Boycott haredi : Les textes de la coalition retirés de l’ordre du jour de la Knesset
Face à l'incapacité du gouvernement à réglementer l'enrôlement des ultra-orthodoxes, le Shas et Yahadout HaTorah continuent de boycotter les votes pour la 3e semaine consécutive

Tous les projets de loi d’initiative parlementaire présentés par les députés de la coalition ont été retirés de l’ordre du jour de la Knesset pour le troisième mercredi consécutif, alors que les partis ultra-orthodoxes – ou haredim – le Shas et Yahadout HaTorah poursuivent leur boycott partiel des activités législatives.
Tous ces textes, qui devaient faire l’objet d’une première lecture en séance plénière ce mercredi, ont été retirés de l’ordre du jour, ne laissant que les projets de loi de l’opposition. Le seul texte législatif de la coalition à l’ordre du jour était un projet de loi présenté par le député Yaakov Asher (Yahadout HaTorah), qui devait faire l’objet de ses deux dernières lectures.
Les alliés ultra-orthodoxes du Premier ministre Benjamin Netanyahu se sont engagés à bloquer l’avancement des projets de loi d’initiative parlementaire présentés par leurs partenaires de coalition afin de protester contre l’incapacité du gouvernement à faire avancer un texte controversé réglementant l’enrôlement des haredim dans l’armée israélienne.
Le Shas et Yahadout HaTorah font pression en faveur de l’adoption d’une loi consacrant l’exemption militaire des étudiants en yeshiva et des autres membres de la communauté ultra-orthodoxe, après que la Cour suprême a statué, au mois de juin dernier, que l’exemption en vigueur depuis des décennies était illégale, n’étant pas fondée sur la loi.
Dans un message WhatsApp adressé au Times of Israel, la députée Tally Gotliv (Likud) a rejeté la portée de ce boycott, affirmant qu’il n’y avait « aucune urgence » puisque seuls des projets de loi d’initiative parlementaire étaient présentés en première lecture.
« Les lois importantes du gouvernement sont soumises à une procédure législative complète. Et les partis politiques ont le droit de faire pression pour faire avancer la loi sur la conscription tout en préservant d’autres intérêts publics », a-t-elle écrit.
Afin de contourner le contrôle des conseillers juridiques ministériels, le gouvernement actuel fait souvent avancer des lois importantes sous forme de projets de loi d’initiative parlementaire.
Parmi les lois retirées de l’examen depuis le début du boycott des partis haredim figurent des projets de loi qui affaibliraient les pouvoirs du procureur général et retireraient au président de la Cour suprême le pouvoir de nommer des juges pour des affaires spécifiques.
Un porte-parole du Likud n’a pas répondu à une demande de commentaire.