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En Arabie saoudite, le virage pragmatique du prince héritier avec l’Iran

La ligne d'action saoudienne est claire : apaiser les tensions à l'étranger pour se concentrer sur les réformes économiques et sociales dans le pays

Le prince héritier Mohammed ben Salmane à Washington, le 22 mars 2018. (Crédit :  AP Photo/Cliff Owen)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane à Washington, le 22 mars 2018. (Crédit : AP Photo/Cliff Owen)

Après avoir un jour qualifié le guide suprême iranien de « nouvel Hitler » du Moyen-Orient, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane vient de donner le feu vert à un accord de réconciliation avec l’Iran, en vue d’un « Moyen-Orient prospère ».

Alors ministre de la Défense âgé de 29 ans, le jeune prince avait, à la tête d’une coalition régionale, lancé en 2015 une offensive au Yémen, en appui aux forces pro-gouvernementales, contre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran. Aujourd’hui, il mène des pourparlers en coulisses qui pourraient aboutir au retrait des forces d’Arabie saoudite de ce conflit.

Mohammed ben Salmane a aussi œuvré pour résoudre des différends avec le Qatar ou la Turquie, et a même proposé son pays pour une médiation dans la guerre en Ukraine.

Des analystes voient là une évolution du prince héritier, trublion imprévisible devenu à 37 ans un homme de pouvoir pragmatique.

L’accord annoncé le 10 mars avec l’Iran afin de rétablir les relations diplomatiques rompues en 2016, témoigne « d’un changement d’approche », « d’une maturité et d’une compréhension plus réaliste des politiques menées par les puissances régionales », relève Umar Karim, expert de l’Arabie saoudite à l’université britannique de Birmingham.

Si la réouverture des ambassades est prévue début mai, il est encore trop tôt pour dire si ces mesures d’apaisement porteront leurs fruits.

Des responsables saoudiens œuvrent parallèlement à un rapprochement avec le régime syrien de Bachar al-Assad, après une décennie d’isolement diplomatique dont Ryad s’est affiché comme le principal moteur.

Le président syrien Bashar el-Assad, à gauche, s’entretenant avec Mansour ben Zayed Al Nahyan, vice-Premier ministre et ministre des Affaires présidentielles des Émirats arabes unis, à Dubaï, aux Émirats arabes unis, le 18 mars 2022. (Crédit : La présidence syrienne via AP)

La ligne d’action saoudienne est claire : apaiser les tensions à l’étranger pour se concentrer sur les réformes économiques et sociales dans le pays. « Notre vision est celle d’un Moyen-Orient prospère, parce que sans un développement de la région avec le vôtre, il y a des limites à ce que vous pouvez réaliser », explique un responsable saoudien.

Une « vision » menacée

Les réformes menées à l’intérieur du royaume ultra-conservateur ont aidé Mohammed ben Salmane à polir son image extérieure. Sous sa directive, l’Arabie saoudite a autorisé les femmes à conduire, ouvert des cinémas et commencé à délivrer des visas touristiques.

Son riche fonds souverain a multiplié les investissements, du club de football de Newcastle United à la multinationale Nintendo, et son vaste programme de réformes « Vision 2030 » vise à rendre le royaume, premier exportateur mondial de brut, moins dépendant des énergies fossiles.

Mais les inquiétudes pour les droits humains persistent, en particulier après l’assassinat par des agents saoudiens du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul en 2018.

Des responsables saoudiens ont aussi reconnu que des menaces contre la sécurité, venant en particulier d’Iran, pouvaient mettre en danger « Vision 2030 ».

En 2019, des attaques contre des installations pétrolières saoudiennes, revendiquées par les rebelles Houthis, avaient temporairement réduit de moitié la production de brut du royaume. Ryad et Washington avaient accusé Téhéran, qui avait démenti.

Cet épisode a marqué un tournant, incitant l’Arabie saoudite à une attitude plus conciliante, estiment des analystes.

Les responsables saoudiens avaient été très déçus de la réponse tiède des Etats-Unis qui, selon Ryad, mettait en danger le compromis « sécurité contre pétrole », pilier du partenariat entre les deux pays depuis des décennies.

« Les responsables saoudiens nous ont dit ‘Nous devons nous concentrer sur les méga-projets' », raconte un diplomate d’un pays arabe en poste à Ryad.

« Si un seul missile frappe (la mégalopole futuriste en construction) NEOM ou (le centre artistique en projet) AlUla, il n’y aura pas d’investissement ou de tourisme », confie-t-il.

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