Décès du rabbin Meïr Mazuz, connu pour ses positions homophobes et radicales
Benjamin Netanyahu, entre autres élus de la coalition, ont salué le rabbin, qui avait attribué la responsabilité de la COVID-19 et de la catastrophe de Meron à l'homosexualité

Le rabbin Meïr Mazuz, chef religieux ultra-orthodoxe séfarade connu pour ses propos homophobes incendiaires, est décédé samedi à Bnei Brak, à l’âge de 80 ans.
Mazuz aurait passé ses derniers jours à l’hôpital, où son état s’est aggravé jusqu’à son décès.
Né en Tunisie en 1945, Mazuz avait immigré en Israël en 1971 après l’assassinat de son père, l’un des dirigeants de la communauté juive tunisienne. La même année, il avait fondé avec ses frères la yeshiva Kisse Rahamim.
Mazuz était admiré au sein de la communauté ultra-orthodoxe pour ses enseignements théologiques novateurs et les divers établissements d’enseignement religieux qu’il avait fondés.
En dehors des cercles ultra-orthodoxes – ou haredim -, Mazuz était surtout connu pour ses relations avec des politiciens israéliens d’extrême droite.
Il était un partisan de l’ancien leader du Shas, Eli Yishaï, et de son parti Yahad, aujourd’hui dissous. Ces dernières années, il avait soutenu le parti Yahadout HaTorah, le Shas sous la direction de son actuel leader, Aryeh Deri, ainsi que le parti d’extrême droite Otzma Yehudit, dirigé par Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale.

Mazuz avait également apporté son soutien à Shlomo Karhi, ministre des Communications et disciple, lors des dernières primaires du Likud, le parti au pouvoir.
Des politiciens de droite ont rendu hommage à Mazuz sur les réseaux sociaux après l’annonce de son décès.
« J’ai eu le privilège d’entretenir une relation étroite avec [Mazuz], d’écouter ses conseils, d’être béni par sa présence et de recevoir ses bénédictions », a écrit Ben Gvir sur le réseau social X.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a également rendu hommage à Mazuz sur X, écrivant : « J’ai eu le privilège de rencontrer et de m’entretenir avec le rabbin Mazuz, et j’ai toujours été impressionné par son intelligence, sa sagesse et son humilité. »
Mazuz a souvent attiré l’attention des médias tout au long de sa carrière pour ses propos incendiaires, en particulier à l’encontre des homosexuels.
Après avoir initialement déclaré qu’il pensait que la COVID-19 n’atteindrait pas Israël car le mode de vie halakhique (qui suit les règles de la loi juive orthodoxe, ou halakha) offrait aux Juifs une protection divine contre la pandémie, Mazuz avait ensuite imputé l’entrée du virus dans le pays aux Gay Prides organisées dans le pays.
En 2023, il avait estimé qu’Amir Ohana, un député homosexuel du Likud qui venait d’être nommé président de la Knesset, était « contaminé ».
Il avait également insinué que l’orientation sexuelle d’Ohana avait conduit à la tragédie de Meron en 2021, au cours de laquelle 45 hommes et garçons ultra-orthodoxes avaient trouvé la mort lors d’une bousculade. À l’époque, Ohana occupait le poste de ministre de la Sécurité publique et supervisait les policiers qui avaient autorisé les festivités de Lag BaOmer sur la tombe du rabbin Shimon Bar Yochaï.

En 2018, Mazuz avait publiquement déclaré que les personnes ouvertement homosexuelles ne pouvaient pas participer à un minyan, le quorum de dix Juifs adultes nécessaire pour certaines prières.
En 2015, il avait imputé une série d’attentats terroristes palestiniens meurtriers aux marches des fiertés, plusieurs mois après qu’un extrémiste haredi eut poignardé à mort une jeune fille de 15 ans lors de la Gay Pride de Jérusalem.
En 2022, Mazuz avait qualifié Yaïr Lapid, alors ministre des Affaires étrangères, et Avigdor Liberman, alors ministre des Finances, ainsi que « tous leurs amis » du gouvernement précédent de « traîtres à leur peuple » et de « pires que les nazis ». Il avait affirmé que le gouvernement précédent avait cherché à « étouffer les étudiants de la Torah » tout en « donnant autant que possible aux Arabes ».
Mazuz avait également apporté son soutien en 2023 à Baruch Goldstein, le médecin juif qui avait tué vingt-neuf fidèles palestiniens en prière à Hébron en 1994. Il affirmait que ce massacre avait empêché une catastrophe, car « les Arabes cachaient des haches, des fusils et des couteaux sous leurs tapis de prière. Le danger était grand. Ce Juif nous a sauvés ».