Gallant nie avoir dit qu’il s’opposait à la destitution d’un député d’extrême-gauche
La Knesset doit se prononcer la semaine prochaine sur l'avenir politique d'Ofer Cassif, qui a accusé les dirigeants israéliens de prôner un génocide contre les Palestiniens

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, s’est empressé mercredi de démentir les rumeurs l’accusant de vouloir s’abstenir de participer au vote sur la destitution du député d’extrême gauche Ofer Cassif, qui risque d’être expulsé de la Knesset en raison de son soutien aux accusations de génocide à l’encontre d’Israël.
Dans un communiqué, Gallant a qualifié de « fausses et tendancieuses » les allégations selon lesquelles il se serait opposé à la procédure de destitution. Il a rappelé qu’il faisait partie des 85 législateurs qui ont signé une requête en faveur du lancement d’une procédure de destitution et a affirmé qu’il avait bien l’intention d’être présent lors du vote.
La plénière de la Knesset doit décider de l’avenir politique de Cassif lundi, moins de trois semaines après le vote écrasant de la commission de la Chambre de la Knesset en faveur de cette radiation sans précédent.
Selon la loi, une super majorité de 90 législateurs est nécessaire pour destituer Cassif.
La décision quasi-unanime de la commission a été condamnée par le président de Hadash-Taal, Ahmad Tibi, qui l’a qualifiée de « jour noir pour la Knesset », et par le parti de centre-gauche Avoda, qui a qualifié l’ensemble du processus « d’anti-démocratique par nature ».
Cette tentative de destitution fait suite au soutien public de Cassif à la motion de l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, que ses détracteurs ont qualifié de « trahison ».
Seul membre juif du parti à majorité arabe Hadash-Taal, Cassif a signé une requête soutenant les revendications de Pretoria et a accusé les dirigeants israéliens de prôner le génocide et les crimes contre l’humanité contre les Palestiniens.

En réponse, le député d’Yisrael Beytenu, Oded Forer, a invoqué une disposition dans la loi de suspension de 2016, jusque-là inutilisée, en vertu de laquelle les députés peuvent censurer leurs pairs s’ils ont commis une des infractions prévues, comme le soutien « à la lutte armée » contre Israël ou l’incitation au racisme.
Malgré l’ampleur des réactions contre Cassif, le procureur général adjoint Avital Sompolinsky et le conseiller juridique de la Knesset Sagit Afik ont tous deux déclaré que les accusations portées contre lui n’atteignaient pas « le seuil criminel » nécessaire à sa révocation.
Réagissant aux rumeurs selon lesquelles Gallant n’avait pas l’intention de participer au vote, le ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, a affirmé que l’absence alléguée du ministre de la Défense dans le processus constituait « une preuve supplémentaire de la direction dans laquelle Gallant s’est engagé depuis longtemps », a rapporté le site d’information Walla.
« Cela a commencé par des ordonnances contre des résidents d’implantations et maintenant [cela va jusqu’à lui faire] éviter d’expulser de la Knesset un partisan du terrorisme. La voie choisie par Gallant m’attriste. »

S’adressant directement aux ministres Benny Gantz et Gadi Eisenkot du parti HaMahane HaMamlahti, ainsi qu’au Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors de la session plénière de la Knesset de mercredi, Forer a déclaré qu’il était temps de « retirer de la Knesset ceux qui prétendent que [nos soldats] commettent un génocide ».
« Gantz, Lapid – la destitution du partisan du terrorisme Ofer Cassif de la Knesset israélienne est à l’ordre du jour », a encore tweeté Forer, dans le cadre d’un effort visant à obtenir un soutien avant le vote de lundi.
85 membres de la Knesset ont signé un texte appelant à une procédure de destitution, dont plusieurs membres des partis HaMahane HaMamlahti de Benny Gantz et Yesh Atid, parti du chef de l’opposition Yair Lapid.
Si certains membres de Yesh Atid ont soutenu la procédure, d’autres s’y sont opposés, et un porte-parole du parti a déclaré le mois dernier au Times of Israel que les députés du parti étaient libres de voter comme ils l’entendaient sur la question.