Israël en guerre - Jour 476

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France : la représentante de l’AP estime qu’Israël n’avait pas le droit de répondre à l’attaque du 7 octobre

Hala Abou-Hassira a accusé Israël d'infliger une « punition collective » à la population civile de Gaza, mais n'a pas mentionné le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas

Hala Abou Hassira, représentante de l'Autorité palestinienne en France, lors d'une audition par la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, le 20 novembre 2024. (Capture d'écran Youtube / LCP - Assemblée nationale)
Hala Abou Hassira, représentante de l'Autorité palestinienne en France, lors d'une audition par la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, le 20 novembre 2024. (Capture d'écran Youtube / LCP - Assemblée nationale)

« Génocide », « urbicide », « culturicide », « futuricide ». La représentante de l’Autorité palestinienne en France, Hala Abou-Hassira, n’a pas de mots assez graves pour accabler Israël dans le cadre de sa guerre contre le groupe terroriste du Hamas à Gaza.

Abou-Hassira a été auditionnée par la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale le 20 novembre 2024. Le même jour, les députés entérinaient la création d’un groupe d’amitié France-Palestine, malgré le fait qu’aucun des critères nécessaires à la création d’un tel groupe ne soit rempli.

Citant l’article 51 de la charte des Nations Unies, la représentante palestinienne a estimé que « chaque État a le droit à la légitime défense, mais dans le cadre d’un conflit international, dans le cadre étatique ».

Elle nie donc le droit d’Israël à la défense de sa population contre le terrorisme du Hamas.

D’ailleurs, bien qu’en introduction à son intervention, Abou-Hassira ait appelé au « recueillement pour toutes les victimes israéliennes, comme palestiniennes, comme libanaises », elle n’a pas eu un mot sur l’attaque meurtrière menée par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, élément pourtant déclencheur de la guerre en cours à Gaza.

Au contraire, elle a déclaré que « depuis le 7 octobre 2023, Israël cible et bombarde délibérément les hôpitaux, les écoles, les universités […] », laissant ainsi penser qu’Israël aurait déclenché la guerre sans aucune justification et trahissant le cours des événements.

Elle n’a d’ailleurs pas précisé que les terroristes du Hamas utilisent depuis le début de la guerre les infrastructures civiles pour mener ses attaques contre Israël et se cacher parmi la population civile, utilisée comme bouclier humain.

Illustration : Un Palestinien portant une fillette avec un bandeau du groupe terroriste palestinien du Hamas sur lequel on peut lire  » les Brigades Ezzedine al-Qassam « , tandis que d’autres arborent des drapeaux du Hamas, alors qu’ils protestent contre l’élimination du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, à Ramallah, en Cisjordanie, le 31 juillet 2024. (Crédit : Nasser Nasser/AP)

« Israël a décidé d’imposer une punition collective sur la population civile de la bande de Gaza, avec l’intention déclarée publiquement de détruire 2,2 millions de Palestiniens », a-t-elle préféré dire.

Abou-Hassira a parlé de « génocide » à Gaza en évoquant les nombres de
« 45 000 vies palestiniennes assassinées, […] 10 000 encore sous les décombres », citant les chiffres du ministère de la Santé de Gaza contrôlé par le Hamas, qui ne font pas de distinction entre les terroristes et les victimes civiles collatérales. Israël affirme avoir tué quelque 17 000 terroristes. Le Hamas est, par ailleurs, accusé de gonfler le nombre des victimes civiles et d’y inclure les Palestiniens tués par les roquettes tirées par les factions terroristes qui retombent dans la bande.

Elle estime que « l’intention génocidaire » d’Israël n’est plus à prouver. L’intention est une notion délicate qui, d’après la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, distingue le crime de génocide des autres crimes contre l’humanité.

Abou-Hassira a notamment cité les propos de l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant qui, le 9 octobre 2023, avait déclaré « Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence ».

Elle a ajouté ceux du ministre du Patrimoine, Amichay Eliyahu, qui au mois de novembre 2023 avait dit que la guerre à Gaza pourrait se terminer rapidement en larguant une bombe atomique sur le territoire palestinien. Ces propos, immédiatement désavoués par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ne sauraient représenter la conduite du gouvernement israélien dans la guerre en cours.

Le député de HaTzionout HaDatit Amichay Eliyahu (Crédit : Dror Sithakol)

La procureur-générale Gali Baharav-Miara a récemment déclaré qu’elle renonçait à poursuivre Eliyahu et Gallant, entre autres, pour « incitation au génocide », sans toutefois fournir de raison à cette décision.

