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Appels à réétudier les protocoles d’avortement en Israël

Un chef de commission chargée d'examiner les demandes d'avortements craint qu'Israël "ne tombe comme les USA" et préconise le libre accès à la procédure au premier trimestre

Des couvertures et des serviettes supplémentaires sont rangées sous un lit où des femmes se faisant avorter se reposent avant et après leur intervention, le 9 octobre 2021. (Crédit : Rebecca Blackwell/AP)
Des couvertures et des serviettes supplémentaires sont rangées sous un lit où des femmes se faisant avorter se reposent avant et après leur intervention, le 9 octobre 2021. (Crédit : Rebecca Blackwell/AP)

Un chef de la commission médicale chargée d’examiner les demandes d’avortement a demandé dimanche que ce système soit supprimé et que les politiques du pays soient libéralisées. Il a également exprimé la crainte qu’Israël ne suive l’exemple des États-Unis et ne limite davantage l’accès des femmes à cette procédure.

Le Dr Roni Chen, qui dirige la commission des interruptions de grossesse à l’hôpital Beilinson, a déclaré à la radio de l’armée que le gouvernement et la Knesset devraient adopter une législation pour supprimer le système actuel, en vertu duquel les avortements doivent être approuvés par des commissions de trois membres.

Chen a déclaré qu’il supprimerait « complètement » la nécessité de l’approbation de la commission pour les femmes au cours du premier trimestre, « et qu’il permettrait à toute femme d’interrompre sa grossesse si tel est son souhait ».

« Nous risquons de tomber comme l’Amérique dans l’âge des ténèbres, et les jeunes filles devront se faire avorter illégalement », a averti M. Chen, faisant référence à la décision prise vendredi par la Cour suprême des États-Unis autorisant les États à interdire l’avortement.

Selon la loi israélienne, les femmes n’ont pas un droit automatique à l’avortement, mais doivent demander l’autorisation à une commission d’interruption de grossesse mandatée par la loi et composée de trois représentants de l’hôpital ou de la clinique qui pratiquera la procédure.

Ces commissions, qui approuvent la majeure partie des demandes, examinent les cas en fonction de critères tels que l’âge de la femme, la façon dont la grossesse s’est déroulée ou la santé du fœtus. Les femmes mariées âgées de 18 à 40 ans doivent souvent mentir pour satisfaire à l’un ou l’autre des critères d’approbation, a expliqué le Dr Chen.

Le Dr Roni Chen donne des conseils sur la grossesse dans le cadre d’une série de vidéos sur YouTube (Crédit : Capture d’écran/YouTube).

Les femmes déplorent depuis le caractère inutilement invasif et humiliant de ce protocole, et certaines estiment qu’elles n’ont pas d’autre choix que de mentir à la commission pour obtenir l’autorisation.

En outre, il n’y a que 38 commissions dans tout le pays, et il peut être difficile de prendre rendez-vous avec certains d’entre eux en raison des quotas de candidatures. Les femmes doivent faire face à de longs délais d’attente pour prendre un rendez-vous, ainsi qu’à des contraintes de déplacement et de temps pour accéder aux commissions.

Abordant la question des mensonges des femmes aux commissions, Chen a admis présumer que certaines mentent, mais a refusé de donner des détails. Chen a noté qu’un grand nombre de demandes d’interruption de grossesse sont accordées par sa commission.

À l’échelle nationale, le Bureau central des statistiques (CBS) a enregistré 16 492 demandes adressées aux commissions en 2020, dont 99,6 % ont été approuvées. Les données publiques n’étaient pas disponibles pour 2021, mais les chiffres du ministère de la Santé cités par Ynet ont montré que 17 548 demandes d’avortement ont été déposées en 2021.

Des manifestants protestent devant la Conférence de Jérusalem contre la décision d’attribuer un prix à l’organisation anti-avortement Efrat, le 7 janvier 2012. (Crédit: Yonatan Sindel/Flash90)

Depuis 2001, la population d’Israël a augmenté d’un tiers, mais les taux d’avortement ont régulièrement diminué, après avoir atteint un pic de 20 000 par an au milieu des années 2000.

Ces derniers jours, certains Israéliens se sont inquiétés de la possibilité d’une limitation de l’accès à l’avortement, compte tenu de l’attention portée par le monde entier à la décision de la Cour suprême des États-Unis de revenir sur l’arrêt Roe v. Wade de 1973, qui empêchait les États d’interdire l’avortement.

Le ministre des Transports, Merav Michaeli, a critiqué la décision vendredi, dénonçant le résultat « d’un régime sombre et misogyne qui nomme les juges », en référence à l’ancien président américain Donald Trump, et a averti que de tels droits pourraient également être supprimés en Israël.

« Nous pourrions croire que nous avons déjà atteint l’égalité, et que les droits des femmes et les droits de l’Homme ne pourront jamais nous être repris », a écrit Michaeli sur Facebook. « Et bien, continuons et nous verrons bien. »

La leader du Parti travailliste et ministre des Transports, Merav Michaeli s’exprimant lors d’une conférence à Jaffa, le 7 juin 2022. (Crédit: Avshalom Sassoni/Flash90)

Le ministre de la Santé Nitzan Horowitz, qui avait cherché à réformer les commissions d’interruption de grossesse, a également fait écho aux critiques de la décision américaine, déclarant au journal télévisé de la Treizième chaîne qu’elle « ramène la société humaine 100 ans en arrière. »

« Interdire l’avortement, c’est primitif. C’est une mesure dangereuse pour la santé. Elle n’est prise que pour opprimer les femmes », a déclaré M. Horowitz.

Au début du mois, le site d’information Ynet a rapporté que le gouvernement prévoyait de réformer le système israélien d’accès à l’avortement, afin de faciliter l’accès des femmes à cette procédure, mais que cette réforme n’incluait pas la dissolution des commissions.

Les réformes, qui n’ont pas été soumises avant la chute de la coalition au pouvoir en Israël, auraient permis aux femmes d’avorter jusqu’à neuf semaines dans des cliniques gérées par les fonds de santé (ou par l’armée pour les soldates en service) au lieu des hôpitaux, améliorant ainsi l’accès à de nombreuses femmes.

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