« Golem », une pièce contre « le poison de la haine » par Amos Gitaï
La pièce, qui est actuellement jouée au théâtre de La Colline à Paris, raconte la « dualité entre des choses constructives et destructives, qui est à la base de l'activité humaine » selon les mots du metteur en scène

Le mythe du Golem n’a décidément pas fini d’inspirer les artistes à l’heure où le monde connait une flambée de l’antisémitisme depuis le pogrom perpétré par le Hamas en Israël le 7 octobre. Ancré dans la mystique juive, cet être d’argile animé à l’aide d’une combinaison kabbalistique de mots et lettres, est souvent représenté sous les traits d’un géant aux pouvoirs surhumains invoqué pour protéger les Juifs contre les persécutions.
C’est ce mythe qu’a voulu convoqué le célèbre réalisateur Amos Gitaï sur la scène du théâtre de La Colline (Paris), dans « Golem », du 4 mars au 3 avril 2025.
À la fois à l’écriture et à la mise en scène, Gitaï propose une « sublime fresque théâtrale et musicale qui traverse les temps et les langues », selon le mensuel culturel La Terrasse, dans une superproduction à la fois visuelle et sonore, dans laquelle se succèdent instruments et comédiens qui déclament leur texte dans pas moins de sept langues : yiddish, français, anglais, ladino, arabe, russe, hébreu.
Pogroms, accusations de meurtre rituel, discriminations et massacres… les différentes expressions de l’antisémitisme sont dénoncées sur scène par le réalisateur qui cherche aussi à réfléchir sur les massacres du Hamas contre des habitants de kibboutzim, dont la majorité étaient, comme lui, des militants de la paix.
Le Golem justement apparaît pour protéger de manière métaphorique les communautés juives lors de vagues de persécutions d’hier et d’aujourd’hui.
Une pièce dans laquelle Amos Gitaï « s’élève contre le poison de la haine et du mépris » et affirme « la nécessité de la résistance, de la reconnaissance de la souffrance ».
Dans une vidéo diffusée par le théâtre de La Colline, le metteur en scène présente la pièce en expliquant que « le Golem, à l’origine, est une parabole de la communauté juive de Prague […] qui pose la question de la construction d’un être humain artificiel qui peut aider la communauté ».
« Mais il nous raconte aussi que la communauté, si elle n’est pas prudente, cet être humain artificiel […] peut aussi détruire la communauté. »
Ce que Gitaï comprend dans ce mythe, c’est que l’homme « peut créer des choses magnifiques », mais « si on ne fait pas attention, il peut créer la destruction, la mort ». C’est cette « dualité entre des choses constructives et destructives, qui est à la base de l’activité humaine, est le centre des questions de ‘Golem » ».
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