Ivanka Trump dénonce les menaces contre les centres communautaires juifs
Pour la 4e fois en 5 semaines, des centres communautaires ont été évacués après des menaces à la bombe dans le Minnesota, le Texas, le Wisconsin, l'Alabama et d'autres états
Une douzaine de centres juifs à travers les Etats-Unis ont reçu des alertes à la bombe nécessitant leur évacuation lundi, ont annoncé les organisations juives et les autorités.
Ces menaces téléphoniques proférées à l’encontre de onze sites différents portent à 69 le nombre total des incidents de ce genre survenus depuis janvier dans 27 états américains et une province canadienne, selon l’Association des centres communautaires juifs d’Amérique du Nord (JCC).
Les centres communautaires de St. Paul, Minnesota, Houston, Texas, Milwaukee, Wisconsin et Birmingham, Alabama, ont reçu des menaces.
Les coups de téléphone indiquant la présence d’une bombe dans les centres ont été passés lundi matin. Il n’a pas été précisé s’ils étaient enregistrés ou en direct.
« Il semble que cela soit le même responsable » que dans les autres incidents, a déclaré à JTA Paul Goldenberg, le directeur du Secure Community Network, affilié des Fédérations juives d’Amérique du Nord qui conseille les associations et institutions juives sur leur sécurité.
Goldenberg a indiqué que certains centres avaient été évacués, mais pas tous.
« Les centres communautaires sont très bien équipés pour gérer cela », a-t-il déclaré.
Goldenberg n’a pas confirmé les centres concernés par les menaces, se contentant de dire qu’ils étaient dans tous les Etats-Unis et que son bureau « surveille la situation ».
Goldenberg a précisé que le fait que les menaces aient été proférées la journée du Presidents Day, jour férié aux Etats-Unis, quand plus de personnes peuvent être dans les bâtiments pendant la journée, ne semblait pas être un facteur influant sur les menaces.
L’ensemble des menaces reçues lundi étaient de fausses alertes, souligne le JCC, et la situation dans les centres communautaires est revenue à la normale.
Le FBI et le département de la Justice ont ouvert une enquête et l’administration du président Donald Trump a condamné ces actes.
« La haine et les violences motivées par la haine de toutes sortes n’ont pas leur place dans un pays fondé sur la promesse de la liberté individuelle, a déclaré un haut responsable. Le président a clairement et abondamment dit que ces actes sont inacceptables. »
La fille du président républicain, Ivanka Trump, qui est juive, a également dénoncé ces menaces. « Les Etats-Unis sont une nation fondée sur le principe de la tolérance religieuse. Nous devons protéger nos lieux de cultes et centres religieux. #JCC », a-t-elle réagi sur Twitter.
America is a nation built on the principle of religious tolerance. We must protect our houses of worship & religious centers. #JCC
— Ivanka Trump (@IvankaTrump) February 20, 2017
Un total de 48 centres communautaires juifs dans 26 états américains et une province canadienne ont reçu près de 60 menaces à la bombe en janvier. Le 18 janvier, 30 institutions juives d’au moins 17 états ont reçu des menaces à la bombe. Le 9 janvier, des menaces ont été reçues par 16 centres du sud et du nord-ouest du pays, entraînant l’évacuation de centaines de personnes. Toutes les menaces étaient fausses.
Dans le Missouri (sud), une centaine de tombes d’un cimetière juif de Saint Louis ont été profanées ce week-end, ont rapporté les médias locaux. Un chiffre que la police a refusé de confirmer.
Le ministre israélien de l’Education, Naftali Bennett, a répondu mardi matin à ces nouvelles menaces et au vandalisme du cimetière.
« Les alertes et les menaces à la bombe contre les centres communautaires juifs, ainsi que la profanation d’un cimetière juif, sont une agression contre la communauté juive américaine », a déclaré Bennett, qui est aussi ministre des Affaires de la diaspora.
Il a ajouté que « nous faisons confiance aux autorités pour faire tout en leur pouvoir pour appréhender les responsables de ces actes horrifiques et continuer à lutter contre toute manifestation d’antisémitisme. »
Selon un récent rapport du Southern Poverty Law Center, qui recense les actes racistes et lutte contre l’extrémisme, le nombre de groupes propageant la haine continue d’augmenter et atteint presque un pic historique, qu’il explique par la montée du « populisme de droite » qui s’est manifesté pendant la campagne présidentielle et a porté selon lui Trump à la victoire.