Eizenkott fustige Bennett qui accuse les soldats de Tsahal « d’arrêter de gagner »
Le ministre de l'Education a accusé l'armée de trop se préoccuper des aspects légaux et de manquer à son devoir de guerre
Les critiques de Naftali Bennett, chef du parti HaBayit HaYehudi, à l’encontre de l’avocat général de l’armée israélienne, qui, a-t-il dit, a empêché les soldats d’aller en guerre, lui ont valu de sérieuses remontrances de la part du chef d’Etat-major.
Durant une conférence de presse à la Knesset, au cours de laquelle il a annoncé revenir sur son ultimatum de démissionner du gouvernement si le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne le nommait pas à la Défense, Bennett a évoqué la « crise sécuritaire » du pays qui « a arrêté de gagner » depuis la seconde guerre du Liban en 2006.
Ces propos lui ont valu de rares critiques de la part du chef d’Etat-major Gadi Eizenkott, qui, habituellement, ne commente pas les discours des politiciens. Au début d’un meeting avec l’état-major, il a soutenu l’avocat général de Tsahal, le général de division Sharon Afek.
« L’avocat général de l’armée fait partie de la force de de l’armée israélienne. Il se tient aux côtés des commandants et des combattants pour mener à bien leurs objectifs opérationnels et gagner sur le champ de bataille », a déclaré Eizenkott dans un communiqué diffusé par son bureau à la presse.
« Le général de division Sharon Afek a rempli ses fonctions avec professionnalisme et excellence, et il est respecté au sein de l’armée et par [la société civile] », a ajouté Eizenkott.
Le chef d’Etat-major a demandé à ce que l’armée israélienne soit ‘tenue à l’écart du débat politique ».*
Le porte-parole de l’armée Ronen Manelis a fustigé le ministre de la Défense Avigdor Liberman, qui a qualifié la stratégie de l’armée à Gaza de « fragile »
« Quiconque estime que l’opération menée par l’armée la semaine dernière était fragile, n’y comprend rien », a déclaré Manelis au début d’une conférence à Eilat.
« La plupart des citoyens israéliens n’en connaissent pas les détails », a-t-il ajouté, envoyant un message similaire à celui du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour expliquer sa décision de ne pas lancer d’opération militaire à Gaza, ce qui a engendré la démission de Liberman la semaine dernière.
« Je comprends que l’on s’attend à ce que l’on lance une incursion terrestre, mais la dernière chose à dire, c’est que l’usage de notre force était faible », a déclaré Manelis.
Le bureau du président du parti HaBayit HaYehudi a fait savoir que Bennett ne s’excusera pas pour avoir dit que l’avocat général de l’armée israélienne a empêché les soldats de s’acquitter de leur devoir de guerre, et ce, malgré les critiques du chef d’Etat-major.
« Il n’a pas l’intention de s’excuser ni de se rétracter », a déclaré un porte-parole du parti. « Il estime que nous nous préoccupons de trop d’aspects juridiques, et que cela porte atteinte aux opérations et aux combattants. »
Durant son discours, Bennett a déploré le fait que l’armée était trop préoccupée par les aspects légaux de la guerre pour combattre correctement. « Nos combattants craignent plus l’avocat général qu’ils ne craignent [le chef du Hamas] Yahya Sinwar à Gaza », a-t-il dit.
Le Premier ministre a répondu aux propos de Bennett dans un tweet succinct affirmant que « les soldats de l’armée israélienne n’ont peur de personne ».
חיילי צה״ל לא מפחדים מאף אחד
— Benjamin Netanyahu – בנימין נתניהו (@netanyahu) November 19, 2018