Crise à Hadassah : les parents menacent d’une grève de la faim
Netanyahu exige des négociations immédiates et rapides ; l’Etat affirme qu’il n’ouvrira pas d’autre service d’oncologie pédiatrique dans la capitale
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé dimanche toutes les parties impliquées dans la crise entre la direction et les médecins du service d’onco-hématologie pédiatrique de l’hôpital Hadassah de Jérusalem à trouver rapidement une solution, alors que les parents des patients ont menacé de commencer une grève de la faim si le conflit se poursuit.
En mars, six médecins et trois internes du service d’onco-hématologie pédiatrique, le seul de la ville, ont démissionné. Ces démissions ont pris effet ce mois-ci.
La crise a été déclenchée par un projet de la direction qui date de l’automne dernier, pour muter une experte des greffes de moelle osseuse pédiatrique, le Dr Paulina Stefansky, du service sans consulter le chef de service, le professeur Michael Weintraub, et de la nommer directrice d’une unité de greffe adulte dans un autre bâtiment.
Les parents désespérés, qui ont mis en place une tente de protestation dans un parc de Jérusalem, assortie de lits pour leurs enfants malades, ont demandé à la Haute cour de Justice d’approuver l’ouverture d’un nouveau département au centre médical Shaare Zedek de Jérusalem, de renvoyer Zeev Rotstein, le directeur exécutif de Hadassah, et d’ouvrir une procédure judiciaire contre Rotstein et Yaakov Litzman, le ministre de la Santé.
L’Etat a répondu dimanche à cette demande, indiquant qu’il n’allouerait pas de financements publics à l’ouverture d’un autre service oncologique à Jérusalem, puisque l’infrastructure existe déjà à Hadassah. L’Etat a également ajouté que la solution était d’organiser des négociations immédiates entre les deux parties, pendant lesquelles les médecins qui ont démissionné reprendraient leur travail à Hadassah.
Peu avant la réunion hebdomadaire du cabinet, Netanyahu a déclaré que la crise avait duré trop longtemps.
« Des efforts ont été faits, y compris par moi-même, par le biais du ministre de la Santé qui a agi inlassablement sur le sujet, et aussi par le président et par d’autres, pour trouver une solution au problème, a dit le Premier ministre. Ces efforts ont échoué. Une pétition a été portée devant la Haute cour de Justice, qui se réunira mercredi, et nous attendons tous le débat. »
« Je demande à toutes les parties de faire un dernier effort pour revenir à la situation antérieure et ensuite à donner une période de six mois, ou même d’un an, pour évaluer les choses […] afin que ces enfants malades, malchanceux et épuisés ne continuent pas à souffrir », a déclaré Netanyahu.
Netanyahu a affirmé qu’en l’absence de solution, il avait demandé à la cour d’avancer son débat à lundi.
« Il n’y a aucune raison d’attendre deux jours de plus et de causer des souffrances inutiles aux enfants », a ajouté Netanyahu.
Certains des parents ont annoncé qu’ils comptaient lancer, à partir de dimanche soir, une grève de la faim dans la tente, conçue comme un hôpital de campagne, dans le parc Sacher de la capitale.
« Nous avons le sentiment que les autorités ne disent pas la vérité, elles s’engagent dans un jeu politique à nos dépens et ne tentent pas réellement de résoudre le problème », ont déclaré les parents dans un communiqué.
« Nous commençons une grève de la faim parce que nous avons totalement perdu notre confiance dans le système de santé, dans le ministre de la Santé, le directeur général du ministère de la Santé, et bien sûr le directeur de Hadassah, le professeur Rotstein », a déclaré Shlomo Ben Dor, père d’un petit garçon de six ans qui est soigné dans le service concerné.