Lors de son audition par la Commission des Affaires étrangères, Hala Abou-Hassira a accusé Israël « d’utiliser la famine comme une arme de guerre ». Si le nombre de camions transportant de l’aide humanitaire a significativement diminué depuis le 7 octobre 2023, et a fluctué en fonction des opérations menées par Tsahal dans différentes zones de la bande de Gaza, les États-Unis ont régulièrement insisté auprès d’Israël pour que davantage d’aide humanitaire soit acheminée à Gaza. De nombreux camions sont par ailleurs pillés par le Hamas ou des familles de criminels connues une fois entrés dans la bande.

La représentante de l’Autorité palestinienne a relayé les accusations contre Israël d’utilisation du phosphore blanc, une arme chimique interdite par le droit international. Une information qui, pour l’heure, n’a pas été confirmée.

Interpellée au sujet des 101 otages israéliens toujours détenus par le Hamas à Gaza, Abou-Hassira a affirmé : « nous demandons la libération de tous les otages, palestiniens comme israéliens, sans exception, car tous se valent ».

Par ces propos, Hala Abou-Hassira semble mettre sur le même plan les 251 otages israéliens, parmi lesquels se trouvent des personnes âgées, des femmes et des enfants, capturés par le Hamas le 7 octobre 2023 et dont on sait qu’ils sont victimes de traitements inhumains d’un côté, et les prisonniers palestiniens détenus par Israël pour des actes terroristes d’un autre côté.

À ce sujet, la députée Caroline Yadan, représentante de la 8e circonscription des Français de l’étranger dont fait partie Israël, a interpellée Abou-Hassira sur la question du versement par l’Autorité palestinienne de salaires aux terroristes prisonniers par Israël et à leurs familles. Un « soutien nécessaire » à des familles « qu’on ne peut pas laisser dans la rue », a estimé la représentante palestinienne.

La députée des Français de l’étranger Caroline Yadan, lors d’une audition par la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, le 20 novembre 2024. (Capture d’écran Youtube / LCP – Assemblée nationale)

Mme Yadan s’est également interrogée sur la possibilité de la paix alors que de nombreuses incitations à la haine et à la violence contre les Juifs se retrouvent dans les manuels scolaires palestiniens. « Glorifier nos martyrs, c’est normal », a répondu Hala Abou-Hassira. « Toute nation glorifie ses martyrs […] on combat pour la liberté. Mais il n’y a aucun propos antisémite dans nos manuels scolaires. Moi j’invite à une étude des manuels scolaires israéliens, ou à une étude croisée des deux manuels ».

Du côté de la représentante palestinienne, les accusations contre Israël se sont poursuivies. « Nettoyage ethnique à Jérusalem-Est », « oppression coloniale et apartheid », « propagande de déshumanisation du peuple palestinien pour justifier les crimes de guerre » et « agression contre le peuple palestinien » sont imputés au « gouvernement le plus fasciste de l’histoire d’Israël ».

Et toujours aucun mot sur le pogrom du 7 octobre perpétré par le Hamas et qui a fait plus de 1 200 victimes dans le sud d’Israël. Lorsque celui-ci a été plusieurs fois rappelé par les députés de droite et d’extrême-droite, Abou-Hassira a martelé : « l’histoire n’a pas commencé le 7 octobre 2023 »,
« l’oppression contre la population palestinienne », elle, dure « depuis
76 ans ».

Alors qu’elle répondait à une question du député du Rassemblement national Sébastien Chenu, qui l’interrogeait sur son regard face aux appels à la destruction d’Israël qui sont parfois portés lors de manifestations pro-palestiniennes dans le monde occidental, Hala Abou-Hassira a tenu à rappeler la lettre de mutuelle reconnaissance signée par l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat, estimant que « l’État de Palestine reconnaît l’État d’Israël ».

Elle a ajouté que les deux dirigeants avaient « payé de leur vie pour vouloir cette paix ». Elle s’est par là faite l’écho d’une théorie selon laquelle Arafat aurait été empoisonné par Israël, alors que ce dernier est mort dans un hôpital de Paris après avoir été transféré en France pour soigner son état de santé en déclin. Yitzhak Rabin, lui, a été assassiné en 1994 par un extrémiste juif opposé au processus de paix engagé à Oslo l’année précédente.

Enfin, Hala Abou-Hassira a esquivé à plusieurs reprises des questions des députés relatives au rôle de l’Autorité palestinienne (AP) dans l’après-guerre, et en particulier les doutes exprimés par certains quant à la viabilité d’un projet porté par une AP gangrénée par la corruption et dont le président Mahmoud Abbas est aujourd’hui désavoué par une majorité de Palestiniens.

Tout cela n’a pas empêché Bruno Fuchs, le président de la Commission, de
« féliciter » Hala Abou-Hassira pour la « clarté de [sa] vision politique et la très grande humanité » dont elle a fait preuve.

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