Israël en guerre - Jour 348

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Ces citoyens ordinaires qui se sont révélés le 7 octobre : un livre raconte leur histoire

Nachum Avniel, auteur de « We're On Our Way : The Civilians Who Saved Lives On October 7 », rend hommage à ces héros injustement ignorés

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Sarit Ohayon. (Ahva et Matan Golomb)
Sarit Ohayon. (Ahva et Matan Golomb)

Rami Davidian, 59 ans, ce père de quatre enfants à la voix douce, qui travaille dans la distribution de carburant, n’a rien du héros tel qu’on l’imagine.

Mais le 7 octobre, cet habitant du Moshav Patish, situé non loin de la frontière avec Gaza, s’est transformé en ange gardien pour sauver pas moins de 700 jeunes qui tentaient d’échapper aux terroristes du Hamas qui avaient pris d’assaut une rave, près du kibboutz Reim.

Aidé par sa bonne connaissance des lieux, il a pris à plusieurs reprises la route, dans des circonstances dangereuses pour lui, esquivant les balles du Hamas pour retrouver et ramener chez lui des festivaliers terrifiés, cachés dans les fossés, derrière ou dans les arbres.

Les milliers de terroristes dirigés par le Hamas qui ont pris d’assaut le sud d’Israël ont massacré près de 1 200 personnes dans des communautés proches de la frontière de Gaza, essentiellement des civils, et fait 252 otages rapidement conduits dans la bande de Gaza.

Proche parent d’Oz Davidian, qui a lui-même sauvé des dizaines de festivaliers en ce jour funeste, Rami Davidian a réuni ses gendres pour constituer une sorte d’unité de premiers secours pour accueillir les rescapés, informer leurs parents qu’ils étaient en sécurité et les mettre effectivement à l’abri.

Ensuite, il a utilisé la fumée des coups de feu pour se rendre sur place, là où les hommes armés du Hamas avaient abattu 364 personnes, principalement des jeunes, souvent avec une extrême barbarie – mutilations, viols -.

Le plus calmement possible, il a fait en sorte de retrouver corps et parties du corps, recouvrir les cadavres gisant dans des positions indécentes, éloigner les corps du passage des chars israéliens et réciter la prière traditionnelle du Shema pour chacun d’eux.

Rami Davidian du Moshav Patish dans le sud d’Israël. (Ahva et Matan Golomb)

En hommage à sa bravoure, Davidian a été choisi pour allumer une torche lors de la cérémonie officielle de Yom HaAtsmaout, sur le mont Herzl, lundi soir.

Le témoignage poignant et ô combien émouvant de Davidian fait écho à ceux d’autres citoyens ordinaires qui ont fait preuve d’un comportement proprement héroïque le 7 octobre dernier, comme en témoigne l’ouvrage écrit par Nachum Avniel (actuellement disponible en hébreu, en cours de traduction en anglais) qui sera dans toutes les bonnes librairies israéliennes dès la semaine prochaine. (Commande possible en ligne).

« Nous sommes en route : les civils qui ont sauvé des vies le 7 octobre » est un composite détaillé de l’action de ces individus, de cette famille et de cette équipe de sécurité, dans la communauté de Shlomit, près de la frontière israélienne avec le Sinaï égyptien. Un chapitre est consacré aux héros d’Ofakim et Sderot, dans le sud.

On trouve dans les rangs de ces héros ordinaires un policier plutôt habitué au travail administratif qui avait rejoint l’équipe de sécurité de Nova pour se faire un peu d’argent (Yigal Zinger), un restaurateur amateur de fête et de voitures (Ben Shimoni), un journaliste de radio (Rami Shani), un général à la retraite devenu commentateur télévisé de la guerre à Gaza (Israël Ziv), une figure de haut rang des services de sécurité intérieure (Yossi Taher), sans oublier les frères Slotki, Noam et Yishay.

Yigal Zinger. (Ahva et Matan Golomb)

Le livre se lit comme un thriller et chacun de ses personnages – ou ceux qui décrivent les actions des héros qui ont perdu la vie ce jour-là – emmène le lecteur dans un parcours digne de montagnes russes, minute par minute, au milieu des atrocités du Hamas.

Des détails effroyables sont révélés, comme la découverte que les hommes armés du Hamas morts en Israël avaient sur eux les adresses, non seulement des maires d’Ashdod et d’Ashkelon, dans le sud d’Israël, mais aussi celles de personnalités connues à Rishon Lezion et Rehovot, dans la partie centrale du pays. Mais les terroristes ne sont pas parvenus dans le centre du pays.

