CICR : Le Croissant rouge palestinien n’a pas refusé de soigner des Israéliens
Le rabbin Yaakov Litman et son fils âgé de 18 ans, Netanel, ont été tués par balles dans leur voiture près d'Otniel le 13 novembre dernier

En novembre, un adolescent israélien de 16 ans avait accusé les services d’urgence du Croissant rouge, qui opèrent dans les Territoires palestiniens, de ne pas avoir soigné son père de 40 ans et son grand frère de 18 ans qui avaient succombé après avoir été touchés par balles par des terroristes palestiniens près de l’implantation d’Otniel, sur une route du sud de la Cisjordanie, le 13 novembre.
Ces événements et les accusations selon lesquelles le Croissant rouge avait failli à sa vocation de neutralité avaient été largement rapportés dans les médias israéliens.
L’ambassadeur d’Israël à l’ONU Danny Danon avait appelé le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon à condamner publiquement l’organisation.
Le refus de traiter un patient aurait constitué une « grave atteinte à nos principes fondamentaux », a déclaré le CICR dans un communiqué.

Le rabbin Yaakov Litman et son fils âgé de 18 ans, Netanel, ont été tués par balles dans leur voiture près d’Otniel, dans la région de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie.
Selon l’enquête du CICR, l’équipe du Croissant rouge a été la première à répondre à l’appel d’urgence mais les deux hommes étaient déjà morts, a indiqué Jacques de Maio, chef de la délégation du CICR pour Israël et les Territoires palestiniens.
« Aucun des survivants (dans la voiture) n’avait besoin d’assistance médicale et malheureusement il n’y avait plus rien à faire pour ceux qui avaient été tués par balles », a-t-il souligné.
Le père, grièvement blessé par des tirs, avait fait une embardée dans la voie en sens inverse, où il avait percuté des rochers sur le bas-côté de la route. Son fils aîné a appelé les services de secours, mais a ensuite été abattu. Le frère cadet a appelé la hotline du Magen David Adom pour signaler l’attaque.
Dans l’enregistrement de l’appel de l’adolescent, on peut l’entendre dire qu’il y a « au moins deux blessés » dont l’un souffrant d’une blessure à la tête.
On peut ensuite l’entendre dire : « il y a une ambulance du Croissant-Rouge ici. »
Lorsque l’opératrice demande au jeune adolescent plus de détails sur les blessés, pour savoir combien d’ambulances il faut envoyer sur les lieux, le garçon lui dit, « il y a deux blessés ici, mais nous avons le Croissant-Rouge avec nous. » Puis, il dit que « l’ambulance du Croissant-Rouge nous a laissés ici et est partie, je ne sais pas pourquoi. »
L’opératrice dit au jeune adolescent de 16 ans que l’ambulance est en chemin et lui demande de confirmer le nombre d’ambulances israéliennes qui sont ensuite arrivées. « Est-ce que c’est le 163 ? » demande t-elle. Il dit un autre véhicule est arrivé. L’opératrice reconnaît le numéro : « S’agit-il du Néguev 197, » dit-elle.

Selon la Dixième chaîne, le chef de Magen David Adom, Eli Bin, a commencé à remettre en question les ambulanciers israéliens qui étaient les premiers intervenants sur les lieux. Comme la plupart sont religieux, Bin ne recevra des réponses claires qu’après la fin du Shabbat [à la tombée de la nuit samedi], a rapporté la chaîne.
Le Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), Yoav Mordechai, a également envoyé une demande au service de secours palestinien, a rapporté la Dixième chaîne.
Bien qu’il y ait un accord entre le Croissant-Rouge et le Magen David Adom pour que les services de secours soignent les blessés dans leurs territoires respectifs, et qu’en l’occurrence l’attaque a eu lieu dans une zone sous contrôle israélien, le Croissant-Rouge est tenu de respecter la mission du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Selon les Conventions de Genève de 1949, le CICR déclare dans sa mission qu’il est une « organisation impartiale, neutre et indépendante dont la mission humanitaire vise exclusivement à protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés et d’autres situations de violence et de leur fournir assistance. »
Le 13 novembre, le Croissant-Rouge avait publié une déclaration indiquant que ses ambulanciers étaient descendus du véhicule pour offrir de l’aide aux blessés, mais qu’ensuite une ambulance de Tsahal est arrivée à partir d’où des soldats ont émergé munis de fusils. Les ambulanciers du Croissant-Rouge ont ensuite quitté les lieux, pouvait-on lire dans le communiqué.
Selon la Dixième chaîne, le conducteur de l’ambulance israélienne (du Néguev 197) arrivant sur les lieux peu de temps après a déclaré : « Nous avons vu le Croissant-Rouge. Ils ne sont jamais descendus de leur véhicule, et ils sont partis. »