Aucun « collaborateur présumé » tué à Gaza n’était agent pour Israël
Le Shin Bet souligne que les 27 personnes exécutées par le Hamas étaient en prison lors de l’opération Bordure protectrice
Mitch Ginsburg est le correspondant des questions militaires du Times of Israel
Aucun des Palestiniens exécutés sommairement à Gaza pour collaboration avec Israël pendant l’opération Bordure protectrice, n’était des sources ou des atouts pour les Israéliens, a révélé un responsable des renseignements au Times of Israel mercredi.
« Pas un seul des 27 n’était une source », a-t-il indiqué, ajoutant que, pendant la deuxième Intifada, une dizaine d’années auparavant, « seulement un et demi » de la totalité des sources réelles ont été tuées durant les vagues d’exécutions visant des dizaines de vie.
Les services de sécurité du Shin Bet affirment qu’ils ne parleront pas des identités de ses sources mais a confirmé que ceux qui ont été exécutés pendant l’Opération Bordure protectrice étaient tous emprisonnés pendant les hostilités.
Par conséquent, il est peu probable que les personnes exécutées aient eu des informations qui auraient pu être importantes pour les opérations israéliennes à Gaza – au repérage des sites de lancement de roquettes, à l’élimination des cibles.
Le 21 août, l’armée et le Shin Bet, pendant les dernières phases de l’opération Bordure protectrice, ont éliminé le chef du Commandement du Sud du Hamas Mohammed Abu Shamaleh, et le commandant de Rafah Rae Al-Attar, et un contrebandier d’armes Mohammed Barhum.
Ils étaient tous des membres fondateurs des Brigades Ezzedin al-Qassam. Ces éliminations ciblées ont eu lieu 30 heures après que l’armée israélienne ait attenté à la vie du commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, dont le sort reste incertain.
Aucun d’entre eux n’a été visé, selon une source, sur la base de renseignements humains.
En représailles, les hommes armés du Hamas, habillés en noirs, le visage couvert, ont trainé 18 Palestiniens dans les rues de la ville de Gaza et les ont publiquement et « théâtralement » exécutés. Un tribunal de guerre les aurait jugé coupable de collaboration et les aurait condamné à mort.
Le membre du Comité central du Fatah, Tawfiq Tirawi, un ancien chef de la sécurité en Cisjordanie, a insinué mercredi que les Palestiniens tués étaient davantage des rivaux que des collaborateurs.
« Qui sont ces gens qui ont été exécutés ? », a-t-il demandé sur Awdeh, la chaîne télévisée du Fatah. « Certains de ceux qui ont été exécutés étaient d’anciens responsables pourvus de l’uniforme de sécurité de l’AP ».
« Est-ce que vous les avez jugés ? Est-ce que vous les avez interrogés ? Où sont leurs confessions ? » s’interroge-t-il dans une vidéo postée et sous-titrée par Gal Berger de l’Autorité de radiodiffusion d’Israël [IBA].
« Ou bien peut-être avez-vous amené ceux qui ont interrogé une fois, les hommes du Hamas et vous les avez exécuté ? Pourquoi ? Au nom de quel prétexte ? ».
http://youtu.be/RFeW1fW4Pso?list=UU-txQUTnGUmtd_D3JLEF1wg
Tirawi a affirmé qu’il ne voulait pas comparer le Hamas à l’Etat islamique mais opère ensuite la comparaison très rapidement. « Quelle est la différence ? », demande-t-il. « Quelle est la différence entre quelqu’un qui égorge et quelqu’un qui tire [sur quelqu’un] ? ».
Il a accusé les deux groupes d’être des meurtriers.
Pendant les premières phases de l’opération, une source sécuritaire palestinienne non identifiée a affirmé au Palestine Press News Agency [Agence de presse palestinienne] que le Hamas avait appréhendé une dizaine de collaborateurs présumés dans les quartiers du nord de Chajaya, où le Hamas et l’armée israélienne avait mené de rudes batailles à la mi-juillet.
Le Hamas les aurait tué après une sommaire enquête. Les sources indiquent que beaucoup des suspects avaient sur eux, au moment de leur arrestation, des armes, des téléphones et des cartes SIM de l’opérateur de téléphonie mobile Orange.
Les sources des renseignements rejettent ces affirmations déclarant que c’est de la « fiction ».
Elles affirment que les rivaux sont souvent tués et que les querelles familiales se règlent avec le prétexte de purger la société [palestinienne] des espions israéliens. Ces tueries, indique-t-il, sont considérées comme une sorte de réussite, qui efface la tâche du succès israélien.
Un responsable du Shin Bet affirme que les exécutions publiques du Hamas servent « simplement à avoir un effet dissuasif ».