘rien d’extraordinaire, [juste] un barbecue avec les gars’. »
Cette prétendue « blague » antisémite, qui compare la Shoah à un « barbecue », a été postée par Joëlle Maroun, correspondante de France 24 au Liban, en 2013. Celle-ci occupe ce poste à Beyrouth depuis août 2021.
« Roumieh [un village du Liban] est en feu ; Pour sûr, ils auraient dû avoir Hitler comme responsable ! », a-t-elle notamment écrit.
« Levez-vous, monsieur Hitler, levez-vous, il y a quelques personnes qui ont besoin d’être brûlées », a-t-elle posté dans un autre message.
« Il incombe à chaque Palestinien de tuer un Juif et l’affaire est close », indique un autre.
Ou encore : « Si seulement Hitler était libanais. »
Ces messages, cités par CAMERA, ont depuis été supprimés, parmi de nombreux autres à caractère antisémite. Elle a ainsi aussi fait la promotion d’un terroriste.
CAMERA a aussi accusé la correspondante de France 24 à Jérusalem, Laila Odeh, qui couvre de longue date l’actualité israélienne et palestinienne, de laisser depuis longtemps « ses sentiments anti-israéliens imprégner ses reportages, ne respectant pas les normes journalistiques fondamentales d’objectivité et d’exactitude ».
« Sœur fière et endeuillée d’un terroriste du Fatah tué lors d’un affrontement avec des soldats de Tsahal près de la ville israélienne de Beit She’an en juin 1970, alors qu’elle n’était qu’une enfant, Odeh exprime son antipathie encore plus ouvertement sur les médias sociaux », écrit CAMERA. Dans ses messages, elle a notamment régulièrement glorifié les auteurs d’actes terroristes.
« Parce que je suis une réfugiée palestinienne, j’exige de la Ligue arabe qu’elle m’arme pour que je récupère ma terre qu’Israël a illégalement occupée. Et parce que je suis la sœur d’un martyr, je demande à la Ligue arabe de m’armer pour récupérer le corps de mon frère martyr », a-t-elle notamment posté.
« …Israël se décharge du complexe de son Holocauste sur les Palestiniens, il méprise Hitler tout en étant devenu une version de lui », a-elle écrit dans un autre message.
La Libanaise Dina Abi-Saab, correspondante de France 24 à Genève depuis février 2016, couvrant les questions liées à l’ONU, y compris les sujets impliquant Israël, s’est elle « réjouie de la résistance palestinienne ».
Elle a ainsi fêté les roquettes tombant sur la population civile israélienne ; a accusé l’immigration juive en Israël (« Palestine ») d’être à l’origine de tous les problèmes au Moyen-Orient ; et, comme Odeh avant elle, elle a glorifié Omar Abu Leila, qui a assassiné un civil juif, en le qualifiant de « martyr ». Elle a aussi comparé le bombardement par l’armée israélienne de tours vides à Gaza – dont les occupants ont été évacués après avoir reçu un préavis de l’armée – aux attaques terroristes du 11 septembre.
« Il se peut qu’à l’avenir je doive m’excuser auprès d’Israël, car à partir de maintenant et jusqu’à la mort, son nom restera Palestine de la rivière à la mer, et les noms des villages et des villes resteront palestiniens, et je n’ai pas cessé d’espérer qu’il [Israël] soit anéanti – ce statut [Facebook] est à garder en lieu sûr », a-t-elle aussi publié.
Un autre individu, Sharif Bibi, a lui aussi été accusé d’antisémitisme – « bien que ses posts reflètent presque les mêmes niveaux de toxicité et de désinformation, ils sont moins nombreux et plus espacés ».
« Notre nouvelle enquête sur les comptes de médias sociaux de certains des journalistes responsables de ce contenu extrêmement défaillant révèle de la haine pure et simple et une profonde ignorance, ce qui soulève de sérieuses inquiétudes au sujet des journalistes qui sont rémunérés par les contribuables français », a écrit CAMERA. « Parmi ces contribuables se trouvent des centaines de milliers de Juifs français, sans doute la plus grande communauté juive d’Europe occidentale et l’une des plus importantes au monde. »