Gabbay : Herzog restera chef de l’opposition si je gagne
Le candidat à la tête du Parti travailliste, qui n’est pas député, affirme que “la justice et la décence” exigent que l’ancien chef reste à la tête du groupe parlementaire

Avi Gabbay, l’un des deux candidats au deuxième tour de l’élection pour la tête du Parti travailliste, a déclaré jeudi que s’il gagnait lundi contre Amir Peretz, Isaac Herzog resterait chef de l’opposition.
Dans un communiqué, il a déclaré que « la justice et la décence conduisent à ce que [Herzog] reste à son poste, et je serais ravi qu’il l’accepte. »
Gabbay, considéré comme un outsider, a déclaré qu’Herzog avait été élu à la tête de l’opposition, ayant remporté 24 sièges pour le parti, et qu’il devait par conséquent rester à ce poste jusqu’à la prochaine élection générale.
Il a également souligné que « le poste de chef de l’opposition n’est pas une monnaie d’échange. »
Gabbay, ancien ministre du parti Koulanou, n’est pas député, et ne peut donc pas être chef de l’opposition. Il devra, s’il est élu, choisir un député pour ce poste, et que la majorité des députés de l’opposition approuvent ce choix.

Herzog a été éliminé mardi au premier tour de l’élection primaire du Parti travailliste.
Dans un entretien accordé à la radio militaire, Gabbay a déclaré qu’il souhaitait que Herzog reste chef de l’opposition, que ce dernier soutienne sa candidature ou pas.
« Je n’ai aucune raison de le remplacer par quelqu’un d’autre, a dit Gabbay. Je pense que cela serait inapproprié. Je lui ai dit que même s’il soutenait Amir Peretz, en ce qui me concerne, il peut rester chef de l’opposition. »
Peretz est arrivé en tête du premier tour avec 32 % des voix (10 141 votes), suivi de Gabbay, avec 27 % (8 395 voix). La participation était de 59 % des électeurs.
Les deux candidats ont rencontré Herzog mercredi pour obtenir son soutien, mais celui qui est encore le chef du Parti travailliste n’a pas exprimé de préférence.
Peretz et Gabbay sont tous les deux d’origine marocaine, mais leurs points communs s’arrêtent ici : ancien dirigeant travailliste et ancien ministre de la Défense, Peretz est un visage familier du parti qui vient du monde syndical, alors que Gabbay, ancien ministre de l’Environnement et ancien directeur exécutif du géant des télécommunications Bezeq, est une nouvelle recrue du camp de la gauche israélienne.

Gabbay et Peretz ont indiqué mercredi qu’ils souhaitaient poursuivre le partenariat de leur parti avec celui de Tzipi Livni, Hatnua. Les deux partis forment l’Union sioniste. Livni devait elle aussi rencontrer les deux candidats.
Gabbay a démissionné en mai 2016 du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, après l’arrivée du parti Yisrael Beytenu au sein de la coalition. Il avait alors accusé la coalition de mener Israël sur la voie de la destruction.
Des sondages publiés mercredi montrent que, quel que soit son prochain dirigeant, Gabbay ou Peretz, le Parti travailliste pourrait encore perdre des sièges et devenir le troisième parti de la Knesset, derrière le Likud et le parti d’opposition centriste Yesh Atid.
Marissa Newman a contribué à cet article.