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Décès de l’éminent rabbin ‘haredi Haim Kanievski

Figure d'autorité de la communauté ultra-orthodoxe lituanienne, le rabbin est décédé à l'âge de 94 ans à son domicile ; Bennett, Lapid, Gantz et Netanyahu lui ont rendu hommage

Le rabbin Haim Kanievsky dans sa maison à Bnei Brak, le 15 avril 2018. (Crédit : Yaakov Naumi/Flash90)
Le rabbin Haim Kanievsky dans sa maison à Bnei Brak, le 15 avril 2018. (Crédit : Yaakov Naumi/Flash90)

L’éminent rabbin Haim Kanievsky, figure d’autorité de la communauté ultra-orthodoxe lituanienne en Israël est décédé vendredi à l’âge de 94 ans, à son domicile.

Des secours ont été appelés au domicile de Kanievsky à Bnei Brak après qu’il a fait un malaise et ont tenté de le réanimer sans succès.

Des dizaines de personnes ont rapidement afflué devant son domicile.

L’enterrement aura lieu dimanche.

Le Premier ministre Bennett a rendu hommage au rabbin : « Avec tout le peuple d’Israël, c’est avec une profonde tristesse que j’ai appris la nouvelle du décès de l’un des grands de la génération, le rabbin Chaim Kanievsky ».

« Malgré sa grandeur en Torah, le rabbin veillait à toujours recevoir tout le monde avec un cœur ouvert et une lumière dans les yeux. Il était un véritable leader public. »

Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a également présenté ses condoléances.

« Le rabbin Kanievsky était un leader important et significatif dans la vie de nombreux juifs, et je leur adresse mes condoléances, ainsi qu’à sa famille. »

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a rendu hommage aux qualité humaines du rabbin Kanievsky.

« Au-delà de sa grandeur en matière de loi religieuse, le rabbin Kanievsky était un homme doté d’une profonde sagesse de vie. Il se souciait de la Torah, et il se souciait de l’humanité ».

Le chef de l’opposition Benjamin Netanyahu a déploré la perte, pour « le peuple d’Israël » d’un « érudit formidable et sage, qui était un maillon central de la chaîne de transmission de la Torah de génération en génération ».

Le rabbin Kanievsky, un leader extrêmement influent de la communauté ultra-orthodoxe lituanienne non hassidique d’Israël, qui compte des centaines de milliers de fidèles, était un descendant de dynasties rabbiniques et connu pour son étude élitaire du Talmud.

Né le 8 janvier 1928 à Pinsk, dans la Seconde République polonais, il était le fils du rabbin Yaakov Yisrael Kanievsky, connu sous le nom de Steipler Gaon, un érudit de la Torah et un chef spirituel renommé. Sa mère, Miriam Karelitz, était la sœur du rabbin Avraham Yeshayahu Karelitz, connu sous le nom de Hazon Ish, une figure marquante du monde ultra-orthodoxe du 20e siècle.

Il est arrivé en Palestine mandataire britannique en 1934 lorsque son père a amené sa famille à vivre dans la ville de Bnei Brak.

Il a épousé Batsheva Elyashiv, la fille du rabbin Yosef Sholom Eliashiv, un autre rabbin ultra-orthodoxe éminent qui a vécu à Jérusalem jusqu’à sa mort en 2012.

Durant ses décennies d’études dans les yeshivot, il a bénéficié du tutorat de certains des plus grands noms de la communauté ultra-orthodoxe israélienne, parmi lesquels son oncle le Hazon Ish (Karelitz) et le rabbin Elazar Shach, qui était également un rabbin lituanien de premier plan en Israël.

Kanievsky avait apporté son soutien à l’ascension du rabbin Aharon Yehuda Leib Steinman en tant que figure de proue de la communauté lituanienne, un choix largement fondé sur le suivi d’un rabbin plutôt que sur une déclaration officielle. Après le décès du rabbin Steinman en décembre 2017, Kanievsky a lui-même été élevé à ce poste, avec le chef de la yeshiva Ponevezh, le rabbin Gershon Edelstein.

Kanievsky était connu pour respecter un calendrier d’étude strict et intense. Il étudiait chaque année, entre autres, l’intégralité du Talmud de Babylone – un processus qui est plus populairement accompli sur sept ans et demi en apprenant une page par jour.

Contrairement à la plupart des rabbins éminents qui donnent régulièrement des conférences publiques, Kanievsky ne donnait des leçons ou des conférences que trois fois par an, aux dates de décès de son père, de son oncle et du rabbin Shach, son ancien professeur.

Des milliers de personnes, y compris de l’étranger, venaient dans sa modeste maison de Bnei Brak pour solliciter ses décisions sur la loi religieuse, ses conseils ou simplement une bénédiction. Plus localement, des personnalités publiques de premier plan, parmi lesquelles des hommes politiques, lui rendaient visite pour des entretiens, en particulier lors d’événements nationaux majeurs, tels que des élections ou, plus récemment, l’épidémie de coronavirus.