L’enseignante de maternelle Tali Hadad, 48 ans, originaire d’Ofakim, est l’unique femme héroïne active de ce livre. Elle a sauvé la vie de son fils officier, Itamar, en se lançant à sa poursuite, en pyjama, alors qu’il partait combattre les terroristes. Elle l’a secouru lorsqu’il a été grièvement blessé par balle et l’a conduit au dépôt d’ambulances le plus proche, ce qui lui a sauvé la vie.

Une fois Itamar entre de bonnes mains (il a subi une intervention chirurgicale, connu une longue hospitalisation et est en convalescence), Hadad est retournée plusieurs fois au plus près de l’action pour sauver et évacuer d’autres blessés.

« J’étais déchaînée, une vraie malade », a-t-elle raconté à Avniel, expliquant que les gens lui disaient de rentrer chez elle, ce qu’elle avait refusé de faire.

Nachum Avniel. (Kan IPBC)

Avniel, 40 ans, journaliste, poète et créateur de contenu pour l’unité numérique de l’organisation de radiodiffusion Kan 11, a passé ses deux mois de congé sans solde, en février et mars de cette année, à interviewer sans faiblir ses sujets.

Il a déclaré au Times of Israel que tout ce mal lui avait fait rencontrer de bonnes personnes et encouragé à enregistrer leur témoignage.

Père de trois enfants, Avniel se rappelle qu’un expert en développement de l’enfant lui a dit un jour qu’il était important que les enfants se sentent aimés, nécessaires, capables.

« Ces individus [dans le livre] ont réagi : ils ont fait quelque chose et ont montré aux autres qu’ils étaient aimés et nécessaires », explique-t-il. « En tant que peuple, c’est ce que nous devrions nous dire les uns aux autres. »

Avniel dit avoir voulu rassembler des personnes d’horizons variés. Deux personnes arabes qu’il aurait voulu interviewer ont refusé. Tali Hadad est la seule femme héroïne active, convient-il.

Mais Sarit Ohayon, dont le mari Moshe et le fils Elia ont tous deux été tués en défendant Ofakim, est elle aussi une héroïne, estime-t-il.

Sarit Ohayon. (Ahva et Matan Golomb)

Il a tenu à consacrer un chapitre aux héros d’Ofakim et de Sderot en raison des stéréotypes selon lesquels ces anciennes villes de développement sont encore pauvres et faibles.

« Ce jour-là, ces personnes ont répondu présent, avec force et dignité. Ce sont des communautés fortes, et cela doit être souligné », affirme-t-il.

Il poursuit : « Avec tout le ressentiment et la déception que nous inspirent le gouvernement, nous devrions nous sentir humbles et nous inspirer des gens de ce pays. Le 7 octobre a remis en cause beaucoup de choses que je croyais auparavant. La question est maintenant de savoir comment construire une société meilleure et plus forte. »

Il poursuit : « Certaines des personnes que j’ai interrogées m’ont demandé si ce serait un livre de gauche ou de droite, mais toutes ces anciennes politiques et définitions ne sont plus pertinentes. Personne de Nova n’a demandé à Rami Shani [un journaliste de la radio militaire qui a sauvé plusieurs festivaliers] quelles étaient ses opinions politiques, ou à Rami Davidian pour qui il avait voté. »

Le rabbin Haim Sasi, qui vit à Sderot, dans le sud du pays, et est bénévole pour les services d’urgence de United Hatzalah, a d’aider les victimes de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, même après avoir lui-même été blessé par balle. (Ahva et Matan Golomb)

« Ce livre parle de nous, de l’espoir, de l’inspiration et de ce que nous voulons faire ensemble », conclut-il.

Il y a de cela plusieurs années, Avniel a travaillé avec l’auteur israélien Avihai Berg sur « The Only Way » (en hébreu), qui raconte de quelle manière les héros de la guerre d’indépendance d’Israël de 1948 ont façonné l’État. C’est avec ce livre en tête que l’éditeur, Sella Meir, l’a contacté pour écrire ce livre sur les héros du 7 octobre.

« Avihai Berg voulait ramener l’esprit de 1948 – cet esprit pionnier, de dévouement, d’engagement envers la société et non l’individu. Je m’y suis beaucoup référé », explique Avniel. « Les gens discutaient de savoir si nous avions encore besoin du sionisme maintenant que nous avions un État. Aujourd’hui, nous avons la réponse. Il y a encore beaucoup à faire avant que le peuple juif puisse se sentir en sécurité sur sa terre. »

Le titre du livre a un double sens, à la fois référence aux événements du 7 octobre et à la construction du pays, ajoute Avniel.

Dans les prochains jours, un site Internet – qui sera également traduit en anglais – sera mis en ligne avec les histoires et des vidéo des interviews.

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