Israël en guerre - Jour 435

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CIJ : Israël dénonce les « distorsions » sur Gaza et affirme que Pretoria vise à maintenir le Hamas au pouvoir

Jérusalem a rejeté la requête sud-africaine et présenté les mesures prises pour faciliter l’acheminement de l'aide comme des preuves de ses intentions, tout sauf génocidaires, accusant l'Afrique du Sud de se rapprocher du Hamas

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

La conseillère juridique du ministère israélien des Affaires étrangères, Tamar Kaplan Tourgeman, s'adresse à la Cour internationale de justice lors de plaidoiries relatives à la requête de l'Afrique du Sud demandant qu'Israël mette fin à sa campagne militaire contre le Hamas, le 17 mai 2024. (Cour internationale de Justice)
La conseillère juridique du ministère israélien des Affaires étrangères, Tamar Kaplan Tourgeman, s'adresse à la Cour internationale de justice lors de plaidoiries relatives à la requête de l'Afrique du Sud demandant qu'Israël mette fin à sa campagne militaire contre le Hamas, le 17 mai 2024. (Cour internationale de Justice)

Ce vendredi, lors des dernières audiences à La Haye sur les accusations de génocide contre Jérusalem portées par l’Afrique du sud, Israël a fustigé l’Afrique du Sud, devant la Cour internationale de justice, pour ce qu’il a qualifié de « scandaleuses libertés » prises avec la vérité et des « abus » des procédures de la Cour.

Jeudi, l’Afrique du Sud a laissé entendre à la Cour que l’offensive limitée actuelle d’Israël dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, était le « dernier mouvement » de Jérusalem pour se livrer à un génocide à l’encontre des Palestiniens de Gaza, en détruisant ce que la délégation sud-africaine a qualifié d’ultime zone habitable de l’enclave côtière. L’Afrique du sud a demandé à la Cour d’ordonner à Israël de cesser toute opération militaire.

Ce vendredi, la délégation juridique israélienne a accusé l’Afrique du Sud d’ignorer le fait qu’elle faisait en sorte de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, et déclaré que Pretoria tentait de déformer le droit international par le biais de la Convention sur le génocide afin que la CIJ « microgère » la guerre avec le Hamas, ce qui, selon les représentants d’Israël, outrepasse de loin le mandat de la Cour.

Les avocats israéliens ont également souligné que l’Afrique du Sud avait récemment accueilli des responsables du Hamas à Johannesburg, laissant entendre que Pretoria était alliée au Hamas. Ils ont ajouté que les demandes répétées de l’Afrique du sud pour que la Cour ordonne à Israël de cesser ses opérations militaires contre l’organisation terroriste témoignaient de son désir de maintenir le Hamas au pouvoir à Gaza.

La délégation israélienne a indiqué à la Cour que les services juridiques de l’armée israélienne et une commission israélienne indépendante menaient actuellement l’enquête sur des dizaines d’incidents d’inconduite présumée de soldats israéliens lors du conflit, et que les forces de l’ordre civiles israéliennes avaient décidé de poursuivre en justice les cas d’incitation à la haine émanant de citoyens israéliens. Ceci, ont-ils dit, est la preuve que le système judiciaire israélien est à la fois capable et désireux de faire face aux actes répréhensibles induits par cette guerre.

« C’est la quatrième fois que l’Afrique du Sud présente à la Cour une image totalement déconnectée des faits et des circonstances », a expliqué le procureur général adjoint d’Israël pour le droit international, Gilad Noam.

La Cour internationale de justice (CIJ) rendant son ordonnance sur la demande du Nicaragua d’ordonner à l’Allemagne de cesser ses ventes d’armes à Israël dans le contexte du conflit à Gaza, au Palais de la Paix à La Haye, siège de la CIJ, le 30 avril 2024. (Crédit : Cour internationale de justice)

Noam a accusé le Hamas de mettre délibérément les civils palestiniens en danger, ajoutant que « les pas de tir de roquettes, tunnels et centres de commandement et de contrôle se trouvaient mêlés à la population civile de Rafah ».

Il a ajouté qu’Israël a longtemps retardé son offensive à grande échelle à Rafah de crainte de faire des victimes civiles et pour se préparer au mieux aux conséquences de cet assaut.

« En citant abusivement les dispositions de la convention sur le génocide, l’Afrique du Sud donne une lecture alambiquée du droit international, en vertu de laquelle tout conflit peut être porté devant cette cour », a déclaré Noam.

« Le résultat, absurde, est qu’Israël pourrait être privé de son droit naturel à se défendre et que le Hamas, de son côté, pourrait continuer à commettre ses atrocités. »

Noam a indiqué aux juges que l’objectif de la Convention sur le génocide n’était « pas de faire en sorte que la Cour supervise la conduite des hostilités armées » sur la foi d’accusations de génocide, et que même s’il y avait une « guerre tragique en cours… il n’y avait pas de génocide. »

Il a mis en garde la Cour contre le risque d’accéder à la demande de l’Afrique du Sud et de se retrouver ensuite « engagée dans la micro-gestion des aspects opérationnels d’un conflit armé ».

Noam a par ailleurs appelé l’attention sur les relations de Pretoria avec le Hamas, déclarant que l’Afrique du Sud avait accueilli des responsables du Hamas à Johannesburg lors d’une conférence anti-apartheid le 9 mai, et laissant entendre que le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Naledi Pandor, s’était entretenu avec des responsables de l’organisation.

