Israël en guerre - Jour 349

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Dans un kibboutz attaqué par le Hamas, l’odeur de la mort plane encore

Ron Bahat, 57 ans, est venu sur place pour mesurer l'étendue du désastre que les terroristes palestiniens ont laissé derrière eux

Une photo prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée israélienne montre de la nourriture sur une table à l'intérieur d'une maison brûlée dans le kibboutz Nir Oz le long de la frontière avec la bande de Gaza, le 19 octobre 2023, suite à l'attaque du 7 octobre par les terroristes du Hamas. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)
Une photo prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée israélienne montre de la nourriture sur une table à l'intérieur d'une maison brûlée dans le kibboutz Nir Oz le long de la frontière avec la bande de Gaza, le 19 octobre 2023, suite à l'attaque du 7 octobre par les terroristes du Hamas. (Crédit : Menahem Kahana/AFP)

« Ils sont venus pour assassiner », déclare Ron Bahat, un habitant du kibboutz Nir Oz, attaqué par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre. Ici, en bordure de la bande de Gaza, la mort plane encore.

La dévastation est partout. Les maisons sont calcinées. La vie est partie en fumée. Jeudi, Bahat, 57 ans, est venu sur place pour mesurer l’ampleur du désastre que les combattants du groupe terroriste palestinien ont laissé derrière eux.

« Prendre la vie »

Il désigne une maison : dans les décombres, les carcasses de meubles et d’appareils électroménagers, les restes d’une femme et de son petit-fils y ont été retrouvés, dit-il.

« Ils s’étaient réfugiés à l’intérieur de l’abri. Il y avait du sang partout », raconte-t-il. « Ils sont venus pour assassiner. Ils sont venus pour prendre la vie », répète-t-il.

Près de 200 terroristes du Hamas armés entre autres de fusils automatiques ont envahi le village agricole collectiviste en s’infiltrant par trois brèches ouvertes dans sa clôture.

Sur cette photo prise lors d’une visite de presse organisée par l’armée israélienne, des restes calcinés d’effets personnels gisent à l’intérieur du kibboutz Nir Oz, le long de la frontière avec la bande de Gaza, le 19 octobre 2023, après l’attaque du 7 octobre par les terroristes du Hamas. (Crédit : Jack Guez/AFP)

D’après les estimations des responsables de cette communauté, environ un quart de ses 400 habitants ont été tués, kidnappés ou sont portés disparus.

Samedi 7 octobre, à l’aube, des terroristes palestiniens ont pénétré à l’intérieur de ce lieu jusqu’alors paisible, où les maisonnettes étaient posées sur des pelouses autrefois verdoyantes, bordées de fleurs et d’eucalyptus.

Depuis le début de la guerre déclenchée il y a 13 jours entre Israël et le Hamas, à la suite de l’attaque du groupe terroriste sur le sol israélien, plus de 1 400 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et 210 autres prises en otages.

Bahat reconnaît qu’il est compliqué d’obtenir des nombres précis sur le bilan des morts. Des corps ont encore été découverts ces jours-ci, tandis que d’autres attendent d’être identifiés, une opération rendue compliquée du fait de l’état des corps.

C’est en maintenant fermée pendant huit heures et demie la porte de l’abri où il se trouvait avec les siens que Bahat a été sauvé, en dépit des tentatives répétées des terroristes du Hamas d’enfoncer la porte. Ils n’ont toutefois pas eu recours à des grenades ni à des explosifs pour entrer comme ils ont pu le faire dans d’autres maisons, selon lui.

« Nir Oz était l’un des meilleurs endroits où vivre », confie Bahat.

Sur cette photo prise lors d’une visite de presse organisée par l’armée israélienne, un homme observe les taches de sang sur le sol d’une maison dans le kibboutz Nir Oz suite à l’attaque du 7 octobre par des terroristes du Hamas, le long de la frontière avec la bande de Gaza, le 19 octobre 2023. (Crédit : Jack Guez/AFP)

La presse étrangère a pu visiter le kibboutz grâce à un accès organisé par l’armée israélienne, l’un des premiers déplacements autorisés à des médias sur les lieux du drame.

Près de deux semaines après cette journée sanglante, les signes de l’attaque sont encore frais. Du linge est encore suspendu à des cordes et des vélos d’enfants sont jetés au sol, dans les jardins, à côté des maisons incendiées.

Le chef de la sécurité de Nir Oz, Shachar Butler, 40 ans, a été l’un des rares jeudi à retourner dans le kibboutz, afin d’enterrer un ami proche.

« C’est inimaginable », soupire-t-il. Il raconte qu’après le déclenchement d’une alarme, il a vu plus d’une dizaine de terroristes entrer dans sa cour et lancer des grenades sur sa maison.

« Chaque fois que quelqu’un essayait de toucher ma fenêtre, je lui tirais dessus », se souvient-il. « Les gens qui sont sortis, ont été kidnappés, tués, exécutés, massacrés. »

Tous les survivants du kibboutz ont été évacués après l’attaque.

A LIRE – « Jamais vu ce degré de barbarie » : Israël montre les corps massacrés par le Hamas

Tsahal a depuis pris position sur le village situé à quelques kilomètres seulement de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas et qui continue depuis d’être pilonnée en guise de représailles par Israël.

Alors que l’armée se prépare à une éventuelle opération terrestre dans la bande de Gaza, des habitants admettent qu’il est difficile d’imaginer comment un terrain d’entente pourra être trouvé à l’avenir.

« Nous avons marché dans nos champs, nous les avons cultivés en espérant qu’un jour, peut-être, il y aurait une solution » pacifique. C’est désormais impossible, « un virage à 180 degrés » a été pris, dit-il.

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