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Buzyn suscite la polémique en affirmant avoir alerté l’exécutif dès janvier

Le sénateur PS David Assouline s'est étonné que, le 24 janvier, l'alors ministre de la Santé affirmait que "le risque d’importation depuis Wuhan" du virus était "quasi nul"

Agnès Buzyn, le 15 mars 2020 à Paris. (Crédit : Julien DE ROSA / POOL / AFP)
Agnès Buzyn, le 15 mars 2020 à Paris. (Crédit : Julien DE ROSA / POOL / AFP)

L’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn a soulevé questions et critiques en affirmant avoir alerté le Premier ministre sur la gravité de l’épidémie de Coronavirus et en évoquant « une mascarade » pour les élections, un mot qu’elle a ensuite dit regretter.

Dans un entretien donné au Monde, Mme Buzyn raconte avoir « pleuré » lorsqu’elle a quitté ses fonctions gouvernementales le 17 février pour mener la bataille des municipales à Paris sous la bannière de LREM.

Un mois avant, « le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j’ai averti Édouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir », a ajouté Mme Buzyn, médecin de profession, selon le quotidien du soir.

« Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose: au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting », ajoute-t-elle.

Selon des sources concordantes interrogées par l’AFP, dimanche, après le premier tour, elle s’est emportée : « Je veux mettre fin à cette mascarade des élections, ça suffit ».

Plus tôt dans la semaine, l’ex-ministre de la Santé avait plaidé en vain pour un report du scrutin auprès d’Emmanuel Macron, selon ces sources.

Interrogée dimanche par l’AFP, elle avait confié : « L’heure est grave… dans 15 jours, c’est la Bérézina à Paris! ».

Face à la polémique qui monte, la marcheuse a confirmé mardi, dans un communiqué, s’être « adressée au Premier ministre en lui disant : ‘Si la France en arrive à être touchée par un pic épidémique alors il se pourrait que les municipales ne puissent pas se tenir' ».

Mais elle « regrette » le mot « mascarade ». « Mes propos concernaient le fait de débuter des discussions de fusions de listes électorales » pour le deuxième tour en pleine pandémie, assure Agnès Buzyn.

Elle se dit « totalement solidaire » avec le gouvernement, assure que « toutes les mesures anticipées ont été mises en œuvre pour assurer la sécurité sanitaire de nos concitoyens » lors du 1er tour.

« Ce sont les avis et les faits scientifiques qui ont – à chaque étape – fondé les décisions prises par le Gouvernement », a-t-elle ajouté.

Réagissant à l’article du Monde, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a rappelé mardi que Mme Buzyn avait, en tant que ministre de la Santé, « eu l’occasion elle-même, aux responsabilités, de mettre en place les premiers éléments d’organisation autour de la gestion de cette crise ».

Les critiques se sont multipliées, au sein même du parti présidentiel. Une source parlementaire de La République en marche a fustigé auprès de l’AFP « des propos irresponsables » et prévenu : « Elle devra en répondre en temps voulu ».

« Cet interview au Monde a scié les jambes de beaucoup de monde », résume une proche de la candidate lors de la campagne, alors qu’Édouard Philippe, mardi soir au 20H00 de France 2, a répondu.

Edouard Philippe, le 3 janvier 2018. (Crédit : AFP / POOL / BENOIT TESSIER)

Réagissant à ces propos sur France 2, le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré : « dès le mois de janvier, la ministre de la Santé nous a dit que ce qui se passait en Chine était à prendre au sérieux. Dès janvier nous avons pris des décisions lourdes, le rapatriement et confinement de nos citoyens » rapatriés de Wuhan, a-t-il rappelé.

Concernant le maintien du premier tour des élections municipales dimanche, il a insisté : « nous avons posé la question des municipales aux scientifiques, nous avons consulté les forces politiques. Notre décision a été fondée sur des motifs scientifiques », a-t-il répété.

« Elle craque psychologiquement. Ce n’est pas parce qu’on a une intuition que, par ailleurs, on prend des décisions d’Etat », déplore un autre proche de Mme Buzyn.

« C’est par gros temps qu’on mesure qui sont ceux qui tiennent la barre », a estimé un cadre de la campagne. « L’heure est à l’état d’urgence plutôt qu’aux états d’âme ».

Les oppositions ont immédiatement fustigé ces propos, « effarants » pour Marine Le Pen, « consternants », selon Jean-Luc Mélenchon.

Pour la première, « si ses propos reflètent la vérité alors il s’agit d’un très grave scandale d’Etat. Et Mme Buzyn sera amenée » à être jugée, a estimé la leader du RN sur CNews.

« A-t-elle su et prévenu trois mois avant? Et dans ce cas, pourquoi rien n’a-t-il été fait? », a aussi interrogé le chef de file de La France insoumise, en appelant la mission d’information décidée mardi matin à l’Assemblée nationale à « se saisir de ces aveux ».

« L’heure est à l’union sacrée pour protéger les Français », a réagi mardi Guillaume Peltier, le vice-président des LR, en déplorant toutefois des propos « graves » qui « ne pourront pas rester sans suite ».

Le numéro un du PS Olivier Faure a dit sa « sidération » face à des propos d’une « inquiétante gravité » s’ils sont exacts.

Le sénateur PS David Assouline s’est pour sa part étonné que, le 24 janvier, l’alors ministre de la Santé affirmait que « le risque d’importation depuis Wuhan » du virus était « quasi nul ».

Le numéro un du PCF Fabien Roussel a encore dénoncé auprès de l’AFP des déclarations « graves », « car elles montrent le plus laid visage de la politique, celui du mensonge, de l’opportunisme et de la lâcheté ».

Arrivée troisième au soir du premier tour des élections municipales à Paris, loin derrière la maire PS sortante, Anne Hidalgo, et la LR Rachida Dati, Agnès Buzyn avait suspendu sa campagne en disant vouloir n’être « que médecin ».

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