Avi Maoz déclare qu’il pourrait redevenir le responsable de « l’identité juive »
Le chef du parti Noam serait en pourparlers avec le Likud pour reprendre son rôle de vice-ministre chargé de l'unité de l'identité nationale juive au sein du Bureau du Premier ministre

Le député d’extrême-droite Avi Maoz, chef du parti anti-LGBTQ Noam, dont il est l’unique représentant à la Knesset, pourrait bientôt reprendre son rôle de vice-ministre au sein du cabinet du Premier ministre, en charge d’une unité chargée de « l’identité juive », près de deux mois après avoir quitté le gouvernement pour protester contre le fait que ce rôle qui lui avait été promis ne lui avait pas été accordé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Maoz a déclaré lundi au site d’information haredi Kikar HaShabbat que « dans les semaines à venir, il est possible que [je] reprenne [mon] poste, avec tous les pouvoirs » promis dans le cadre des accords de coalition.
« Des négociations sont en cours et elles ont bien avancé, à ma grande satisfaction. Nous devons encore finaliser certains détails… et j’espère vraiment que tout se passera bien et que je reprendrai mes fonctions », a-t-il déclaré sans s’attarder.
Maoz avait quitté le gouvernement fin février, écrivant dans une lettre de démission adressée à Netanyahu qu’il était « choqué de constater qu’il n’y avait aucune intention sérieuse d’honorer l’accord de coalition » qui faisait de lui un vice-ministre ayant le pouvoir d’établir des programmes « d’identité juive » dans le cadre d’un nouveau bureau de l’identité nationale juive.
Son parti s’était vu promettre 20 embauches et 440 millions de shekels au cours de ses deux premières années d’existence.
Depuis qu’il a quitté son poste de ministre, Maoz a continué à soutenir la coalition radicale, composée de factions de droite, d’extrême-droite et ultra-orthodoxes, en tant que membre de la Knesset.
Le député, un homophobe assumé qui a tenu des propos misogynes sur le rôle des femmes dans la société et qui a critiqué les courants non-orthodoxes du judaïsme, devait également, dans le cadre de l’accord de coalition, se voir confier le contrôle d’un département du ministère de l’Éducation qui supervise les programmes d’enseignement extérieurs dans les écoles publiques. Cette nomination avait suscité l’indignation des juristes de l’opposition, des parents et de certaines autorités locales.
Cette unité reste actuellement placée sous l’autorité du ministère de l’Éducation.
אבי מעוז בדרך חזרה לשולחן הממשלה pic.twitter.com/2jXleT4yLG
— ישי כהן (@ishaycoen) April 17, 2023
Au cours de son bref passage en tant que vice-ministre, Maoz avait tenté de réintroduire les mentions « père » et « mère » sur les formulaires officiels du ministère, au lieu des mentions plus progressistes « parent 1 » et « parent 2 » qui avaient été adoptées par le gouvernement précédent.
Il avait également tenté de modifier la politique de l’État en faveur d’un espace de prière égalitaire au mur Occidental. En février, le gouvernement avait annoncé à la Haute Cour de justice son intention de procéder à des travaux pour améliorer la section mixte du mur Occidental.
Dans sa lettre de démission adressée à Netanyahu, Maoz avait critiqué ce positionnement, écrivant qu’il avait tenté d’amener le gouvernement à « préserver le caractère sacré du mur Occidental et à mettre un terme aux actions visant à le diviser ».
La prière égalitaire, ainsi que les étiquettes de filiation progressives, font partie de ce que Maoz a appelé, dans le passé, « des procédures qui visent à changer nos concepts de base, en tant que peuple d’Israël et en tant que familles juives ».
Depuis son irruption sur la scène politique en 2019, la campagne du parti Noam s’est concentrée sur la préservation d’une structure familiale hétéronormative.
En plus de l’unité de programmes d’enseignement extérieurs, Maoz s’est vu promettre le contrôle de Nativ, l’organisation chargée de traiter l’immigration juive en provenance des anciens États soviétiques. Cette décision a également été controversée, car Maoz s’est prononcé en faveur d’une restriction des critères d’éligibilité à l’immigration en Israël.
Selon la loi juive orthodoxe – ou halakha – le judaïsme se transmet par la mère, bien que – strictement à des fins d’immigration – la loi israélienne reconnaisse deux générations de descendance patrilinéaire. Maoz est favorable à un durcissement de la Loi du retour et il a déclaré qu’il souhaitait éliminer la « clause des petits-enfants », qui permet à de nombreux anciens Juifs soviétiques d’immigrer.
Maoz a également déclaré qu’il mettra en place, dans le cadre d’une unité qui sera bientôt créée au sein du Bureau du Premier ministre pour l’identité nationale juive qu’il dirigera, un Département de la conscience de l’État juif, dont le mandat et les responsabilités n’ont pas été précisés.
Carrie Keller Lynn a contribué à cet article.