Coupes dans les salaires des fonctionnaires palestiniens après le gel des taxes
Ces coupes ne s'appliqueront pas aux salaires "versés aux retraités et aux familles des martyrs, aux blessés et aux prisonniers"
Le ministre palestinien des Finances a annoncé jeudi des coupes dans les salaires des fonctionnaires, à la suite de la décision d’Israël de bloquer des dizaines de millions d’euros de taxes dues à l’Autorité palestinienne (AP).
Dimanche, Israël a annoncé qu’il bloquera 500 millions de shekels (122 millions d’euros) sur le montant total reversé à l’AP au titre de la TVA et des droits de douane prélevés sur les produits importés par les Palestiniens.
Cette sanction a été imposée en réponse au versement par l’AP d’allocations aux familles de terroriste palestiniens emprisonnés ou tués pour avoir commis des attaques meurtrières terroristes anti-israéliennes.
En réponse, le président de l’AP a fait savoir mercredi que l’Autorité palestinienne refuserait de recevoir l’ensemble de ces droits de TVA et douane si Israël appliquait sa décision.
Face à cette possible baisse des revenus de l’Autorité palestinienne, au budget déjà en déficit, « le gouvernement paiera le salaire des fonctionnaires à temps, mais ils seront réduits » a annoncé jeudi le ministre palestinien des Finances Choukri Bichara, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec les représentants des pays de l’Union Européenne à Ramallah, en Cisjordanie.
Ces coupes ne s’appliqueront pas aux salaires « versés aux retraités et aux familles des martyrs (les Palestiniens tués, ndlr), aux blessés et aux prisonniers », a-t-il ajouté, précisant que les salaires inférieurs à 2 000 shekels (488 euros) ne seront pas amputés.
Dans le cadre des accords de Paris signés en 1994, Israël, qui contrôle les frontières des Territoires palestiniens, collecte les taxes sur les importations palestiniennes, qui représentent environ 700 millions de shekels (170 millions d’euros) chaque mois, et les reverse aux Palestiniens.
C’est la plus importante source de revenus de l’Autorité palestinienne.
Les Palestiniens veulent appeler les pays européens et notamment la France à exercer des pressions sur le gouvernement israélien afin qu’il revienne sur sa décision, a expliqué jeudi dans un communiqué Mahmoud Aloul, vice-président du Fatah, le parti du président de l’AP.
Des instances dirigeantes palestiniennes vont prendre des mesures pour « boycotter les marchandises israéliennes » et préparent « une liste de produits israéliennes qui ont des équivalents locaux (palestiniens) disponibles et empêcher ces produits de pénétrer sur le marché palestinien », a ajouté ce responsable.