« Ils n’ont pas mis à profit cette réunion pour demander au Hamas de libérer les otages, de cesser de cibler les civils israéliens, de cesser d’utiliser des boucliers humains, de cesser d’opérer depuis les installations des Nations Unies, les hôpitaux et autres sites protégés. Ils se sont manifestement vus pour parler de leur campagne contre Israël dans le cadre de cette Cour comme sur le terrain », a accusé Noam.

L’Afrique du Sud, a ajouté Noam, « ne s’intéresse ni à la vérité, ni au droit ni à la justice ».

L’un des sept camions-citernes qui, selon l’agence COGAT du ministère israélien de la Défense, sont entrés dans Gaza par le point de passage de marchandises de Kerem Shalom le dimanche 12 mai 2024. (Avec l’aimable autorisation du COGAT)

La conseillère juridique du ministère des Affaires étrangères, Tamar Kaplan Tourgeman, a répondu aux accusations de l’Afrique du Sud sur les prétendues actions génocidaires d’Israël en expliquant que l’Afrique du Sud accusait à tort Israël de « couper » Gaza du monde extérieur et de l’aide humanitaire, ces derniers temps, notamment en raison de la fermeture temporaire du point de passage de Kerem Shalom, évoqué dans sa requête à la Cour et ses plaidoiries d’hier.

Ce point de passage a été fermé suite à des attaques de roquettes terroristes, ces derniers jours, mais il est à nouveau opérationnel.

Contrairement aux affirmations de Pretoria, elle a relevé que l’aide humanitaire et le carburant continuaient d’entrer dans Gaza via Israël, à l’instar des 365 camions d’aide autorisés à entrer jeudi, 330 d’entre eux par le point de passage de Kerem Shalom.

Kaplan Tourgeman a également noté qu’Israël avait ouvert trois nouveaux points de passage terrestres vers Gaza, côté israélien, ces dernières semaines, augmenté la capacité des points de passage existants et dépensé 52 millions de dollars pour améliorer les infrastructures et capacités routières menant à tous les points de passage.

« Est-ce à cela que ressemble une fermeture hermétique ? », a-t-elle demandé, avec un regard pour la délégation juridique sud-africaine.

« Il n’est pas difficile de voir qu’Israël fait de gros efforts pour augmenter les volumes d’aide humanitaire disponibles dans Gaza. Le mépris total de l’Afrique du Sud pour cette réalité et cette vérité est aussi révélateur qu’alarmant », a-t-elle ajouté.

Répondant aux affirmations de l’Afrique du Sud selon lesquelles Israël avait des intentions génocidaires, Noam a reproché à la délégation d’avoir « délibérément choisi » certaines déclarations de responsables israéliens pour justifier ce qu’ils qualifient d’intentions génocidaires israéliennes. Ces déclarations, a-t-il dit, ont été sorties de leur contexte lorsqu’elles ne faisaient pas purement et simplement référence à une volonté de détruire le Hamas, et non les Palestiniens en général.

L’Afrique du Sud a cité jeudi les récents et violents propos du ministre des Finances, Bezalel Smotrich, à propos de la destruction de Rafah et d’autres villes de Gaza, et diffusé la vidéo de soldats de Tsahal en train de chanter qu’ils allaient « démanteler Rafah », preuves selon la délégation juridique de l’intention génocidaire d’Israël envers les Palestiniens.

Noam a déclaré qu’Israël avait « clairement indiqué, et ce, à plusieurs reprises » que la politique de guerre et les « instructions données pour mener les hostilités » émanaient uniquement du cabinet de sécurité et du cabinet de guerre « et non des réseaux sociaux ou d’interviews ».

Le procureur général adjoint d’Israël pour le droit international, Gilad Noam, s’adresse à la Cour internationale de justice lors de plaidoiries relatives à la requête de l’Afrique du Sud pour qu’Israël mette fin à sa campagne militaire contre le Hamas, le 17 mai 2024. (Cour internationale de Justice)

Kaplan Tourgeman a rappelé une décision prise par le cabinet de sécurité, le 4 avril dernier, pour redoubler d’efforts afin de « faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire à la population civile de la bande de Gaza » et créer une équipe ministérielle dédiée à la « mise en œuvre des décisions du gouvernement en matière d’acheminement de l’aide humanitaire à la bande de Gaza ».

« Les décisions du gouvernement israélien et leur mise en œuvre sur le terrain ne laissent aucun doute sur le fait que les accusations de génocide portées par l’Afrique du Sud sont totalement infondées », a déclaré Kaplan Tourgeman.

« L’Afrique du Sud tente une nouvelle fois d’entraîner cette cour sur une voie très dangereuse. Elle entend vous faire dire qu’un État souverain soumis à des attaques constantes, et dont des ressortissants ont été pris en otage dans des conditions brutales, ne peut pas défendre ses concitoyens », a conclu Kaplan Tourgeman.

« Il n’y a pas de droit international à cet effet. Accéder à la demande de l’Afrique du Sud serait un affront aux protections même accordées par la loi. Cela permettrait aux bataillons du Hamas de continuer à s’en prendre à Israël, d’attaquer les points de passage humanitaires, de condamner les Palestiniens de Gaza à une guerre perpétuelle et enfin de condamner les otages à une mort presque certaine. »

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