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Des familles endeuillées fustigent la démolition de la base de Nahal Oz

Selon le père de Roni Eshel, il avait été promis que les bâtiments seraient préservés en tant que mémorial ; Tsahal suspend la procédure au profit d'un dialogue plus approfondi

Des bougies commémoratives brûlant sur les bureaux calcinés de ce qui fut le centre de commandement de la base de Nahal Oz, le 23 février 2024. (Crédit : Autorisation ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)
Des bougies commémoratives brûlant sur les bureaux calcinés de ce qui fut le centre de commandement de la base de Nahal Oz, le 23 février 2024. (Crédit : Autorisation ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)

Les parents des tazpitaniyot – ou soldates de surveillance de l’armée israélienne – assassinées à la base militaire de Nahal Oz le 7 octobre ont accusé Tsahal de détruire des preuves relatives au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas et d’agir contre leurs souhaits après avoir découvert – par hasard – que l’armée prévoyait de démolir les bâtiments concernés, contrairement à ce qui leur avait été promis.

Les parents des tazpitaniyot n’ont pas été officiellement informés du projet de démolition des bâtiments de la base afin de la réhabiliter, ont rapporté les médias israéliens mardi. Ils l’ont découvert par hasard.

Soixante-six soldats ont été tués sur la base de Nahal Oz, à proximité de la frontière nord de la bande de Gaza avec Israël, lorsque le Hamas a pris d’assaut le sud du pays le 7 octobre. Sur ce total, quinze étaient des soldates de surveillance. Sept autres tazpitaniyot ont été prises en otage, dont la caporale Ori Megidish, qui a été secourue dans les premiers jours de la guerre et a depuis réintégré le service actif. Une autre, la caporale Noa Marciano, a été déclarée morte en novembre.

Eyal Eshel, le père de la sergente Roni Eshel, a déclaré que les travaux de construction effectués sur la base étaient en contradiction directe avec les promesses faites aux familles.

Partageant en ligne des images des travaux en cours, Eshel a déclaré que la vue des démolitions « brisait mon cœur en morceaux ».

« Malgré le fait que le Premier ministre [Benjamin Netanyahu] nous ait personnellement promis que la base deviendrait un site commémoratif, ils ont commencé aujourd’hui à démanteler la base où Roni et ses camarades ont été brûlés vif alors qu’ils criaient dans la radio », a-t-il écrit sur le réseau social X.

« On nous a promis que l’endroit serait préservé […] Tout s’effondre sous nos yeux. »

Sigal Price, mère de la sergente-chef Noa Price, a écrit sur Facebook qu’en démolissant les bâtiments de la base de Nahal Oz, Tsahal détruisait les bons moments que sa fille a vécus tout au long de son difficile service militaire.

« Ma Noa, ils t’ont enlevée à nous en ce lieu le 7 octobre 2023, et aujourd’hui ils ont également emporté les souvenirs de la vie que toi et tes amis avez partagée en ce lieu », a-t-elle écrit.

« Ils ne veulent pas que nous nous souvenions de la vie que vous avez créée ici, de votre héritage qui consistait en une véritable amitié, de la joie, des repas partagés, des célébrations et, par-dessus tout, de l’amour et de l’intérêt pour les autres et pour l’endroit que vous appeliez ‘votre maison’. »

Avant le 7 octobre, de nombreuses soldates stationnées sur la base avaient averti leurs supérieurs d’activités suspectes de l’autre côté de la frontière de Gaza, mais leurs inquiétudes sont restées lettre morte, et les informations rapportées n’avaient pas été transmises aux hauts responsables.

Au cours des derniers mois, leurs parents ont créé le forum « Their Voice – The Surveillance Soldier Families », par l’intermédiaire duquel ils se sont engagés à lutter pour la mise en place d’une commission d’enquête publique sur les défaillances qui ont conduit à ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah.

Dans une déclaration commune publiée mardi, les parents se sont inquiétés du fait que la démolition pourrait ne pas avoir été simplement ordonnée dans le cadre d’un plan visant à rendre la base opérationnelle, mais qu’elle a été intentionnellement effectuée pour dissimuler les preuves entourant les massacres et l’incapacité à les empêcher.

« Rien n’est une coïncidence, des preuves sont occultées avant les enquêtes et avant la commission d’enquête de l’État », ont-ils déclaré, selon la Douzième chaîne. « On ne peut s’empêcher de se demander comment il sera possible d’enquêter en profondeur sur ce qui s’est passé sur la base, lorsque les preuves qui restent sur les bâtiments qui racontent l’histoire disparaissent. »

Les familles des soldates israéliennes qui ont été tuées par des terroristes du Hamas à l’avant-poste de surveillance de Nahal Oz le 7 octobre, s’adressent à la presse devant la base militaire de Nahal Oz, située à proximité de la frontière israélienne avec la bande de Gaza, le 17 juillet 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

« Nous comprenons que l’armée a des besoins et que la base doit être réhabilitée, mais il est possible de faire les deux », ont déclaré les parents à propos de la nécessité de préserver les souvenirs de leurs filles.

« L’armée s’est mise d’accord avec nous sur la question de la préservation de la base et de l’héritage des soldats qui y sont tombés, mais dans la pratique, elle ne nous a laissé que le souvenir de la mort. Tous les souvenirs de la vie nous ont été enlevés aujourd’hui. »

S’adressant à la Douzième chaîne, une source militaire anonyme a déclaré que les travaux de construction étaient effectués pour résoudre les problèmes de sécurité identifiés à la suite des massacres perpétrés par le groupe terroriste palestinien.

La source a toutefois ajouté que si certains des sites du pogrom étaient démolis, d’autres bâtiments étaient préservés afin de servir de mémorial aux soldats, conformément à un accord conclu avec les familles endeuillées.

Dans un communiqué adressé à la Douzième chaîne à la suite de ces critiques, Tsahal a déclaré interrompre les travaux de construction « dans l’attente d’un dialogue avec les familles endeuillées ».

« Les travaux ne concernent pas la salle des opérations ni l’abri, conformément aux directives du chef d’état-major », poursuit le communiqué.

« Tsahal partage la douleur des familles endeuillées et des familles des otages et continuera à les accompagner. »

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