Liens entre le Qatar et le cabinet du Premier ministre: Netanyahu veut porter plainte contre Yaalon
Un embargo, en vigueur pendant 30 jours, a par ailleurs interdit la publication de tout détail de l'enquête, y compris les références aux informations publiées par les médias étrangers
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé qu’il allait poursuivre son ancien ministre de la Défense Moshe Yaalon suite à des propos tenus par ce dernier qui a laissé entendre que le Premier ministre avait reçu de l’argent du Qatar, dans le cadre d’une enquête consacrée à des liens présumés entre Doha et plusieurs officiels qui travaillent au bureau du Premier ministre.
Dans un interview accordée à la chaîne publique Kan, Yaalon avait ainsi laissé entendre qu’il y avait des « des informations non-prouvées » qui provenaient de documents appartenant aux services de renseignement émiratis et qui révélaient « que le Premier ministre avait également reçu 15 millions de dollars en 2012 et, en 2018, 50 millions de dollars du Qatar ».
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Netanyahu a accusé Yaalon de propager « un mensonge digne de mépris », avertissant ce dernier qu’il a « décidé de ne plus garder le silence ».
Il a a affirmé que les propos tenus par Yaalon entraient dans le cadre d’une vaste « campagne de menaces d’extorsion » lancée à son encontre et à l’encontre de sa famille, ajoutant que cette campagne ne l’empêcherait pas « de continuer à prendre les bonnes décisions pour la sécurité de notre pays ».
« Je vais vous dire une chose : je n’ai rien reçu du Qatar, mais je recevrai quelque chose de Bogie », a-t-il poursuivi, utilisant le surnom donné à Yaalon. « Ce n’est que le début ».
De plus, dans la matinée, la Cour de justice de Rishon Lezion a imposé aux médias un embargo total sur l’enquête menée par l’unité spéciale de la police chargée de la lutte contre la criminalité, Lahav 433, sur les liens présumés entre le Qatar et des fonctionnaires travaillant au cabinet du Premier ministre.
L’embargo, en vigueur pendant 30 jours, interdit la publication de tout détail de l’enquête, y compris des actions telles que l’interrogatoire des suspects et les conclusions de ces interrogatoires.
Le tribunal a également stipulé que les détails ne pouvaient pas être non plus être publiés sur les réseaux sociaux et que les médias israéliens ne pouvaient pas citer de détails sur l’enquête publiés par les médias étrangers, ni diriger leurs lecteurs vers ces reportages, ni même faire allusion de quelque manière que ce soit aux détails de l’enquête.
La procureure générale Gali Baharav-Miara a ordonné le mois dernier une enquête sur « le lien entre les fonctionnaires travaillant au cabinet du Premier ministre et les fonctionnaires liés à l’État du Qatar ».
Cette décision fait suite aux révélations selon lesquelles l’ancien porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Eli Feldstein, qui a été accusé d’avoir porté atteinte à la sécurité nationale dans une affaire de vol et de fuite de documents classifiés de l’armée israélienne, travaillait pour le Qatar par l’intermédiaire d’une société internationale engagée par Doha pour fournir aux grands journalistes israéliens des articles favorables au Qatar.