Mandats d’arrêt demandés contre Netanyahu et Gallant : réactions en Europe
"Nous ne devons pas oublier que c'est le Hamas qui a attaqué Israël en octobre et tué, blessé et kidnappé des milliers de personnes innocentes", a écrit Petr Fiala
Le Premier ministre tchèque Petr Fiala a qualifié lundi la décision du procureur de la CPI de demander des mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens d’ « épouvantable et totalement inacceptable ».
« Nous ne devons pas oublier que c’est le Hamas qui a attaqué Israël en octobre et tué, blessé et kidnappé des milliers de personnes innocentes », écrit-il sur X, anciennement Twitter.
« C’est cette attaque terroriste totalement non provoquée qui a conduit à la guerre actuelle à Gaza et aux souffrances des civils à Gaza, en Israël et au Liban. »
L’Allemagne a regretté lundi que la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de demander des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, son ministre de la Défense d »une part, et trois dirigeants du groupe terroriste palestinien du Hamas d »autre part donne une « impression fausse d’équivalence » entre ces responsables.
« La demande simultanée de mandats d’arrêt contre les dirigeants du Hamas, d’une part, et contre les deux responsables israéliens, d’autre part, a donné l’impression fausse d’équivalence », a indiqué dans un communiqué le ministère allemand des Affaires étrangères, tout en soulignant respecter « l’indépendance » de la CPI.
« La Cour devra répondre à un certain nombre de questions difficiles, y compris la question de sa compétence et de la complémentarité des enquêtes des Etats de droit concernés, comme Israël », estime Berlin, Israël n’étant pas Etat partie de la CPI.
Berlin ajoute que le tribunal de la Haye « devra évaluer des faits très différents », suite à la requête du procureur : « les dirigeants du Hamas sont responsables d’un massacre barbare au cours duquel, le 7 octobre, des hommes, des femmes et des enfants ont été sauvagement assassinés, violés et enlevés en Israël. Le Hamas continue de détenir des otages israéliens dans des conditions innommables, d’attaquer Israël à la roquette et d’utiliser la population civile de Gaza comme bouclier humain », rappelle la diplomatie allemande.
Face à cela, « le gouvernement israélien a le droit et le devoir de protéger et de défendre sa population contre ces agissements », ajoute le ministère qui ajoute qu’à cet égard « le droit international humanitaire et toutes ses obligations doit s’appliquer ».
Le ministre italien des Affaires étrangères a déclaré qu’il était « inacceptable » d’assimiler le gouvernement démocratique israélien au groupe terroriste du Hamas.
Ces commentaires sont les premiers d’Antonio Tajani concernant la demande de mandat d’arrêt du procureur de la Cour pénale internationale contre les dirigeants d’Israël et du Hamas.
« Il me semble vraiment singulier, je dirais même inacceptable, d’assimiler un gouvernement légitimement élu par le peuple dans une démocratie à une organisation terroriste qui est la cause de tout ce qui se passe au Moyen-Orient », a déclaré Tajani lors d’une émission de télévision.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a lui indiqué lundi « prendre note » de la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de réclamer des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense et trois dirigeants du Hamas.
« Je prends note de la décision du procureur » de la CPI Karim Khan, a indiqué le responsable espagnol sur le réseau social X, rappelant que « le mandat de la CPI, en tant qu’institution internationale indépendante, est de poursuivre les crimes les plus graves au regard du droit international ».
« Tous les Etats qui ont ratifié les statuts de la CPI sont tenus d’exécuter les décisions de la Cour », a encore souligné Josep Borrell.
Le procureur Karim Khan n’a pas émis lui-même de mandats d’arrêt mais a formulé des réquisitions. Ce sont les juges de la CPI qui devront décider s’il donnent suite à ses demandes.
Si les juges de la CPI décident d’émettre le mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu, cela signifie qu’en théorie, n’importe lequel des 124 États membres de ce tribunal serait obligé de l’arrêter s’il se rendait sur leur territoire.
Mais même si le mandat d’arrêt pourrait compliquer certains déplacements des dirigeants israéliens, la CPI ne dispose d’aucune force de police pour faire appliquer ses mandats et s’appuie sur la volonté de ses Etats membres de jouer le jeu.
La CPI avait ouvert une enquête en 2021 sur Israël mais aussi le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens, pour de possibles crimes de guerre dans les Territoires palestiniens.
Elle l’a ensuite étendue « à l’escalade des hostilités et de la violence depuis les attaques du 7 octobre 2023 » perpétrées par le Hamas sur le sol israélien.
M. Khan a appelé à plusieurs reprises à la libération de tous les otages de Gaza et a mis en garde contre une opération militaire israélienne à Rafah.
À la mi-novembre, cinq pays ont demandé une enquête de la CPI sur la guerre entre Israël et le Hamas, M. Khan affirmant que son équipe avait rassemblé un « volume important » de preuves sur des « incidents pertinents ».
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 252 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 35 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent, bien que seuls quelque 24 000 décès aient été identifiés dans les hôpitaux.
Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 13 000 membres du groupe terroriste à Gaza, en plus d’un millier de terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre et dans les jours qui ont suivi l’assaut.
Il y a plus d’une centaine d’otages toujours retenus par le Hamas et ses complices dans l’enclave – tous ne sont pas en vie.