Herzog fustige les médias qui ne qualifient pas le Hamas de « terroriste »
Devant les journalistes étrangers, le président a indiqué que ceux qui déploraient "une réponse disproportionnée à Gaza" doivent maintenant regarder la réalité en face
Dans un point-presse organisé pour les journalistes étrangers, jeudi, le président Isaac Herzog a déploré l’incapacité des médias étrangers, au fil des années, à considérer le Hamas comme un groupe terroriste meurtrier déterminé à tuer des Israéliens, choisissant de continuellement critiquer les ripostes israéliennes.
« Sderot a été une ville attaquée maintes fois depuis de nombreuses années encore et a été le cible de milliers et de milliers de missiles », a-t-il dit lors d’une rencontre, à sa résidence, avec les journalistes internationaux. « Et le monde a continué à répéter en boucle le slogan ‘une réponse israélienne disproportionnée’, » a dit le président, se référant aux critiques des frappes israéliennes à Gaza dans le sillage des attaques à la roquette.
« A chaque fois que des ravages ont été infligés à ces villages, à ces villes, on nous a reproché d’avoir ‘une réponse disproportionnée’, » a-t-il ajouté. « Je me demande si la communauté internationale et les médias internationaux comprennent maintenant combien leur interprétation de la réalité était erronée. Est-ce qu’ils nous accordent maintenant du crédit concernant le fait que nous faisons face à l’un des ennemis les plus cruels de la Terre ? »
Le président a aussi appelé les médias à qualifier clairement le Hamas d’organisation terroriste. La BBC en particulier a été fustigée pour son refus de le faire, notamment de la part du secrétaire à la Défense britannique.
« La presse du monde entier doit voir la réalité », a continué Herzog. « Elle doit déclarer que le Hamas est une organisation terroriste, elle doit l’appeler organisation terroriste sans tergiversation, sans explication… Ce ne sont pas des combattants de la liberté. Ce sont des terroristes, les pires ennemis de l’Humanité qu’on puisse imaginer. »
Herzog a expliqué qu’Israël se préparait à une campagne militaire extensive contre le Hamas dans la bande de Gaza : « Ce sera une campagne longue et prolongée contre le Hamas – ce qui revient à dire une campagne longue et prolongée contre l’État islamique ».
A une question du Times of Israel, qui lui demandait si la vague internationale de soutien apportée, ces derniers jours, à Israël ne risquait pas de perdre de l’ampleur, le conflit passant et le bilan des morts à Gaza augmentant, Herzog a indiqué que « c’est très exactement le moment de vérité ».
« Les nations doivent regarder la vérité en face », a-t-il ajouté, rendant hommage au chancelier allemand Olaf Scholz qui a exprimé « sa clarté morale face à la situation » dans des propos tenus jeudi – il avait déclaré que Berlin avait « pour tâche perpétuelle » de « se battre pour la sécurité de l’État d’Israël ».
Herzog a ajouté que « nous espérons que les nations du monde exprimeront leur clarté morale en ce qui concerne la situation et en ce qui concerne ce massacre terrible ».
Le dirigeant, généralement calme, a réagi avec colère aux questions de CNN et de la chaîne britannique Channel 4 sur les bombardements de l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Interrogé par Becky Anderson, présentatrice de CNN, sur la « punition collective » infligée par Israël aux civils de Gaza, la qualifiant de « crime de guerre », Herzog a haussé le ton.
« Je suis assez déçu que ce soit là que vous me demandez instantanément. N’avez-vous pas vu [le carnage dans le sud d’Israël] ? Vous l’avez tous vu. Et maintenant, nous commençons à parler de crimes de guerre. Vraiment ? Vraiment ? »
Herzog a réaffirmé « qu’Israël respecte le droit international, fonctionne selon le droit international ».
Matt Frei, de Channel 4, s’est dit « déconcerté » par les réponses de Herzog, car « vous semblez tenir la population de Gaza pour responsable du Hamas ».
Le président l’a interrompu avec colère : « Avec tout le respect que je vous dois, si vous avez un missile dans votre putain de cuisine et que vous voulez le tirer sur moi, ai-je le droit de me défendre ? C’est de ce genre de situation dont il est question. »
“If you have a missile in your god damn kitchen and you want to shoot it at me, am I allowed to defend myself? Yes.”
Israeli President Isaac Herzog tells @mattfrei the “tragedy of using terror” means they have to fight, and the world needs to understand that. pic.twitter.com/sJbsm8CPQt
— Channel 4 News (@Channel4News) October 12, 2023
Herzog a également rejeté une question concernant un potentiel échange de prisonniers pour permettre la libération des otages israéliens retenus en captivité à Gaza : « Mais pourquoi devrait-il y avoir un accord ? Ils doivent être immédiatement libérés… Est-ce que ce n’est pas ce qui est le plus décent et moral de faire, de libérer immédiatement tous les prisonniers qu’ils ont enlevé ? »
Le bilan des morts, en Israël, suite au carnage commis par le Hamas, samedi, est passé à 1300 dans la journée de jeudi. Plus de 3300 personnes ont été blessées et 200 personnes, selon les estimations, seraient actuellement retenues en otage dans la bande de Gaza.
L’armée a mené des frappes aériennes intensives à Gaza au cours des six derniers jours, prenant pour cibles des milliers de sites et de membres du Hamas pour tenter d’anéantir le groupe terroriste. Selon le ministère de la Santé de Gaza, qui est dirigé par le Hamas, environ 1203 personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens au sein de l’enclave côtière, depuis samedi dernier.
Plus tard, Herzog a rejeté une question d’Anderson sur la responsabilité du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans l’échec de l’attaque.
« Nous sommes en guerre, je ne m’occupe pas du tout de cette question », a-t-il répondu.