Après deux mois, la nomination controversée de Ran Baratz attend toujours
Le conseiller en com de Netanyahu, qui a dit d’Obama qu’il est « antisémite », espère toujours obtenir la direction de l’information ; le poste est vacant depuis août
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Deux mois après l’appointement de Ran Baratz par le Premier ministre Benjamin Netanyahu en tant que son nouveau directeur de la communication, la nomination attend toujours. L’une des plus hautes positions du gouvernement, portant la responsabilité d’expliquer la politique du Premier ministre et de coordonner la stratégie de diplomatie publique du pays, est vacante depuis août.
Le 4 novembre, Netanyahu a nommé Baratz pour diriger le directorat de l’information nationale, un poste qui était vacant depuis deux mois.
Mais peu après l’annonce de sa nomination, une série de postes Facebook controversés de Baratz a émergé, où il attaque des personnages importants en Israël et à l’étranger. Plus notablement, il a appelé le président des Etats-Unis Barack Obama antisémite, ce qui a mené Netanyahu à geler sa nomination.
Baratz s’est rapidement excusé pour ses « remarques blessantes », arguant qu’elles étaient « écrites hâtivement et souvent avec humour », et a promis de s’exprimer différemment une fois qu’il serait fonctionnaire du gouvernement. Il n’a pas retiré sa candidature et il semble qu’il espère toujours obtenir le poste convoité.
Les postes Facebook de Baratz « sont totalement inacceptables et ne reflètent en aucun cas les positions ou les politiques du gouvernement d’Israël », a affirmé Netanyahu le 5 novembre, quatre jours avant qu’il ne se rende à Washington pour une réunion avec Obama à la Maison Blanche.
A ce moment, Netanyahu a déclaré qu’il rencontrerait Baratz à son retour de la capitale américaine pour « clarifier le sujet ». Depuis, il n’a rien dit sur cette affaire.
Le bureau du Premier ministre a déclaré lundi qu’il n’y avait pas de nouveaux développements sur la nomination de Baratz, qui nécessite l’accord du cabinet. Baratz a refusé d’être interviewé pour cet article.
Ancien professeur de philosophie et fondateur du site internet hébraïque conservateur Mida, Baratz devait remplacer Liran Dan à la tête du directorat de l’information nationale, chargé non seulement de formuler les stratégies de communication du Premier ministre mais également de coordonner le message d’Israël au monde avec d’autres porte-paroles du gouvernement.
Dan a annoncé son intention de quitter le poste en mars 2015, après trois ans et demi, mais a continué d’y travailler jusqu’en août. Depuis, le poste est vacant (bien que le site officiel du bureau du Premier ministre liste toujours Dan comme étant à la tête du directorat de l’information nationale).
Boaz Stembler, un ancien porte-parole du ministère des Finances, est le porte-parole de Netanyahu pour les médias hébraïques et assume temporairement le poste de Dan.
Le mois dernier, Stembler a déclaré dans un entretien à Haaretz qu’il ne savait pas si et quand Baratz deviendrait son nouveau patron. « Je n’en ai aucune idée. Je vous dis la vérité. Je ne demande pas au Premier ministre tous les jours ‘Eh bien, quand viendra-t-il ?’ Parce qu’en attendant, j’apprécie de faire le travail effectif de directeur de la communication, a déclaré Stembler au journal. Je n’ai pas de bonnes réponses. Il ne m’a pas dit qu’il avait abandonné la nomination. »
Tant que le plus haut poste de l’équipe de communication du Premier ministre reste vacant, Netanyahu ne peut apparemment pas se passer de son porte-parole pour les médias étrangers, Mark Regev, qui devrait devenir le nouvel ambassadeur d’Israël en Grande-Bretagne.
Le cabinet a confirmé la nomination de Regev début septembre et sa femme et son plus jeune fils ont déménagé à Londres peu après (pour qu’il puisse y commencer l’année scolaire), mais Regev est resté à Jérusalem à la demande de Netanyahu.
Les officiels israéliens déclarent que Regev, né en Australie, devrait bientôt partir au Royaume-Uni, alors que le premier ministre devrait nommer son remplaçant dans les prochains jours.