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Cinéma : Adrien Brody monumental dans une révision du rêve américain

"The Brutalist représente non seulement le passé, mais doit nous rappeler ce passé, et ce qu'on doit en apprendre pour notre présent", estime l’acteur oscarisé

Illustration : Adrien Brody (à gauche) et Guy Pearce, dans un extrait de « The Brutalist ». (Crédit : Lol Crawley/A24 via AP)
Illustration : Adrien Brody (à gauche) et Guy Pearce, dans un extrait de « The Brutalist ». (Crédit : Lol Crawley/A24 via AP)

Après « Le pianiste », Adrien Brody tient l’un des rôles les plus marquants de sa carrière dans « The Brutalist », film monumental de 3H35 qui revisite le mythe américain de l’intégration, et ses failles, à travers le parcours d’un architecte survivant de la Shoah.

Depuis sa présentation en compétition à la Mostra de Venise, le film, qui sort mercredi dans les salles françaises, engrange les nominations et récompenses les plus prestigieuses. Il a remporté trois Golden Globes, dont celui du meilleur film dramatique, et décroché dix nominations aux Oscars.

Au-delà de sa version lugubre du rêve américain, à la façon du « Parrain », « The Brutalist » aborde aussi plus largement la question des répercussions dans le temps du traumatisme de la Shoah, tant psychiquement chez les survivants et ceux qui les entourent, qu’à travers leurs œuvres et le monde qu’ils façonnent.

Un rôle sur (dé)mesure pour Brody, oscarisé il y a vingt ans pour son rôle de survivant du ghetto de Varsovie dans « Le Pianiste » de Roman Polanski.

Il reprend ici le cours de l’histoire occidentale à peu près où il l’avait laissé, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Dans « The Brutalist », Brody incarne un architecte juif hongrois du mouvement Bauhaus appelé László Toth, qui parvient à émigrer aux Etats-Unis juste après guerre.

Pour parfaire l’accent hongrois de ce héros, fictif mais inspiré de plusieurs figures historiques, la post-production a fait appel à un logiciel d’intelligence artificielle (IA), suscitant quelques polémiques.

Adrien Brody, dans « The Brutalist ». (Crédit : Lol Crowley/A24)

Reparti de rien et sans le sou, il sombre dans la drogue et la misère, avant de rencontrer un millionnaire de la banlieue de Philadelphie (joué par Guy Pearce), qui le nourrit, le loge et lui commande la réalisation d’un imposant bâtiment, dont la construction durera des années.

Alors que László entrevoit enfin la possibilité de croquer sa part du rêve américain, et la perspective de faire venir à ses côtés sa famille restée bloquée en Europe, la toile va commencer à se déchirer, rongée par la xénophobie et l’antisémitisme latent.

3H35 et un entracte

Le film, qui fait de l’architecture une métaphore habile des institutions humaines, ne ressemble à rien d’autre.

Guy Pearce, au premier plan, Adrien Brody et Felicity Jones dans une scène de « The Brutalist. » (Crédit : Lol Crowley/A24).

Tourné en 70 mm, l’un des plus beaux formats pellicule, il s’étire sur 3H35, avec un quart d’heure d’entracte, et ne cesse de prendre des directions qui surprennent le spectateur.

Le Bauhaus est une école artistique qui fit florès au début du 20ᵉ avant d’être interdite par les nazis et ses représentants persécutés. « Il y a tellement d’architectes du Bauhaus talentueux et dont on n’a jamais pu voir ce qu’ils auraient voulu construire, quel futur ils imaginaient », a souligné le réalisateur du film, Brady Corbet, à Venise.

« Ce film est malheureusement une fiction, de l’histoire virtuelle, le seul moyen de visiter ce passé », a ajouté le cinéaste de 36 ans, plus connu pour sa carrière d’acteur (« Mysterious Skin », « Funny Games »). Fruit de sept ans de travail, « le film leur est dédié, aux artistes qui n’ont pas pu accomplir leur vision ».

Inspiré d’un thème plutôt ardu, « la manifestation physique des traumas du 20ᵉ siècle » dans l’architecture, « The Brutalist » est porté par un souffle et une attention à ses personnages qui ne le rend jamais pontifiant.

Le film revêt une importance particulière aux yeux de Brody, qui a « ressenti tout de suite de la compréhension et de l’empathie pour le personnage ».

« Ma mère [Sylvia Plachy] est une photographe new-yorkaise mais c’est aussi une immigrée hongroise, qui a fui la Hongrie en 1956 et s’est réfugiée aux Etats-Unis, et un peu comme László, elle a dû tout recommencer et a poursuivi le rêve de devenir une artiste ».

« C’est une fiction qui a l’air très réelle, c’est très important pour moi de rendre le personnage réel », a-t-il poursuivi.

« Le film non seulement représente le passé, mais doit nous rappeler ce passé, et ce qu’on doit en apprendre pour notre présent. »

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