Israël en guerre - Jour 496

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Des rabbins sionistes religieux appellent à renoncer à l’accord « dangereux » sur les otages

Des religieux proches des membres de l'extrême-droite de la coalition affirment que le risque posé par un accord prime sur l'impératif de faire libérer les captifs ; Gafni de Yahadout HaTorah affirme le contraire

Le rabbin Shmuel Eliyahu lors d'une fête de Lag BOmer à Safed, le 26 mai 2024. (Crédit : David Cohen/Flash90)
Le rabbin Shmuel Eliyahu lors d'une fête de Lag BOmer à Safed, le 26 mai 2024. (Crédit : David Cohen/Flash90)

Plusieurs rabbins de premier plan, qui appartiennent à la communauté sioniste religieuse de droite, ont dénoncé la possibilité d’un accord sur les otages avec le Hamas, lundi, affirmant dans une lettre ouverte que tout arrangement prévoyant le retrait des troupes israéliennes à Gaza et des échanges de prisonniers – otages contre détenus palestiniens incarcérés au sein de l’État juif pour des raisons de sécurité – mettrait en péril les Israéliens.

La lettre – avec, parmi ses signataires, le grand rabbin de Ramat Gan, le rabbin Yaakov Ariel, et des membres de la ligne dure, comme les leaders pro-implantation Dov Lior et Elyakim Levanon ou le grand rabbin de Safed, Shmuel Eliyahu – pourrait porter un nouveau coup aux familles d’otages et à leurs soutiens qui espèrent que le flanc droit de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu acceptera enfin un accord, si des arrangements peuvent être trouvés avec le Hamas.

Le Bureau de Netanyahu a annoncé, dimanche soir, qu’il avait donné pour instruction à l’équipe chargée des négociations sur un potentiel accord qui ouvrirait la porte à la remise en liberté des otages de se rendre, dès jeudi, à de nouvelles discussions, ce qui indique qu’aucun accord n’aura été conclu lorsque le Premier ministre prendra la parole devant le Congrès, mercredi. Il a eu « des discussions en profondeur » sur les pourparlers avant son départ pour Washington en présence de ses négociateurs et de hauts-responsables de la sécurité et il devrait réclamer, à Washington, un soutien à un positionnement israélien « durci » sur la base de quatre conditions « non-négociables » qu’il veut imposer – avec des demandes plus sévères concernant certains éléments de la proposition israélienne dont la teneur avait été dévoilée à la fin du mois de mai.

« Le prix exigé pour relâcher les otages met en danger tous les Israéliens – jeunes, moins jeunes, les femmes », note la lettre écrite par les rabbins. « Avec, par exemple, la libération de tous ces monstres dangereux, ce qui permettra au Hamas de reconstruire son armée qui s’est effondrée, mais avec aussi le retrait de l’armée de secteurs stratégiques et l’arrêt des combats avant même que le Hamas ne soit vaincu ».

La lettre ouverte affirme que les dangers posés par l’accord priment sur l’impératif juif d’obtenir la remise en liberté des captifs. Il resterait 116 otages encore détenus par le Hamas sur les 251 personnes qui avaient été kidnappées lors du pogrom du 7 octobre. Parmi eux, les corps sans vie de captifs dont la mort a été confirmée par Tsahal.

« Nous disons sous forme de suggestion à nos leaders que c’est Dieu qui donnera la bonne voie à suivre sur la manière d’échanger les otages tout en assurant que le bien-être et l’existence continue de l’État d’Israël », poursuit la missive.

Le chef du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, salue ses partisans à son siège de campagne de Jérusalem après la fin du vote pour les élections nationales avec, à sa gauche, le rabbin Dov Lior, le 2 novembre 2022. (Crédit : Jalaa MAREY / AFP)

Les 18 signataires auraient une forte influence sur les partis d’extrême-droite Hatzionout HaDatit et Otzma Yehudit, au sein de la coalition au pouvoir de Netanyahu. Les chefs des deux factions ont indiqué qu’ils pourraient quitter le gouvernement si un accord « imprudent » avec le Hamas devait être finalisé, compliquant les négociations alors que les captifs se trouvent dans les geôles du groupe terroriste depuis maintenant presque dix mois.

En contraste avec ces rabbins, le député Moshe Gafni, à la tête de l’une des deux factions qui constituent la formation ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, a exprimé lundi son soutien à la conclusion immédiate d’un accord garantissant la libération des otages et ce, à n’importe quel prix. Il a déclaré que le principe juif de sauvetage des captifs était « l’un des commandements les plus importants de la Torah, si ce n’est le plus important ».

« Nous sommes favorables à la conclusion d’un arrangement en vue de la libération des otages, de tous les otages et nous voulons qu’ils reviennent maintenant », a déclaré le politicien influent, des propos qui ont été enregistrés et diffusés par la Douzième chaîne.

