Gantz et Lapid envisagent une alliance, mais refusent chacun d’être numéro 2
Selon un reportage télévisé, le partenariat entre les deux aspirants au poste de Premier ministre ne se conclura que si l'un des partis s'effondre dans les sondages
Les deux aspirants au poste de Premier ministre Benny Gantz et Yair Lapid discuteraient de manière extensive d’une possible alliance électorale, des pourparlers toutefois mis en péril par le fait qu’aucun des deux hommes ne souhaite céder la première place si un partenariat de ce type devait se conclure, a fait savoir un reportage télévisé lundi.
La chaîne Hadashot a évoqué des négociations « intensives » autour d’une alliance visant à déchoir le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors des élections du 9 avril, qui se sont poursuivies tard dans la nuit, de manière directe ou par le biais d’intermédiaires.
Gantz, ex-chef d’Etat-major qui doit lancer officiellement la campagne politique de sa formation Hossen LeYisrael à la fin du mois, et Lapid, à la tête du parti centriste Yesh Atid, sont les deux candidats les plus susceptibles de mettre en péril les espoirs de réélection de Netanyahu, a indiqué une enquête d’opinion, et cette perspective pourrait être renforcée en cas d’union entre les deux hommes.
Mais à ce stade, aucun des deux politiciens n’est prêt à devenir le numéro deux de l’autre et l’alliance ne pourrait donc se conclure qu’en cas d’effondrement spectaculaire de l’un de leurs partis dans les sondages, a estimé le reportage télévisé. Le Likud de Netanyahu, selon les enquêtes d’opinion, engrangerait environ les 30 sièges qu’il détient d’ores et déjà à la Knesset tandis que Yesh Atid et Hossen LeYisrael pourraient remporter environ 12 sièges chacun (Yesh Atid en occupe 11 actuellement au parlement israélien).
Un sondage réalisé la semaine dernière sur les préférences des Israéliens concernant le futur Premier ministre place Netanyahu en tête avec 41% et Gantz à 38% si les deux candidats devaient s’affronter. C’est la première fois depuis des années qu’un adversaire potentiel se rapproche ainsi des pourcentages obtenus par Netanyahu. Dans un cas de figure opposant Netanyahu et Lapid, le Premier ministre sortant reçoit 45% des votes et le chef de Yesh Atid 29%.
Gantz n’a pas clairement présenté sa plateforme politique mais il devrait viser les électeurs centristes. Dans un bref discours prononcé lundi, il a promis de « corriger » la loi sur l’Etat-nation au nom des membres de la communauté druze qui ont affirmé que les dispositions présentes dans ce texte faisaient d’eux des citoyens de seconde zone, et ce alors qu’ils font leur service dans l’armée israélienne. Des responsables du Likud se sont empressés de relever les propos tenus par Gantz qui prouvent, selon eux, que l’ex-chef d’Etat-major appartiendrait à la gauche.
Répondant au reportage diffusé par Hadashot sur les pourparlers entre Gantz et Lapid, le Likud a émis lundi soir un communiqué notant que cette imminente « union de la gauche » soulignait qu’il était vital que le Likud émerge comme le parti le plus important le 9 avril pour empêcher une coalition dirigée par Gantz et Lapid.
Le reportage de Hadashot, qui n’a pas été confirmé, a indiqué que tandis que l’alliance Gantz-Lapid pourrait ne pas aboutir, l’ex-chef d’Etat-major chercherait également à établir un partenariat avec la formation Gasher de la députée Orly Levy (qui remporterait environ cinq sièges, selon les sondages) ainsi qu’avec Telem, le parti fondé par l’ex-ministre de la Défense et membre du Likud Moshe Yaalon. Il chercherait également à faire entrer un autre ex-commandant de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, dans les rangs de Hossen LeYisrael.
Lundi également, l’ancien dirigeant du Mossad Tamir Pardo, qui a été à la barre de l’agence de 2011 à 2016, a affiché son soutien indéfectible à Gantz – qui s’est apparenté à une motion de censure contre Netanyahu, qu’il a évoqué.
« Benny Gantz est un ami. Benny Gantz est un leader. Benny Gantz peut prendre la tête du changement dont le pays a besoin aujourd’hui », a dit Pardo, qui a clairement indiqué ne pas être intéressé par une entrée en politique.