Ben Gvir accuse la procureure générale de défendre un « suppôt du terrorisme »
Baharav-Miara : la police a eu tort d'arrêter et de bander les yeux de Rasha Kareem pour des publications en ligne ; cette dernière a été traitée comme une suspecte de terrorisme
Le bureau de la procureure de l’État a contesté la décision de la police de bander les yeux et de menotter une femme arabe pendant son arrestation pour des publications sur les réseaux sociaux, affirmant que les forces de l’ordre ne disposaient pas de l’autorité nécessaire pour enquêter sur elle.
Une vidéo publiée jeudi sur les réseaux sociaux montre la femme, identifiée comme Rasha Kareem, se faire menotter avec des serre-poignets et bander les yeux par un policier avant d’être emmenée, des mesures habituellement réservées aux détenus soupçonnés d’infractions graves en matière de sécurité.
Kareem, qui selon diverses sources médiatiques est la propriétaire d’un magasin de cosmétiques dans la ville de Majd Al-Krum en Galilée, a été détenue pour être interrogée au sujet de publications sur les réseaux sociaux critiques à l’égard des forces de sécurité israéliennes.
« Un signalement a été reçu concernant certaines publications diffusées par la suspecte, critiques envers les soldats de Tsahal et le gouvernement israélien, qui pourraient perturber l’ordre public », a déclaré la police dans un communiqué.
Selon la Douzième chaîne, Kareem a comparé dans ses publications le gouvernement au groupe terroriste État islamique (EI) et a critiqué les soldats de Tsahal.
Dans la vidéo, on voit Kareem coopérer pleinement avec la police et même sourire nerveusement avant qu’on lui bande les yeux et qu’elle ne se mette à pleurer.
Interrogé sur la vidéo, le bureau de la procureure de l’État a déclaré dans un communiqué que la police n’avait pas demandé ni reçu l’autorisation d’enquêter sur Kareem pour incitation à la haine, comme l’exige la loi.
רק משטרה גזענית ומסואבת עוצרת כך אזרחית ערביה ממג׳ד אלכרום ( רשא כריים חראמי) בשל פוסט נגד המלחמה ופוסט נגד המשטרה : אזיקים וכיסוי עיניים בחצר תחנת המשטרה. הובאה לשופט ששיחרר אותה הביתה.תוקפי משפחות החטופים לא נעצרים, מתנחלים תוקפי הפלסטינים לא נעצרים, הרוצחים וארגוני הפשיעה… pic.twitter.com/UIch4hDFYQ
— Ahmad Tibi (@Ahmad_tibi) May 30, 2024
Le bureau a ajouté que « dans de telles circonstances, la décision de la police de menotter la suspecte avec des serre-poignets et de lui bander les yeux n’est pas claire ».
Toujours selon la Douzième chaîne, l’intention de la police était d’arrêter Kareem pour incitation, mais elle a finalement opté pour l’accusation de trouble à l’ordre public afin de contourner le fait qu’elle n’avait pas reçu l’autorisation du bureau de la procureure de l’État.
La police a indiqué que la femme avait été interrogée et assignée à résidence pendant cinq jours.
« La police israélienne continuera à agir avec diligence contre tous les cas d’incitation à la haine contre les forces de sécurité ou de soutien à des organisations terroristes. Ces choses peuvent perturber l’ordre public et mettre en danger la sécurité des citoyens », a affirmé la police.
Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, a reproché aux services du procureur général d’avoir pris fait et cause pour un « suppôt du terrorisme ».
Ben Gvir s’est plaint que la procureure n’ait pas voulu, comme il le lui suggérait, enquêter sur le président travailliste nouvellement élu, Yair Golan, pour incitation à la rébellion et refus de servir dans les rangs de l’armée en temps de guerre, et par ailleurs auteur d’une lettre dénonçant l’arrestation de Rasha Karim Khrami, originaire de Majd Al-Krum.
« L’annonce regrettable des services de la procureure favorable à ce suppôt du terrorisme est le reflet du marasme moral et professionnel de la procureure générale et de ceux qui l’entourent, qui s’en prennent à l’État d’une manière inédite », a encore écrit le ministre d’extrême-droite dans une publication sur X.