L’enregistrement aurait été réalisé pendant un entretien de Gafni avec cinq proches d’otages, dans la matinée de lundi.

Le député Moshe Gafni dirigeant une réunion de la commission des Finances, à la Knesset, à Jérusalem, le 8 juillet 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Notre positionnement est le suivant – je vous le dis ici, dans cette pièce, entre ces quatre murs et je le dis au Premier ministre : Notre positionnement, c’est qu’aujourd’hui, nous devons faire relâcher les otages indépendamment du prix à payer », a-t-il affirmé.

Les discussions visant à garantir la mise en place d’un cessez-le-feu dans la bande et à obtenir la remise en liberté des otages ont fait naître un optimisme croissant, avec le secrétaire d’État Antony Blinken qui a dit, vendredi, que « nous sommes dans les derniers mètres » des pourparlers.

Eli Cohen, ministre de l’Énergie et membre du cabinet de sécurité, a déclaré dans un entretien accordé dimanche à la Douzième chaîne qu’un accord pourrait être signé dans les deux prochaines semaines.

Pendant le week-end, huit membres du propre parti du Likud de Netanyahu ont expliqué qu’ils refuseraient de soutenir la proposition actuelle. Dans un courrier adressé au Premier ministre, les députés ont indiqué que « tout accord incluant le retrait de nos forces de leurs positions actuelles, à Gaza, équivaudrait à une défaite totale ».

Ils ont plus précisément mis en garde contre le retrait du Corridor Philadelphi qui, selon Israël, est utilisé par le Hamas pour faire entrer des armes à Gaza. Amit Halevi, parlementaire élu sous l’étiquette du Likud, qui est l’un des signataires, a indiqué au Times of Israel, dimanche, qu’il ne fera pas « partie d’une coalition qui enlèvera nos soldats du Corridor de Philadelphi. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’adressant aux journalistes avant de s’envoler pour les États-Unis, à l’aéroport Ben Gurion, le 22 juillet 2024. (Crédit : Lazar Berman/Times of Israel)

Le contrôle du Corridor Philadelphi est l’une des quatre conditions « non-négociables » qui ont été annoncées par Netanyahu, le 7 juillet. Les trois autres sont qu’Israël puisse reprendre les combats jusqu’à ce que ses objectifs de guerre soient atteints ; que les Palestiniens armés soient interdits du nord de la bande et qu’Israël « optimise le rapatriement des otages vivants qui seront libérés de captivité » par le groupe terroriste.

Un officiel israélien a confié au site Walla que Netanyahu avait eu « des discussions en profondeur » sur les pourparlers pendant quatre heures, dimanche, en présence de ses négociateurs et de hauts-responsables de la sécurité. Le Premier ministre a donné pour instruction à sa délégation de ne pas aller plus loin dans ses demandes et de respecter la proposition faite par Israël, le 27 mai, une proposition qui avait été personnellement endossée et présentée par Biden dans un discours prononcé en date du 31 mars – proposition qui comprend un retrait graduel des soldats israéliens de la bande de Gaza en plus d’un échange de prisonniers (otages contre détenus palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité nationale en Israël) – et d’un plan de sortie de guerre.

Dimanche, le ministre de la Défense Yoav Gallant a salué la décision prise par Netanyahu de revenir à la table des négociations après presque deux semaines.

« Il y a une fenêtre d’opportunité limitée concernant un accord de remise en liberté des otages », a écrit Gallant sur X, anciennement Twitter. « Même s’il y a encore des désaccords, l’establishment de la sécurité tout entier vous soutient dans votre mission qui vise à trouver un arrangement ».

Des manifestants anti-gouvernement manifestant devant la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, le 18 juillet 2024. (Crédit : Charlie Summers/Times of Israel)

L’armée israélienne a confirmé, lundi, la mort de deux nouveaux otages qui se trouvaient dans les geôles du Hamas à Gaza. Après cette nouvelle information, les familles ont encore répété qu’il était urgent d’obtenir la libération des captifs maintenus en détention dans la bande.

Alex Dancyg, 75 ans et Yagev Buchshtav, 35 ans, auraient été gardés prisonniers ensemble par le groupe terroriste du Hamas à Khan Younès où ils auraient perdu la vie il y a plusieurs mois, lorsque l’armée israélienne y menait des opérations, a noté Tsahal.

Les militaires ont dorénavant confirmé le décès de 44 des 116 otages qui se trouvent encore à Gaza depuis le 7 octobre. Le groupe avait kidnappé 251 personnes pendant le pogrom qu’il avait commis dans le sud d’Israël – les hommes armés avaient massacré près de 1 200 personnes, déclenchant ainsi la campagne militaire à Gaza dont l’objectif est de faire libérer les otages et de détruire le groupe terroriste. Le Hamas détient également deux civils israéliens qui étaient entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et 2015, ainsi que les corps sans vie de deux soldats, qui avaient été tués pendant l’opération militaire de 2014.

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