Après la perte de majorité à la Knesset, Bennett jure de ne pas abandonner
Selon le Premier ministre, le mécontentement à droite et à gauche montre que le gouvernement a trouvé l'équilibre et la coalition se maintiendra si l'idéologie est mise de côté
Le Premier ministre Naftali Bennett a juré, dimanche, de persévérer après la démission d’une députée de la coalition, un départ qui a entraîné la mise en minorité de la coalition au pouvoir à la Knesset. Cette dernière lutte dorénavant pour sa survie.
La députée du Meretz Ghaida Rinawie Zoabi a annoncé jeudi sa démission, quelques semaines après le ralliement d’une législatrice du parti de droite de Bennett, Yamina, à l’opposition. Même si elle a démissionné de la coalition, Rinawie Zoabi n’a pas précisé si elle s’opposerait de manière active au gouvernement et certaines informations ont pu laisser entendre que des progrès avaient été réalisés vers une réconciliation avec l’alliance au pouvoir.
A l’ouverture de la réunion du cabinet hebdomadaire, Bennett a noté les « bouleversements » que la coalition doit actuellement affronter mais il a insisté sur le fait qu’en suscitant le mécontentement de ses flancs droit et gauche, le gouvernement avait peut-être précisément trouvé le bon équilibre.
« C’est probablement le signe que le gouvernement est bien au milieu… Et c’est ce que signifie le compromis », a-t-il dit.
« C’est un bon gouvernement pour Israël et nous n’abandonnerons pas », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a affirmé que le gouvernement avait donné la priorité à l’action, au détriment des querelles idéologiques, et il a indiqué que les membres de la coalition doivent se concentrer sur ce qui est bon pour le pays et non pas « sur des intérêts sectoriels limités ».
« Nous devons tous comprendre que personne ne sera content à cent pour cent. C’est un travail de groupe, ce n’est pas un travail individuel », a-t-il poursuivi. « Je suis convaincu que si nous continuons tous à faire preuve de bonne volonté, alors le gouvernement réussira à dépasser toutes les crises. »
Les propos de Bennett ont été tenus en amont d’un vote possible, mercredi, sur une loi proposée par l’opposition visant à dissoudre la Knesset et à organiser de nouvelles élections. Rinawie Zoabi n’a pas précisé quel serait son vote à cette occasion et elle a gardé la porte ouverte à l’idée d’une éventuelle coopération avec la coalition dans la mesure où « l’alternative au gouvernement existant est bien pire ».
Si la démission de Rinawie Zoabi, qui avait été élue sous l’étiquette du Meretz, laisse la coalition avec seulement 59 députés, et que le passage du texte en lecture préliminaire ne nécessite qu’une majorité simple, il aurait besoin d’une majorité absolue de 61 voix pour les trois lectures suivantes – et il est difficile de dire si l’opposition parviendrait à les réunir.
Bennett s’en est aussi pris, dimanche, au parti du Likud du leader de l’opposition, Benjamin Netanyahu, qui a juré de s’opposer à un projet de loi qui prévoit de financer les frais d’université et de formation des soldats de combat qui viennent de quitter l’armée. Cette proposition doit être votée lundi même si la coalition manque des votes nécessaires pour approuver seul cette mesure.
« Si les membres du Likud votent contre, la loi s’écroulera et les soldats n’auront pas de bourse à disposition. Un grand nombre d’entre eux seront dans l’incapacité de se permettre de faire des études tandis que les autres, qui ont déjà commencé leurs études en comptant sur cet argent, seront abandonnés, laissés sans aucune solution », a-t-il dit.
Il a appelé les députés du Likud et de l’opposition à soutenir la législation ou à s’abstenir de siéger en séance plénière pendant le vote, ce qui permettrait son adoption.
« Le vote sur ce projet de loi n’aura aucun impact sur la coalition ou sur le gouvernement. Il n’aura un impact que sur les soldats, » a noté le Premier ministre.
Jeudi, le Likud a fait savoir qu’il ne soutiendrait ce texte que si 100% des frais d’études des militaires étaient pris en charge, à la place des deux-tiers actuellement proposés, après qu’un groupe de membres du parti a exprimé son soutien à la législation.