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Cinéma: « Occupied City », documentaire fleuve sur les fantômes juifs d’Amsterdam

Steve McQueen retourne avec sa caméra là ou femmes, hommes et enfants ont vécu avant d'être arrêtés puis internés dans les camps néerlandais. Et déportés puis tués à Auschwitz ou Theresienstadt

Steve McQueen présente "Occupied City" lors du 61e Festival du film de New York à la Furman Gallery le 1 octobre 2023 à New York. (Crédit : Arturo Holmes/Getty Images for FLC/AFP)
Steve McQueen présente "Occupied City" lors du 61e Festival du film de New York à la Furman Gallery le 1 octobre 2023 à New York. (Crédit : Arturo Holmes/Getty Images for FLC/AFP)

« Démolis »: comme la communauté juive d’Amsterdam et les lieux et quartiers où elle a vécu avant d’être exterminée par l’occupant nazi, un pan de l’Histoire que le réalisateur Steve McQueen fait revivre dans « Occupied City », documentaire de quatre heures en salles mercredi.

Dans ce film, présenté lors du Festival de Cannes l’an passé, le cinéaste britannique, qui vit dans cette ville des Pays-Bas, évoque, cas par cas, l’histoire funeste d’une partie des membres de la communauté juive d’Amsterdam.

L’auteur oscarisé de « Twelve years a slave » (2013) retourne avec sa caméra dans des maisons ou devant des immeubles aujourd’hui démolis (« Demolished », répété comme un leitmotiv) où ces femmes, hommes et enfants ont vécu avant d’être arrêtés puis internés dans les camps néerlandais. Et déportés puis tués à Auschwitz ou Theresienstadt.

Ayant tourné pendant l’épidémie de Covid, Steve McQueen, grâce notamment à de prodigieuses images de nuit avec un drone, montre des rues vides en raison du confinement et établit un étrange parallèle avec le couvre-feu imposé durant la Seconde Guerre mondiale.

Accumulation de destins tragiques évoqués en quelques phrases, documentaire long et répétitif mais indispensable au regard de l’Histoire, « Occupied City » est inspiré de « Atlas of an occupied city (Amsterdam 1940-1945) », un ouvrage de la compagne de Steve McQueen, l’historienne néerlandaise Bianca Stigter.

« Ce film parle autant du présent que du passé », avait expliqué le cinéaste au magazine Variety l’an passé. « Malheureusement, on ne semble jamais apprendre du passé, comme si les choses nous dépassaient », avait-il ajouté, en référence à la montée de l’extrême droite.

La communauté juive des Pays-Bas – et plus particulièrement celle d’Amsterdam, qui comptait alors un peu plus de 100000 membres, dont la jeune Anne Frank -, a été, en proportion, l’une de celles qui ont le plus souffert de la Shoah en Europe.

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