Le rabbin Chaim Kanievsky dépose son bulletin de vote dans un bureau de vote à Bnei Brak, lors des élections à la Knesset, le 17 septembre 2019. (Crédit : Aharon Krohn/Flash90)

Kanievsky, connu pour ses réponses brèves, était célèbre pour ses bénédictions sous la forme d’une phrase de deux syllabes « Boo’ah », mot formé à partir des initiales de la phrase hébraïque signifiant « Bénédictions et succès ».

Il s’est aligné sur la faction politique ultra-orthodoxe Degel Hatorah (qui fait partie de Yahadout HaTorah), bien qu’il ait refusé de devenir membre de son conseil spirituel directeur.

Kanievsky a publié plus d’une dizaine de livres sur la loi juive traditionnelle et la prière. Parmi ses œuvres les plus marquantes figure Derekh HaEmounah (Chemin de la foi) qui traite des commandements religieux spécifiquement liés à la vie en terre d’Israël.

Certains de ses jugements ont fait la Une des journaux lorsqu’ils abordaient des sujets pertinents pour la vie des ultra-orthodoxes dans la société israélienne moderne.

En 2012, il a statué qu’il était interdit de posséder ou d’utiliser un smartphone sans la permission spécifique d’une autorité rabbinique, et que ceux qui en possédaient déjà ne pouvaient pas les vendre mais devaient plutôt les détruire.

Le Rav Chaim Kanievsky accueilli par des fidèles à son domicile dans la ville centrale de Bnei Brak le 22 septembre 2020, derrière une vitre de protection contre le coronavirus. (Aharon Krohn/Flash90)

Dans une réponse à un lecteur publiée dans le quotidien ultra-orthodoxe Yated Neeman, il a écrit qu’il « est interdit d’être en possession [d’un iPhone], et qu’il faut le brûler », alors que la question provenait d’un propriétaire d’entreprise qui disait qu’il était « crucial pour [ses] affaires ».

Un jugement controversé de 2015 aurait indiqué aux ambulanciers de l’organisation ultra-orthodoxe United Hatzalah que, sur les lieux d’une attaque terroriste, ils devaient soigner les victimes blessées avant de traiter les terroristes qui ont mené l’assaut, même si cela signifiait les laisser mourir. Cette décision est intervenue alors que l’Association médicale israélienne était aux prises avec cette question en se fondant sur le principe de « charité bien ordonnée commence par soi-même » pour justifier que les professionnels de la santé traitent les victimes en premier.

En 2016, Kanievsky a autorisé la consommation de cannabis médical à Pessah, dans la mesure où celle-ci n’enfreint pas la loi du pays.

En 2017, il a statué que le signalement d’un abus sexuel sur un enfant à la police sans avoir à consulter au préalable une autorité rabbinique était « logique », car il s’agit de sauver une autre personne. Cette décision a été considérée comme une étape importante dans la lutte contre les abus dans le monde ultra-orthodoxe qui évite toute intervention extérieure dans la vie communautaire.

Le rabbin Chaim Kanievsky (devant à droite) et le rabbin Gershon Edelstein (devant à gauche) lors d’u rassemblement de YaHadout HaTorah, le 25 octobre 2018 (Crédit : Aharon Krohn/Flash90)

Au début de la pandémie de COVID-19, le rabbin Kanievsky a fait l’objet de vives critiques pour sa gestion de la crise. Il a fait la Une des journaux le 12 mars 2020 lorsque, malgré les appels du bureau du Premier ministre et de la police israélienne, il a insisté pour que les yeshivot et les écoles restent ouvertes, défiant ainsi les appels du gouvernement à les fermer, et a rendu une directive religieuse déclarant que « l’annulation de l’étude de la Torah est plus dangereuse que le coronavirus ». À l’époque, il y avait 200 cas actifs de coronavirus dans le pays et aucun décès.

Il a changé de cap deux semaines plus tard, alors que les infections se comptaient par centaines chaque jour et que sa ville natale de Bnei Brak connaissait une contamination généralisée, en ordonnant aux fidèles de prier individuellement et de respecter les règles sanitaires. Il a également décidé que les gens pouvaient transgresser le Shabbat en répondant à leur téléphone – une action autorisée uniquement dans les cas où des vies sont en jeu – afin d’obtenir les résultats des tests de dépistage du virus.

Plus tard au cours de la pandémie, il a été à nouveau critiqué pour avoir déconseillé aux étudiants de yeshiva de subir des tests de dépistage pour le COVID-19 après un contact avec un porteur du virus connu, en disant que cela les empêcherait de poursuivre leurs études.

Mais le rabbin Kanievsky était également un fervent partisan de la vaccination, et sa famille et lui-même ont même reçu des menaces de la part de militants antivax après qu’il s’est dit favorable à la vaccination des enfants de 5 à 11 ans contre le coronavirus.

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